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Une victoire à la Pyrrhus pour Boeing ?

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Les dirigeants de Boeing doivent être encore en train de se frotter les mains suite à la décision du U.S. Department of Commerce de maintenir les droits compensatoires de 300% sur le C Series. Bien qu’il reste encore une dernière étape devant l’U.S. International Trade Commission qui sera complété au début de février 2018, il n’y a pas grand-chose à espérer des prochaines auditions. En fait, depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les plaintes de dumping de la part d’entreprises américaines ont grimpé de 52% et elles ont presque toujours gain de cause.

 

Bien que Boeing ne se gêne pas pour avoir recours à l’aide gouvernementale par le biais de généreux congés d’impôts et de taxe foncière, ses dirigeants semblent être convaincus que leur entreprise est blanche comme neige en matière de subvention et ils sont déterminés à faire valoir leur point coûte que coûte. Lorsque l’on exporte plus de 70% de sa production,  comme c’est le cas pour Boeing, se lancer dans une guerre commerciale est une bien mauvaise idée. La décision aura sans doute été facilitée par la petite taille de l’économie canadienne et sa faible capacité à répliquer.

 

Mais Boeing a déjà perdu la vente au Canada de 18 chasseurs Super-Hornet et l’ajout d’une clause de non-agression contre l’économie canadienne dans les contrats à venir pourrait lui faire perdre la vente de 88 chasseurs. À cela il faut ajouter la commande de 100 appareils que Delta a préféré accorder à Airbus dernièrement et le total des pertes pourrait s’élever à 50 G $

 

Le Royaume-Uni devrait être le premier pays à copier la clause canadienne de non-agression dans ses appels d’offres, entraînant ainsi des pertes potentielles supplémentaires pour Boeing. Puis il y a l’Europe, comme le Royaume-Uni était encore membre de l’Europe au moment où la plainte de Boeing a été déposée contre le C Series, l’usine de Bombardier qui fabrique les ailes du C Series à Belfast a droit à la protection européenne. Le vieux continent pourrait donc décider d’appliquer des sanctions économiques contre Boeing.

 

En soufflant sur les braises du protectionnisme, la direction de Boeing joue un jeu dangereux qui pourrait se retourner contre elle. Le géant américain est à concevoir les grandes lignes de son prochain avion, le B797. Pour réussir à le produire à un coût raisonnable, Boeing va devoir solliciter les propositions de toutes les entreprises membres de la chaîne mondiale d’approvisionnement en aérospatiale. Mais dans le contexte de protectionnisme qui règne aux États-Unis, quelle entreprise étrangère voudra investir si elle sait qu’elle va se faire retirer son contrat par une entreprise américaine qui déposera une plainte de dumping. L’absence de compétition étrangère pourrait pousser les prix à la hausse et rendre le B797 hors de prix.

 

Tout comme le roi Pyrrhus qui avait vaincu les Romains en 279 avant Jésus-Christ, la victoire de Boeing pourrait lui coûter énormément plus que les ventes perdues aux mains de Bombardier et du C Series.

 

N.B.

À chaque victoire de Pyrrhus, les Romains perdaient plus d’hommes que lui mais ils pouvaient facilement recruter de nouveaux soldats ; leurs pertes affectaient donc beaucoup moins leur effort de guerre que celui de Pyrrhus.

Ainsi à chaque victoire de Boeing, Bombardier et le Canada recrutent de nouveaux alliés.

 

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15 avis sur “Une victoire à la Pyrrhus pour Boeing ?

    • MarcelC.

      Excellente analyse André.
      C’est bien vrai que BBD était la « victime » parfaite pour Boeing (petit pays, petite province, petite entreprise). Et c’est bien vrai que Boeing risque de perdre la « guerre commerciale ». Le « sacrifice » de BBD changera la donne dans l’esprit de beaucoup de décideurs.

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      • Gros Minet

        C’est surtout que BBD a été gérer par un mauvais administrateur et qui a fait presque toutes les erreurs. Il a mis la cie en quasi faillite forçant le PLQ à les renflouer et ainsi donner une poignée à Boeing pour les attaquer.

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        • MarcelC.

          Au départ, je pense qu’en bonne partie, BBD a éprouvé beaucoup de difficulté à vendre ses premiers avions à cause de la concurrence déloyale de Boeing et d’Airbus qui ont cherché par tous les moyens de discréditer la CSeries et de ravir ses commandes. Alors, Boeing s’est lui-même donné des « poignées » en masse dès le début. Il est facile d’accuser quelqu’un d’être tombé par terre après l’avoir enfargé.
          Il aura fallu le « courage » de Swiss et d’Air Baltic pour nous donner un « break ».

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          • André Allard

            Le C series se vendait relativement bien jusqu’en 2013, puis la chute du prix du carburant aura rendue la tâche plus facile à Airbus et Boeing. Si le prix du baril de pétrole avait atteint les 200$ et plus on ne serait pas à discuter de ses problèmes de commercialisation.

          • Gros Minet

            C’est sûr que BBD n’a pas eu la chose facile mais c’était justement d’évaluer la réaction de la concurrence et de développer un plan de match et dans ce cas-ci c’était 3 modèles et non deux comme ça l’argument du CASM aurait été beaucoup plus facile à contre-carré avec le CS500 contre le MAX 8 et le 320NEO.

        • Gros Minet

          mauvais administrateur = chimpanzé

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  • Blue dog

    Ce qui ma frapper dans le jugement d’hier c’est que la pénalité s’applique si le cseries est importé partielement ou completement bati au USA. Ce qui veut dire que le plan de Bombardier et Airbus de faire seulement un ligne finale d’assemblage en Alabama deviens non viable pour contourner la sanction. Donc pas d’ailes venant de Belfast pas de cockpit venant de St-Laurent etc etc expédier en Alabama pour l’assemblage final. Ca regarde mal pour la cesries au États-Unis.

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    • Gros Minet

      Je me demande si c’est cela qui fera qu’Airbus va laisser tomber l’entente avec BBD.

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  • Pierre

    Je pense que cela ne sert a rien de croire que les usa vont appliquer la logique dans ce conflit. Les dés sont piper et c’est le début de la fin des traité existant entre les américains et nous. Les Américains sont rendu a menacer les pays, qui vont voter pour la résolution, qui leur demande de changer leur position sur Jérusalem de leur couper les subventions.

    Ils sont rendu a menacer les pays qui ne feront pas ce qu’ils veulent. Ils n’y a plus rien a attendre deux.

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    • André Allard

      Cela devient de plus en plus évident et je pense que le plan de marketing du C Series devra exclure les USA, le temps que le climat politique actuel change. C’est aussi un message très claire à toutes les entreprises canadiennes qui font affaires avec l’Oncle Sam; trouvez-vous de nouveau débouchés et ca presse.

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      • Oui, tant que l’usine/us d’assemblage du c serie ne sera pas active, pas grande espoir de ventes dans le contexte de la plainte boeing. Inutile de perdre du temps en marketing. On ses très bien que certains transports américains veulent des c series. Quand les c series sortiront de l’usine/us, bombardier et airbus auront touts leurs temps pour placer ces « oiseaux » chez biens des transporteurs de ce pays. On a bien vu dans les jours et mois qui ont suivis le dépôt de la fameuses plaintes que la c serie dans ce milieu avait de puisants appuis. Je dis Et AIRBUS parce que tout indique que lorsque cette usine/us sera opérationnelle airbus sera actionnaire majoritaire du programme c serie.

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      • Claude Beauchemin

        Je crois que le meilleur marketing actuel vient des actuels utilisateurs des C Series, airBaltic, Swiss Air, les voyageurs, les pilotes, les ingénieurs décideurs d’achats, bientôt Korean Air s’ils aiment le CS300; les nouvelles voyages plus rapidement que l’avion avec tout les médias actuels!

        De plus (en charriant pour le plaisir) avec tout les Amazon au monde, pourquoi ne pas vendre des C Series avec eux? Lol! 🤔 🙄 😈

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    • Gros Minet

      Celui qui crois au marché libre est un idiot …

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