Transport aérien

Transport aérien : attention à l’augmentation rapide de l’offre

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D’ici la fin de 2021, l’offre de transport aérien va connaître une croissance rapide. Canadian North, Chrono Jet, Flair, PAL, Pascan, OWG ont toutes annoncé une augmentation de leur offre respective. L’augmentation provient soit du remplacement des appareils en service par des plus gros, l’ajout de vols et de destinations ou encore d’offrir plus d’appareils pour le nolisement. En plus de cela, il y a les projets de Jetlines et TREQ qui sont sur la table. C’est beaucoup d’effervescence alors que l’industrie est toujours en crise. 

L’avantage des petits et des nouveaux venus

Lorsque la pandémie a frappé, Air Canada, Air Transat, Sunwing et Westjet ont été forcées de réduire leurs activités de manière considérable. Ces grandes compagnies se sont alors retrouvées avec des actifs nettement sous-utilisés, mais qu’il fallait payer. Elles sont déficitaires depuis le mois de mars 2020 et le resteront probablement jusqu’à la fin de 2022. Leur niveau d’endettement élevé sera un boulet qu’elles traîneront plusieurs années après la crise. 

À l’opposée, les petites compagnies aériennes ont récupéré une partie des services délaissés par les grandes. Par exemple, Pascan a récupéré le volume de cargo sur certaines routes délaissées par Air Canada. Bien que la situation ne soit pas idéale pour les petites compagnies, elles réussissent tout de même à se maintenir à flot. Elles seront donc en mesure d’accélérer le rythme lorsque la reprise se concrétisera.

Il va de soi que pour les compagnies en démarrage, la crise n’a eu aucun effet sur leurs finances puisqu’elles n’étaient pas en exploitation. Dans leur cas, il s’agit de bien synchroniser le début des opérations avec la reprise. 

Une conjoncture exceptionnelle

Pour les compagnies aériennes en démarrage, il y a actuellement une conjoncture favorable exceptionnelle : d’abord parce que les fabricants et les sociétés de crédit-bail ont de gros inventaires sur les bras. Le coût d’acquisition ou de location d’un avion de ligne a baissé d’au moins 30 % depuis un an. Pour les avions moins en demande, la baisse dépasse même les 40 %. 

Les grands investisseurs ont beaucoup de liquidité qu’il faut placer et le crédit est donc facile à obtenir. De plus les taux d’intérêt sont au plancher et le crédit n’est donc pas dispendieux en ce moment. 

Le prix des avions très bas et le crédit accessible crée des conditions idéales pour le lancement de nouveaux services. 

La guerre de prix

Le problème qui va se produire avant la fin de 2021, c’est qu’il va y avoir une offre en transport aérien nettement excédentaire. L’exemple de Flair en est un bon : la compagnie a annoncé qu’elle ouvrirait plusieurs liaisons au début de juillet prochain. Or à ce moment-là nous serons toujours en pandémie et il y aura donc peu de passagers. Flair va donc faire voler des avions vides durant quelques mois. À l’exception de Jetlines et TREQ, tous les ajouts seront complétés avant la fin de 2021. 

Malgré une reprise à l’automne, la demande en transport aérien demeurera nettement inférieure à celle d’avant la pandémie. Les avions ne seront donc pas remplis et faudra bien trouver un moyen d’augmenter les revenus. La tentation sera alors très forte de baisser les prix afin de ravir des parts de marché à la concurrence. Il faut donc s’attendre à des prix très bas pour les destinations soleil lors de la saison d’hiver 2021-2022. Mais je ne suis pas certain qu’il restera autant de joueurs l’hiver suivant.

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6 avis sur “Transport aérien : attention à l’augmentation rapide de l’offre

  • Mais.
    Pourquoi vous inquiéter de la baisse des prix et de la mise en concurrence?
    La concurrence, l’ augmentation de l’ offre, entraîne une baisse des prix qui entraine une augmentation du volume… C’ est un cercle vertueux. C’est bon pour tout monde, surtout pour le consommateur que nous sommes 🙂

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    • André Allard

      À court terme oui mais à long terme ça plombe les bilans et ce sont la faillites. Puis retour à la situation casi-monopolistique et les prix remontent.

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      • Le monopole c’ est les majors, et c’ est elles qui vont faire faillite.

        La crise, la nouvelle possibilité de faire du transatlantique en narrow-body c’ est probablement la fin des majors au profit des low-cost. C’ est inévitable.

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        • André Allard

          Du mono couloir sur le transatlantique, ça c’est inévitable. Mais plus le vol est long et plus les LCC perdent leurs avantages compétitifs: un seul aller retour, des grands aéroports avec des tarifs élevés, le coût du carburant qui prend une plus grande portion du coût d’opération. Pas de repas sur un vol YUL-CDG c’est long. La durée du séjours est plus longue et avec juste un bagage cabine c’est pas évident.

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          • L’ avenir c’ est des directs en 321 vers des villes moyennes sans passer par un grand aéroports.
            C’ est exactement ce que fait Air Transat.

            Le même vol chez Air France va justement nous faire perdre du temps et de l’ argent à cdg pour rien. Cette offre n’a aucun intérêt face à celle d’Air Transat si vous voulez aller à Toulouse ou Nice, Bordeaux…

            Pour le coup, Boeing avait raison.

          • André Allard

            Nice, Toulouse et Bordeaux sont effectivement de bon endroit pour le 321LR, le pus gros handicap des LCC c’est qu’ils n’en ont que très peu en main et en commande surtout du côté européen. En ce moment, la plupart des créneaux de livraison de l,A321 appartiennent à des compagnies asiatiques et quelques compagnies américaines dont Delta et Jet blue. Mis à part Wizz Air, il n’y a pas de commandes d’A321LR par le LCC et ULCC européens.

            Conclusion: Air Transat a un très gros avantage stratégique sur la concurrence. 😉

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