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Ottawa laisse tomber Bombardier

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Le gouvernement fédéral vient tout juste d’annoncer qu’il octroyait à Boeing le contrat de renouvellement des CP-140 sans appel d’offres. Ottawa a donc décidé de se ranger derrière la compagnie qui dans le passé a tenté de nuire à Bombardier par tous les moyens. Rarement, a-t-on vu un gouvernement planter un poignard dans le dos de son industrie de cette manière, et avec un sans gêne qui surprend.

Le cancre

En matière de défense aérienne, le Canada a décidé d’acheter des avions de chasse et des avions de ravitaillement étrangers. Il est vrai que pour les deux cas cités, il n’y avait de possibilité d’acheter Canadien. Mais pour ce qui est des avions de patrouille maritime, Bombardier était prête à faire offres. La logique aurait voulu qu’Ottawa donne une chance à son fabricant national. Mais non, ils ont préféré soutenir une compagnie étrangère et nous sommes trois en trois en matière d’équipement de défense aéronautique étranger. Cela place le Canada dans les cancres du G7 alors qu’il possède la troisième plus grosse grappe industrielle de ce secteur. Même le Brésil et la Suède font mieux que nous.

Le Marketing pour les nuls

Les ministres libéraux viennent tout juste de poignarder Bombardier et son avion de patrouille maritime. Mais que cela ne tienne, ils vont aider l’avionneur montréalais dans ses démarches pour le vendre à l’étranger. Autrement dit : des fonctionnaires canadiens vont aller rencontrer les acheteurs potentiels dans les pays X ou Y afin d’expliquer pourquoi le Canada n’a pas choisi Bombardier, mais qu’eux devraient opter pour la solution canadienne. Dans la prochaine édition du livre Marketing pour les nuls, le Canada pourra être cité comme l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire.

Mais ce qui me surprend le plus, c’est que personne à Ottawa ne semble saisir le caractère ironique et insultant de cette situation. Et quoi encore? Ils vont se servir du manche du poignard afin de s’agripper pour mieux pousser en faveur de Bombardier. Au point où nous en sommes rendus dans le ridicule, aussi bien y aller à fond.

La fierté

Contrairement à ce que pouvaient penser les libéraux fédéraux à une certaine époque, il ne suffit pas de placarder des drapeaux du Canada partout et à coups de centaines de millions pour créer un sentiment de fierté. L’appartenance à un pays et la fierté d’en être citoyen sont des phénomènes très complexes qui reposent sur plusieurs éléments.

Par exemple : lorsque le gouvernement canadien n’hésite pas à injecter des milliards pour soutenir l’industrie automobile ontarienne, les travailleurs et les citoyens des régions concernées sont fiers de leur gouvernement. Ou encore, dans le passé, le Canada a mis en place une politique d’acquisition qui favorise les chantiers navals canadiens pour le remplacement des navires de la marine. Aujourd’hui, les travailleurs concernés ouvrent avec fierté sur les bâtiments de leur pays.

Mais lorsqu’il s’agit de mettre en place une politique qui favorise les entreprises aérospatiales d’ici, on nous dit qu’il ne faut pas politiser le débat. Aujourd’hui, le gouvernement canadien vient de donner une autre raison au Québécois de ne pas être fier de leur pays.

Les conséquences politiques

Contrairement à ce que plusieurs pensent, ce n’est pas aux prochaines élections fédérales que le plus gros des conséquences de cette décision va être ressenti. C’est plutôt lors des prochaines élections provinciales : en ce moment, le Parti Québécois remonte dans les sondages et il a le vent dans les voiles. Aujourd’hui, le parti Libéral du Canada vient tout juste de lui livrer un énorme réservoir de carburant plein à rebord qui va permettre au Parti Québécois d’accentuer sa lancée. Soyez assuré que le Bloc et le PQ vont utiliser cette décision au cours des prochains jours, mois et années. Cette décision, c’est de l’énergie renouvelable pour les souverainistes. Et si l’on se fie à l’attitude du gouvernement actuel, des bourdes, il y en aura d’autres.

Mardi dernier, le ministre Duclos affirmait devant les députés de la Chambre des communes que la décision n’était toujours pas prise. Puis le lendemain, La Presse annonçait que la décision avait été prise au conseil des ministres une semaine plus tôt et qu’elle serait annoncée aujourd’hui. Puisque l’article de La Presse est exact, cela implique que le ministre Duclos a volontairement induit la Chambre des communes en erreur. J’espère que le Bloc va réclamer sa démission et qu’ils ne le lâcheront pas.

Les conséquences juridiques

En 2008, Boeing avait perdu aux mains d’Airbus un contrat pour 100 avions de ravitaillement de la US Air Forces. Le fabricant a choisi d’aller devant les tribunaux pour faire invalider le contrat qu’il a remporté par la suite en 2011. Puis en 2017, craignant la compétition du C Series de Bombardier. Le géant américain s’adresse au tribunal du commerce américain afin de bloquer la compagnie canadienne. Le reste de l’histoire est bien connue. Mais ce que je retiens, c’est Boeing n’hésite pas à prendre des recours juridiques lorsqu’une décision ne lui plaît pas.

J’espère que Bombardier va contester devant les tribunaux la décision de ne pas aller en appel d’offres. Il est temps de mettre au pas cette entreprise qui est à l’aéronautique ce que Donald Trump est à la politique : un enfant gâté qui se croit tout permit et qui considère que tout lui est dû.

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28 avis sur “Ottawa laisse tomber Bombardier

  • Louis Martineau

    Bien dit et viser juste. Félicitation.

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  • Jean Charlebois

    Le gouvernement Canadien n’a jamais supporté l’aérospatiale Canadien et cela ne date pas d’hier juste à se souvenir du Avro et de la C série. L’histoire se répète encore une fois et notre industrie vas souffrir.

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  • Nicolas

    Je crois que l’interopérabilité avec les alliés (ils opèrent tous le P-8A) et le lobbying des fournisseurs canadiens du P-8 à joué en faveur de Boeing

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  • Jean Pelletier

    Si Bombardier affirme qu’il est quasiment prêt pour livrer les avirons avec son partenaire General Dynamics, pourquoi le gouvernement fédéral ne diviserait pas la commande en deux, 8 à Boeing et 8 à Bombardier. Cela aurait l’avantage que le gouvernement recevrait les avirons plus rapidement et en plus une concurrence entre les deux pour la livraison n’est pas à dédaigner

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  • MarcelC

    Un p’tit peu d’humour et d’ironie pour se consoler…

    Neuf milliards pour la conservation d’une espèce, ce n’est pas si gros. Tout de même, soyons fiers des efforts récurrents de notre bon gouvernement canadien en ce domaine.

    Car cette chose-là, le 737 à la sauce militaire, était menacé d’extinction. Grâce à nous, à l’argent de nos impôts, on aura la chance de le voir voler pendant quelque temps. Peut-être l’apercevrons-nous un jour dans l’estuaire du golf St-Laurent. On y a déjà repéré un U-2 semble-t-il.

    Ce qui m’inquiète par contre, c’est de savoir qu’il peut transporter une torpille. Connaissant la fiabilité des produits de Boeing, cela comporte un risque pour les gens qui vivent au sol, en dessous de ces avions; ou pire, un risque pour les populations de caribous du Grand Nord, eux-mêmes en voie de disparition…

    On peut aussi se réconforter avec l’idée de la possible implantation d’un centre de recherche en gériatrie aéronautique de Boeing au Québec. Ce centre serait dans la lignée vocationnel de la conservation de l’espèce. Ce serait pour voir, si ce serait possible, peut-être, d’étirer encore la vie du 737. Je dis wow! Vraiment!
    Ce sont nos fabricants de poulies, de câbles et de harnais qui vont être contents!
    Aussi, ce qui vraiment le fun, c’est que les ingénieurs de Bombardier auront la chance de se replacer ailleurs. Comme quoi, tout le monde est gagnant! Génial!
    Un gros merci à nos élites pour toutes ces belles réalisations!

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  • Émil

    Après un communiqué de presse standard et décaféiné je me demande quelle est la prochaine étape?
    Il faut regarder en avant et travailler avec les outils que nous avons dans les mains.
    Étant donné que nos gouvernements adorent et militent pour nos amis du sud donc pas compliqué notre affaire, demain matin on annonce le déménagement du siège social de BBD à Wichita.
    Assez c’est assez.
    Ou est-ce que le gouvernement est en train d’envoyer un message au C.A. de BBD qu’ils n’arrivent à comprendre ou ils ne veulent pas comprendre? À suivre.

    Salut.

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  • Sylvain Tanguay

    Excellente publication !!!

    Félicitations M.Allard.💯

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  • André

    Avez-vous écouter l’entrevue sur TVA lcn avec Pablo Rodriguez(style playboy)ministre des transport du Canada qui donnait comme exemple si on investie $5 millards à Boeing eux investiront la même somme au Canada et ce même Pablo patinait sur les toutes les questions qu’on lui posait. Il nous prends pour des cruches. Donc je suis d’accord à 100% que Bombardier se débattre en cours. Le Canada est comme un enfant qui se fie en tout temps à son père les États Unis d’Amérique.

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    • Sylvain Tanguay

      Patiner sur la bottine …

      Ben pareil pour M.Champagne qui « essayait » de répondre aux questions de M.Gerald Fillion à zone économie,toute un spectacle !!! A voir absolument.

      Incroyable 🙄

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  • Étienne Pouliot

    Triste et révoltant tout à la fois. Je sens comme des odeurs de scandale des commendites là dedans. On doit se faire graisser solide dans l’entourage des trois ministres directement concerné ou dans les officines. C’ dans la nature de ce parti politique. C’ est tout simplement révoltant. On ne parle pas de donner le contrat sans appel d’offre, ça on laisse aux étranger. On parle de se faire valoir et de présenter son offre. Depuis le début on sent des forces secrètes exercer dans l’ombre des influences puantes. Moche est ce pays. Très.
    Merci à l’ auteur des chroniques, une oeuvre utile.

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  • Si on y pense un peu, peut-être que c’est Bombardier qui a laissé tomber le gouvernement Canadien ?
    Je m’explique.

    Il y a des années, le gouvernement canadien avait aidé Bombardier pour développer un (ou plusiers) avion(s) comme le C Series, le Learjet 85, le Global 7000/8000 etc.

    Si ma mémoire est bonne, rien que pour le C Series ils ont aidé avec quelques centaines de million de dollars.

    A la fin Bombardier a tout, ou presque, donné à Airbus.

    On pourrait me dire que le gouvernement n’avait pas injecté encore plus d’argent au différents projets aéronautiques de Bombardier. Donc en quelques sortes ce serait la faute du gouvernement de ne pas donner de fond pour aider.

    Mais, il y a aussi des contraintes liées aux différents accords de commerce internationaux. Les mains du gouvernement sont peut être un peu liées.

    Pire encore, en reprenant le C Series qui est devenu l’A220, peut-être que les européens ont maintenant un levier pour forcer la main du gouvernement par exemple en forçant l’acquisition des A330 MRTT. Qui sait ???

    Donc, je donnerais le bénéfice de doute au gouvernement de ne pas offrir le contrat de patrouille maritime à Bombardier.

    Il y a certainement des choses bien plus compliquées derrière.

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  • MarcelC

    On est à émettre des hypothèses sur les raisons réelles du rejet de Bombardier par le gouvernement canadien.

    Oui. Les opérations interarmées.
    On n’a pas les moyens physiques de protéger notre territoire. Nos capacités sont réduites, ridiculement réduites.
    Dans la réalité, ce sont les Américains qui «protègent» nos côtes. Le territoire canadien et américain pour eux, c’est pratiquement la même chose. Par exemple, ce sont des sous-marins américains qui naviguent dans nos eaux territoriales, et peut-on s’y opposer? Idem pour les radars américains qui balaient notre espace aérien, etc. Eux, ils ont les moyens de le faire, et ils le font. Aussi, via l’OTAN et les conventions de défense mutuelle, les États-Unis considèrent que les «forces» armées canadienne ne sont qu’un prolongement naturel de leurs propres effectifs militaires. En consentant à cela, on renonce en quelque sorte à notre souveraineté nationale. Mais, cela fait notre affaire car on bénéficie de la force de dissuasion de leur armée. C’est une concession gagnant-gagnant.

    Toutefois, ici, on avait l’opportunité de jouer une carte pour forcer l’intégration d’un de nos rares produits militaires locaux, un produit de pointe qui a beaucoup de potentiel à l’international, et pour longtemps. On avait beau jeu de proposer notre solution, la voie était ouverte. Il est archi faux de croire à l’incompatibilité opérationnelle d’un Global avec les autres systèmes de défense. Ce n’est qu’un des arguments de vente exploité par Boeing pour faire peur aux ignorants. Vraisemblablement, ce faux argument de vente a bien fonctionné. Des arguments de vendeur de char!

    La réalité politique canadienne est faite de rivalités économiques et culturelles entre les régions. La «volonté» politique à promouvoir Bombardier ne se heurte pas seulement à la volonté acharnée de Boeing à détruire la concurrence. La volonté politique canadienne, qui devrait être faite de dignité, de fierté et de courage, se fait contrecarrer par les autres Canadiens qui détestent Bombardier et voudraient le voir disparaître. Ces autres Canadiens, et ils sont nombreux, préfèrent Boeing. Notre gouvernement est très sensible à cela. De là le ballet de patinage artistique des élites sous les feux de la rampe télévisée. Et, de plus, ils savent bien que la grande majorité des gens ne s’intéresse guère à ces questions… le temps aura vite fait de tout enterrer; et les frais juridiques sont déjà budgétés.

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  • Émil

    Tout à fait d’accord mais nous cherchons de solution pour l’avenir.
    Nous ne pouvons pas continuer à trainer de la patte et rester pris en otage dans les enjeux géopolitiques de nos gouvernements.

    Tant qu’à faire, voici quelques idées pour le C.A:
    – Émission d’actions pour nous débarrasser de la dette.
    – Unifier les actions A et B.
    – Libérer le contrôle (votes) de la compagnie par la famille.
    – Poursuivre Ottawa pour un contrat de grés à grés sans concurrence.
    – Poursuivre Boeing pour tenter d’étouffer la concurrence en 2017. Ça nous à mis au bord de la faillite.
    – Poursuivre Airbus pour propager de fausses nouvelles par rapport à la CSérie en sachant qu’était le meilleur avion conçu.
    – Déménager le siège social de BBD vers Wichita afin de profiter de l’Inflation Reduction Act. Nous serons reçus avec la porte grandement ouvert chez nos amis du sud.

    D’autre propositions seront fortement appréciées.

    Salut.

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    • Tom Laflamme

      La branche militaire de Bombardier est déjà à Witchita.

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  • Je crois que la structure d’entreprise de Bombardier est encore trop lourde.

    C’est presque l’armée mexicaine.
    La proportion de gestionnaires (chefs de section, managers, directeurs, VP, SVP etc.) est BEAUCOUP trop importante.

    C’est une entreprise inefficace. Si elle veut survivre sans subvention ou sans contrat militaire juteux, il va falloir faire un régime amaigrissement.
    Il faudrait que la proportion de la partie productive de Enterprise soit plus importante que la situation actuelle.

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  • Louis

    Bonjour et bon article M. Allard,

    J’abonde dans le même sens que vous mais je veux juste souligner le mauvais choix stratégique que constitue le P8 et les F35.

    Dans le cas du F35, il y a la maintenance qui va nous mettre dans une dépendance face aux américains. Soulignons qu’il est très possible que les états-unis élissent Trump et que par conséquence ceux-ci arrête d’être un démocratie. Cela rendera l’armée canadienne vunérable au chantage tant du gouvernement américain que d’entreprise américaine.
    On peut aussi se questionner sur le choix de gagner en furtiviter versus perdre en capacité de distanse franchissable pour un état aussi étandu que le Canada.
    Dans le cas du P8, les problème on déjà été aborder ici. Je questionne la logique de choisir une conception issue des années 50-60 versus des années 80.
    Bref les mauvais appareils au détriment de notre économie… du vrai péronisme!

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    • André Allard

      Le F35 est un avion qui est censé entre utilisé dans les premières phases d’une guerre afin d’établir la suprématie aérienne, ce qui ne correspond pas au rôle traditionnel du Canada lorsqu’il participe à une mission avec ses alliés. Pour ce qui est de La défense du territoire par le Nord, il me semble illusoire de penser qu’une flotte de 78 avions de chasse, peut importe le modèle, permet d’en assurer la protection.

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      • Louis

        Considères tu vraimment qu’avoir des chasseurs avec la supercroisière n’est pas d’un intérêt stratégique pour le Canada?

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        • André Allard

          C’est la la vitesse qui me préoccupe comme le petit nombre d’avions sur deux bases seulement, Cold-Lake et Bagotville. Il me semble qu’il a de gros trous de couverture.

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  • Belle article qui résume ce que nous pensons. Ce gouvernement est en fin de vie et veut plaire au reste du Canada et comme toujours nous sommes laissés pour contre. Je ne suis pas souvrainiste mais à force de se faire fo…rer avec l’argent de nos impots. Si la Suède, le brésil, l’Inde et autres pays construisent leur propre armement pour faire travailler leurs citoyens ( ouvriers mais surtout leurs personnels qualifiés- chercheurs ingénieur). Bref, nous devrons faire un choix dans l’avenir et se souvenir de ses coups de couteaux dans le dos lorsque nous irons voter. Je ne participe jamais à ces discution d’habitude mais là c’était trop.

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    • André Allard

      Merci de votre participation.

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  • Je crois que Lockheed Martin au Québec à un contrat de maintenance pour le CFM56.

    Donc tous la maintenance des moteurs de P8 seront probablement faite au Québec.

    Il y a beaucoup de fournisseurs canadiens ou québécois qui travaillent pour les constructeurs aéronautiques aux US.

    Il est peut être important de soutenir ce tissue industriel.

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  • MarcelC

    Le gouvernement va «aider» BBD à développer un Global de lutte anti-sous-marine.
    Une fois l’avion développé, il sera interdit de vente aux USA parce qu’il a bénéficié d’une aide gouvernementale.

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  • MarcelC

    C’est surprenant de voir à quel point cette histoire passe sous les radars!

    On n’a pas compris ici comment fonctionne l’industrie de la défense. On se fait vraiment varlopper!

    Le mot «industrie» vient avant le mot «défense». Soyons réalistes. Si les Russes voulaient vraiment nous balancer toutes leurs ogives nucléaires, ce n’est pas quelques P-8 qui pourraient les en empêcher. Dans ce contexte, le «militaire» est plutôt accessoire et «l’industrie» essentielle. Les Américains, quant à eux, le saisissent très bien!

    L’argent public dédié aux équipements de l’armée doit prioritairement être affecté à notre propre économie. C’est la voie royale pour un avionneur comme Bombardier. Cet argent aurait financé la recherche et le développement tout en mettant le programme à l’abri des plaintes commerciales des Américains. Mais, on n’est pas assez brillant ni courageux pour faire ça.

    Servir l’industrie militaire américaine générera plus ou moins 3000 emplois au Canada. Développer un Global de lutte anti-sous-marine aurait générer 22000 emplois au Canada. C’est 19000 jobs de plus! Dix-neuf mille emplois! Nineteen thousand jobs! C’est beaucoup de travail dans l’industrie! Un facteur de prospérité pérenne… auquel on a renoncé.
    Pourquoi? On ne le saura peut-être jamais tellement c’est obscur comme décision.

    De plus, le Canada est aussi en guerre contre l’environnement planétaire!
    P-8 vs COP 28.
    Tout ça est décourageant.

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  • Sylvain Tanguay

    Aujourd’hui 11 décembre, alors que toute a été dit, M.Martel étudie la possibilité d’aller devant les tribunaux. Choix incontournable si Bbd veut vendre son avion à d’autres pays. A moins de…

    Avec la position des libéraux d’après les sondages, ceux-ci ne peuvent pas se retrouver devant les tribunaux. Très médiatisé surtout avec le Bloc qcois et le PQ, les contribuables du Québec seraient en beaux fusil. Est-ce que M. Trudeau peut perdre des appuis au QC. ?

    A moins que …… Bbd et Boeing se partagent le contrat. M.Martel ( et CA ) n’evalue pas la possibilité d’aller devant les tribunaux. Il négocie avec Ottawa.

    Ceci est mon scénario.

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  • Étienne Pouliot

    Le Poséidon retenu par le ministère de la défense et le fédéral c’est de la famille du 737?
    Si c’ est le cas pas de quoi être fier, encore moins du choix qui a été fait. C’est une histoire de déboires qui se poursuit avec cet appareil. Perdre une porte en vol!! Pas un hublot, une porte.
    Pas rassurant si c’est l’outil que l’on a pour défendre le territoire.
    Il me semble qu’à quelque part à Ottawa il doit y avoir des personnes, des ministres qui doivent être discret…

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