Youpi ! Le REM s’en vient
J’ai profité de l’activité le Rem arrive en ville au Quartier 10-30 afin d’aller visiter la voiture qui y était exposée. J’ai également été en mesure de discuter avec des représentants sur place. Puisqu’il aura un impact sur l’aéroport Montréal-Trudeau*, je vous fais un petit résumé.
Le principe de base du réseau
Le REM est un système de transport à grande fréquence entièrement automatisé qui sera disponible 20 heures sur 24. La fréquence et la fiabilité sont les éléments clés qui lui permettront de connaître du succès : aux heures de pointe, il y aura un train à toutes les deux minutes trente au centre-ville. Puisque le système est automatisé, le temps de parcours est le même aux heures de pointe que durant les périodes creuses.
Les résidents de la Rive-Sud pourront donc se pointer à une station de leur choix et à l’heure qui leur convient. Le temps de trajet à bord du train sera toujours le même, le jour, le soir et les fins de semaine. C’est parce qu’il offre une très grande flexibilité que ce mode de transport est attrayant.
Il suffit de prendre l’exemple des parents qui doivent aller porter les enfants à la garderie le matin. Tous ceux et celles qui sont passés par cette étape savent à quel point elle peut être stressante. Dans le système actuel, les parents qui veulent prendre le transport en commun subissent l’importante contrainte des horaires. Dans bien des cas, l’autobus ou le train n’est qu’au 20 minutes ou aux demi-heures. La moindre peccadille avec les enfants risque de causer un important retard au boulot. Avec un départ au deux minutes et demi, il n’y a pas de conséquence à arriver à la station avec cinq minutes de retard.
L’autre gros avantage du REM, ce sont les trois interconnexions avec le métro et les deux avec les trains de banlieue. Ce nouveau réseau a tout ce qu’il faut pour devenir la colonne vertébrale du transport en commun métropolitain.
L’impact pour Montréal-Trudeau
Si j’affirme qu’en ce moment l’aéroport de Dorval est mal desservi par le transport en commun. Je ne crois pas que je rencontrerai une très grosse opposition. Cet isolement est un frein important pour les fournisseurs de services qui ont beaucoup de difficulté à recruter de la main-d’œuvre. Pour bien des employeurs de l’aéroport, le bassin de recrutement n’est pas très étendu ; il se limite souvent à la pointe ouest de l’île et s’étend rarement à l’est du boulevard Décarie et encore plus rarement sur la Rive-Sud.
Le stationnement à Montréal-Trudeau est un autre problème qui cause des maux de tête à l’administration aéroportuaire. L’arrivée d’un mode de transport en commun efficace va réduire la pression pour augmenter les espaces de stationnement.
La construction
C’est le consortium Nouvel R qui a la responsabilité de tous les travaux de construction et de génie civil du REM. Il est composé des compagnies AECOM, Dragados, EBC, Pomerleau et SNC-Lavalin. En ce moment, 3 500 personnes œuvrent sur les différents chantiers du réseau. Les premiers sites de construction qui ont été activés sont ceux qui étaient accessibles immédiatement. Certains sites demandaient des expropriations ou encore des travaux préparatoires.
Les stations du REM sont toutes construites selon une architecture semblable et la finition est similaire. Cela permet d’avoir des équipes qui se déplacent d’un chantier à l’autre ; plus elles construisent de station et plus elles deviennent efficaces.
La section entre la station Brossard et le centre-ville est très avancée et devrait entrer en service à l’été 2022.
Le matériel roulant
C’est Alstom qui fournira les 212 voitures de type Metropolis pour le REM. Elles sont très grandes, la longueur fait 18,7 mètres sur 2,94 mètres de large. En comparaison, les voitures de métro Azure font 15,94 mètres sur la longueur et 2,5 m en largeur. En dehors des heures de pointe, les rames ne compteront que deux voitures et quatre lors des heures de grande affluence. La capacité est de 150 personnes par voitures dont 32 assises et un total de 600 pour une rame de quatre
Le rodage et l’exploitation
Le rodage du système est très avancé et les voitures roulent maintenant jusqu’à 90 kmh en mode automatisé. L’équipe aimerait bien que le prochain hiver soit très neigeux afin de vraiment tester le système ; les premières voitures sont arrivées en octobre 2019 et n’ont commencé à rouler qu’en janvier et il n’y a pas eu beaucoup de neige après le début des essais. Lors de la mise en service de la section Brossard centre-ville, la fréquence devrait être aux neuf minutes. Ce n’est qu’avec l’ouverture des autres tronçons qu’elle passera graduellement au deux minutes trente.
L’ordinateur du train est en communication constante avec la centrale de contrôle. La vitesse d’un train peut donc être réduite s’il y a un ralentissement devant.
La capacité du système est donc de 14 400 déplacements à l’heure dans les deux directions pour un total de 28 800. Du point de vue opérationnel, le plus gros obstacle pour atteindre la fréquence maximum devrait provenir des passagers. En effet lorsque les portes se referment, des gens les bloquent afin de permettre aux amis retardataires d’embarquer. Cela provoque un retard de 30 secondes et force généralement le train suivant à ralentir.
Si la demande le justifie, la fréquence du REM pourra être réduite à une minute trente. Mais cela demanderait des investissements supplémentaires, dont l’achat de plus de voitures.
*LOL 😜. C’est un prétexte, je vous en aurais parlé même s’il n’y avait pas de station à l’aéroport.
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Super et moyen très écologique de transporter les gens !