Pourquoi l’action de Bombardier remonte
Vendredi dernier, l’action à droit de vote multiple de Bombardier (BBD.A) se vendait 1.14 $. Durant le mois de novembre elle a entamé une remontée de 164 % alors qu’elle valait à peine 69 sous au début du mois. Durant cette même période, l’action à droit de vote simple est passée de 29 sous à 49 sous. Plusieurs facteurs expliquent ce mouvement et voici ceux qui me semblent les plus pertinents.
Une tendance généralisée
Au mois de mars dernier, le publique a été en mesure de constater l’ampleur de la pandémie. À ce moment-là, les titres des compagnies du secteur du transport aérien et de celui de l’aérospatiale ont chuté drastiquement. Cette chute boursière plus prononcée pour ces deux secteurs était justifiée puisqu’ils sont plus durement touchés par la fermeture des frontières. Mais depuis le début du mois de novembre, les deux secteurs ont entamé une remontée. Voici le pourcentage d’augmentation de quatre titre canadiens depuis le début de novembre :
- Air Canada +57%
- CAE +46%
- Héroux-Devtek + 46%
- Transat A.T. +27%
Le titre de Transat se transigeait à 6 $ vendredi dernier soit 20 % au-dessus de l’offre d’Air Canada à 5 $. Mais il n’y a pas que les compagnies canadiennes qui ont fait bonne figure en novembre :
- Boeing +50%
- Embraer +53%
- General Dynamics +41%
- Raytheon Technologies +39%
Comme on peut le constater, l’industrie aéronautique a connu de bonnes performances boursières en novembre. Une bonne partie de la progression du titre de Bombardier s’explique donc par la tendance générale du secteur qui est en progression. L’annonce de la mise au point de plusieurs vaccins a eu un impact important pour l’industrie aéronautique. Cependant, les titres boursiers n’ont pas encore repris leur pleine valeur du début de l’année.
L’aviation d’affaires
Au cours des derniers mois, plusieurs reportages ont mentionné la bonne tenue de l’aviation d’affaires. Les revenus de cette industrie ont remonté à près de 90 % de ce qu’ils étaient en 2019. Dans les circonstances, c’est une excellente performance qui laisse entrevoir une solide reprise en 2021. De plus, les compagnies qui opèrent des grosses flotte d’avions d’affaires ont recruté beaucoup de nouveaux clients en 2020. Il faut s’attendre à ce que leurs revenus de 2021 dépassent ceux de 2019. Ce sont donc de bonnes nouvelles pour Bombardier dont les revenus dépendront entièrement de cette industrie à partir de 2021.
Parce que Bombardier sera la seule entreprise à ne fabriquer que des avions d’affaires, il est très difficile de faire des comparaisons. La comparaison la plus proche est avec Textron dont 50% des revenus proviennent de l’aviation d’affaires. En fait, depuis le début de l’année, l’action de Textron a connu une bien meilleure performance que celle de catégorie A de Bombardier. Voici les graphiques qui démontrent le rendement des deux actions depuis le début de 2020 :
Depuis son creux du mois de mars dernier, l’action de Textron a connu une progression de 131%. Pour la même période, l’action à droit de vote multiple de Bombardier a connu une progression de 65%. La bonne tenue du marché des avions d’affaires pourrait expliquer une bonne partie de la progression du titre.
Le soutien à l’industrie
Enfin, le gouvernement canadien a laissé entrevoir qu’il préparait un programme de soutien à l’industrie aérospatiale. Il n’est pas nécessaire qu’une aide soit versée directement à Bombardier afin de la soutenir; un programme qui permettrait à ses fournisseurs canadiens de demeurer compétitifs serait une aide indirecte. Les marchés financiers ont sans doute conclu que cela sera également bénéfique pour Bombardier.
De son côté, Québec est également à revoir sa stratégie aérospatiale afin de la bonifier. Le ministre responsable, M. Pierre Fitzgibbon, penche pour une aide qui permettrait de rapatrier des mandats de production au Québec. Une annonce est attendue au printemps et aura sans doute un impact positif pour Bombardier.
Une décision à prendre
En janvier 2021, le conseil d’administration de Bombardier devra se prononcer sur l’avenir de l’usine de Ville St-Laurent. On sait que l’objectif est de réduire les coûts de production de cette usine vieillissante. Peu importe la décision prise, elle devrait avoir une influence positive sur la marge bénéficiaire de l’entreprise.
Remise dans son contexte, l’augmentation de la valeur des actions de Bombardier ne me semble pas si mystérieuse.
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Un très bon texte qui permet de mieux comprendre l’embelli des deux catégories d’actions vendredi 27 novembre. Bonne augure pour le marché des business jets, en particulier ceux de Bombardier. Le PDG et son équipe de vendeurs devront êtres aux « premières loges » pour convaincre les éventuelles acheteurs que ces Learjet, Challenger et ces fameux Global sont tous aussi fiables et sécuritaires que ceux de ses concurrents. À prix comparable vos mieux acheter du Bombardier c’est à ce moment là que les vendeurs devront êtres aussi convaincants que les vendeurs d’autos. Pour les actions je crois qu’il est trop tôt pour qu’elles gardent cette embelli, probable une petite redescendre à moins que l’avionneur dans les semaines à venir annonce de très et très bonnes nouvelles pour dès le début de 2021. Si non va falloir attendre encore quelques mois pour voir un « décollage » majeur de Bombardier aviation ce qui veux pas dire que sa pourrait pas « décoller » lentement mais surement en début de l’année qui vient. Ça fait tellement d’années que tous attendre un « décollage majeur » des ventes et forcément ces livraisons de manière significative, c’est pas quelques mois de plus qui va faire la différence. Moi c’est se dont je comprends.
Àca reste quand même étrange que l’action cat A s’envole si différemment de la cat B. Considérant que la majorité 75% des actions appartiennent à la famille Bombardier . J’espère qu’il n’y a pas encore une cro… sous-jacente ça serait pas la première. Selon le JM certains analystes croient que la compagnie pourrait être vendue.
Très bon texte. J’ajouterais pour ma part que la cession confirmée de BBT à Alstom qui devrait se faire tôt en 2021va permettre fort possiblement de dégager enfin des profits et le marché boursier est anticipatif .
C’est encore très loin du niveau de l’été 2018.