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Plainte de Boeing contre Bombardier, les dés sont-ils pipés ?

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C’est lundi matin que débutent les audiences au département du commerce des États-Unis afin de déterminer si le soutien gouvernemental à Bombardier a causé un préjudice à Boeing. Si la réponse devait être négative, les droits compensatoires de 300% sur le C Séries tomberaient. Si la réponse est positive, les droits compensatoires pourraient être ajustés à la hausse ou à la baisse afin de refléter le tort causé à Boeing.

 

Comme Boeing ne produit aucun appareil de la taille du CS100 commandé par Delta Airlines et que Boeing n’avait pas soumissionné, aucun tort ne lui a été causé et selon la logique, les droits compensatoires sur le C Series devraient tomber cette semaine. Mais la logique qui a été utilisée par les instances américaines dans ce dossier afin d’imposer des droits compensatoires de 300% sur le C Series échappe encore à 99% des analystes en aérospatiale et à la plupart des analystes financiers. Les faits et les chiffres ne servent donc plus à rien et tout repose sur la croyance profonde que les règles du commerce international défavorisent les États-Unis.

 

Puisque l’administration américaine est maintenant convaincue que les autres pays trichent, elle se sent alors le droit de tricher elle aussi : moins de deux mois avant que la décision sur les droits compensatoires ne soit rendue, Boeing a mis fin abruptement aux négociations qu’elle avait avec le gouvernement canadien et Bombardier afin de trouver une solution à ce conflit. Est-il possible que Boeing ait été informé de la décision à venir? Cette question soulève celle du respect des règles et de l’éthique sous l’administration Trump.

 

L’administration américaine semble avoir choisi Bombardier et le C Series afin de faire la démonstration de ce que veut dire le slogan « America first » et l’imposition des droits compensatoires démesurés de 300% a pour but de faire passer le message. Il n’y a donc pas grand-chose à espérer des audiences de lundi.

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7 avis sur “Plainte de Boeing contre Bombardier, les dés sont-ils pipés ?

  • Gros Minet

    Le CSeries est américain à 52% donc américain. À ce que je sache, pour se plaindre il faut qu’il y ait acte illégal de commis mais aucun avion n’a encore été livré. La notion de dumping est de noyer le marché avec des produit pas cher. 75 avions sur plus de 10 000 opérés commercialement aux USA ça ne peut pas être du dumping. Pour noyer le marché américain faudrait livrer plus de 1000 avions par année pour y arriver. Même Airbus n’y serait pas capable avec ses capacités présentement.

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    • André Allard

      Ca c’est la logique, mais à part Boeing qui as dit que la logique avait été respectée avec des droits compensatoires de 300%?

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  • ‘L’administration américaine semble avoir choisi Bombardier et le C Series afin de faire la démonstration de ce que veut dire le slogan « America first » et l’imposition des droits compensatoires démesurés de 300% a pour but de faire passer le message.’
    Le slogan America first ne sera pas respecté car le CSeries devra être remplacé par des avions Embraer qui auront un contenu inférieur à 62% de contenu Américain si les CS100 sont assemblés à Mobile. Chaque avion vendu à travers le monde rapportera des revenus aux USA de l’ordre de 52%. Le message est que c’est Boeing a toujours raison. Boeing en 1 semaine a perdu une commande de 18 F18 soit 6 milliard qui était sûr à 100% et a perdu 200 737max 10 pour avoir indisposer Delta.
    Comment comprendre un message alors qu’il pouvait faire un partenariat avec Bombardier et tirer profit de l’alliance. Il aurait eu 50% des ventes pour 0$ investi.
    Un article intéressant dans La Presse. http://plus.lapresse.ca/screens/57895867-40b7-40b8-a0c4-09c67f2781d6%7C_0.html?utm_medium=Twitter&utm_campaign=Internal+Share&utm_content=Screen

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    • Nicholas

      Il ne faut pas trop accorder d’importance au Cseries pour le choix de l’A321, le 737-10 est un très bonne appareil mais l’A321neo est tout simplement le meilleur appareil disponible pour remplacer le 757.

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    • BernardP

      Intéressant. Les questions de l’ITC font penser qu’il s’agit d’un quasi-procès.

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  • Guillaume

    Bombardier va être jugé aux états unis pour une plainte déposé par une entreprise américaine, avec en toile de fond la négociation des accords de libre échange.
    Vous vous attendiez à un jugement impartiale?

    C’est un rapport de force.
    La seul chose que vous pouvez faire, c’est de faire la même chose, avec une plainte chez vous contre une entreprise américaine. Une GAFA par exemple.
    Mais pour cela il faut avoir les outils, et aller aussi vite qu’eux. Et la dessus, ils ont pris de l ‘avance sur tout le monde…

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