Aérospatiale

Remplacement des CF-188, un silence inquiétant

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C’est jeudi dernier que la nouvelle concernant l’exclusion du Super Hornet pour le remplacement des avions de chasse est sortie. À ce moment-là, Boeing disait attendre d’avoir reçu un avis du Canada avant de réagir. Six jours plus tard, le fabricant du Super Hornet n’a toujours pas réagi ; j’en déduis donc qu’il n’a toujours pas été officiellement informé de son exclusion. De plus, il n’y a eu aucun démenti de la part du gouvernement concernant cette nouvelle : habituellement, lorsqu’une nouvelle d’une telle importance pour un aussi gros contrat est fausse, le démenti vient rapidement.

Les échanges d’information

L’appel d’offres pour le remplacement des CF-188 est très complexe et la rédaction de la soumission est longue et onéreuse. Afin d’éviter tout malentendu, le processus comprend plusieurs séances d’échanges entre les fournisseurs potentiels et le gouvernement. Cela permet aux soumissionnaires d’améliorer considérablement leur compréhension des besoins du client. 

D’ailleurs, dès que Dassault et Airbus ont réalisé qu’elles n’étaient pas dans le coup rapidement retiré. On imagine que si Boeing avait fait le même constat, elle aurait fait de même. C’est plutôt le contraire qui s’est produit et elle a présenté une soumission en bon et due forme. 

Les obligations du Canada

Qu’il s’agisse de contrat entre compagnies privées ou encore pour appel d’offres gouvernementales soumissionné est un processus dispendieux. La facture est en proportion de la valeur du contrat. 

Le donneur d’ordre a un devoir de transparence et doit tenir les soumissionnaires informés. Dans le cas d’un contrat aussi gros que le remplacement des CF-188, c’est très important. Si la soumission de Boeing ne satisfait pas les critères du gouvernement canadien, ce dernier a le devoir d’en informer Boeing dans les plus brefs délais. Cette obligation est d’autan plus importante que dans ce cas-ci, les informations soumises au Canada par Boeing et Lockheed Martin sont passées par les mains du gouvernement américain. Notez que c’est une procédure standard dans le cas d’achat de matériel militaire américain. 

Il y a un dicton qui dit : « tout ce qui traîne se salit ! ». Dans le cas qui nous concerne, le silence du gouvernement canadien n’est pas bon signe. Combien de soumissions sont non conformes?  Encore une fois, le gouvernement Trudeau est en train de bousiller le processus de remplacement des CF-188. Laissez-moi deviner… le contrat ne sera toujours pas attribué à la fin de 2022.

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3 avis sur “Remplacement des CF-188, un silence inquiétant

  • Pierre Denys

    Boeing et le gouvernement us , c’est copain copain. Quand la nouvelle du refus de Boeing a commencer à circulé, alors le gouvernement us a montée les droits de douane sur le bois d’oeuvre. Comme par hazard et sans raison apparente. Ils veulent refaire le coup du cseries mais de façon plus hypocrite. Le bois d’oeuvre et les avions c’est pas la même chose que des avions. Ils ne peuvent pas s’attaquer directement au gouvernement canadien. Mais le message est claire. Boeing a besoin de contrat bien plus que Loockeed. C’est pas Biden qui va s’opposer a une tel tactique, lui qui est américa first plus que Trump.

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  • PY Bastien

    Je souhaite de tout mon coeur que le gouvernement opte pour le Gripen. Avec l’AUKUS on voit bien que les USA détournent le regard du Canada et je serais heureux de voir se développer une relation plus solide entre les pays nordiques que sont le Canada et les pays scandinaves, qui sont nos voisins eux aussi d’ailleurs.

    Je suis convaincu que le F35 est un meilleur appareil mais le Gripen est aussi une bonne option si on considère l’usage qu’on en fera.

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