Quand y aura-t-il un pilote dans l’avion sur le dossier aérospatial au fédéral?
15 décembre 2016 – Déclaration de David Chartrand, coordonnateur québécois de l’Association internationale des Machinistes et des travailleuses et travailleurs de l’aérospatiale.
« À l’heure des bilans annuels, je ne peux que critiquer le manque de leadership des membres québécois du gouvernement fédéral en matière de protection des emplois en aérospatiale. Cette industrie phare a connu des périodes de turbulences dans la dernière année sans que le gouvernement fédéral ne lève le petit doigt pour lui venir en aide. Dans deux dossiers chauds de l’aérospatiale en 2016, l’investissement dans Bombardier et la délocalisation des emplois chez Air Canada, les députés libéraux ont préféré la ligne de parti à la défense des travailleurs.
Aucun député du parti libéral du Québec n’a parlé ouvertement en faveur d’un investissement dans Bombardier. Aucun d’eux n’a pris le leadership pour défendre un investissement cohérent et responsable doté des mesures de protection et de création d’emplois ainsi que d’exigence en recherche et développement. Il est urgent qu’on en arrive à une entente dès le début de 2017, sans quoi la grappe aérospatiale va demeurer vulnérable.
Ce qui est fait pour l’aérospatiale en ce moment est insuffisant. On se classe dernier pour le support gouvernemental dans la recherche, l’innovation et le développent. Tous les pays qui ont une industrie aérospatiale nationale la soutiennent massivement, pourquoi pas nous?
Notre organisation a rencontré plusieurs députés québécois membres de la délégation libérale à Ottawa. Des lettres ont été écrites à tous les ministres ainsi qu’à Justin Trudeau pour leur demander de défendre les emplois et pour la mise en place d’une politique pancanadienne en aérospatiale.
Au printemps dernier, personne ne s’est levé chez les libéraux alors que leur collègue, Marc Garneau, s’affairait à légaliser la délocalisation de milliers d’emplois avec un projet de loi qui favorisait Air Canada au détriment des travailleurs. Une fois autorisé, ce projet de loi a confirmé la délocalisation des 2 600 emplois perdus lors de la fermeture d’AVEOS (1 700 au Québec) tout en menaçant 2 400 emplois supplémentaires dans le domaine de la réparation, la maintenance et l’entretien d’aéronef.
Cette fois-ci, en plus d’avoir rencontré des députés et sénateurs, notre organisation avait témoigné devant le comité parlementaire des transports et celui des sénateurs pour tenter d’empêcher la mise en application de cette loi. Ils sont tout de même mis leur plan à exécution.
Au début du mois, on annonçait encore un plan d’aide de centaines de millions de dollars pour l’industrie automobile de l’Ontario. Il semble facile d’obtenir des milliards afin de protéger les emplois dans l’industrie automobile. Pourquoi est-ce compliqué d’en faire de même pour l’aérospatiale?
Il est urgent que le Canada se dote d’une politique aérospatiale cohérente, innovante et transparente qui serait bénéfique pour la société dans son ensemble. Au pays ce secteur représente 76 000 emplois directs dans 700 entreprises, dont plus de 200, au Québec. Si les députés libéraux fédéraux du Québec ne réagissent pas, ces emplois seront de plus en plus menacés. Malheureusement, seuls les députés de l’opposition semblent comprendre cette réalité. Quand va-t-il avoir un pilote dans l’avion sur le dossier aérospatial au fédéral? »
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