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MAXGATE, pas de retour en vol pour le moment

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La première rencontre du comité multilatéral sur la certification et le retour en vol du MAX n’est pas encore terminée, mais on sait déjà qu’aucune décision ne sera prise. Les agences de certifications présentes ont plutôt fait état de leurs exigences afin de pouvoir autoriser le B737MAX à voler de nouveau.

 

On sait que Transports Canada et l’EASA ont exigé de pouvoir faire leur propre évaluation des modifications apportées par Boeing ainsi que l’instauration d’une formation obligatoire pour les pilotes de MAX.

 

Il faut dire que Boeing n’a toujours pas déposé auprès de la FAA, les modifications qu’elle entend apporter au MCAS afin de rendre le B737MAX sécuritaire.

 

Pendant ce temps, les poursuites au civil s’accumulent, alimentant le battage médiatique négatif autour du MAX et de Boeing. Le nombre de procès et l’ampleur qu’ils occuperont risque fort d’abimer très sérieusement Boeing et de ralentir les ventes du MAX. Le seul moyen pour Boeing d’éviter le pire serait de régler hors cours, mais avec un prix qui serait probablement supérieur à 5 G$. Mais cela ne mettrait pas un terme aux poursuites au tribunal criminel qui s’en viennent.

 

Il est maintenant acquis que l’interdiction de vol du MAX dépassera le stade de trois mois même aux États-Unis; tenant compte des exigences du Canada et de l’EASA, ce n’est probablement pas avant la fin août que le MAX sera autorisé à reprendre son envol. Il y a fort à parier que la Chine, un gros client du MAX, suive l’exemple du Canada et de l’Europe.

 

Au moment de l’interdiction de vol en mars dernier, ce sont près de 375 MAX qui ont été cloués au sol; Boeing ayant maintenu la production à environ 40 MAX par mois, il s’en sera ajouté plus de 120 au 13 juin prochain. Au 13 août prochain, il y aura environ 575 B737MAX remisés un peu partout sur la planète dont plus de la moitié aux États-Unis, n’ayant pas volé depuis plus de quatre mois. Remettre en service un aussi grand nombre d’appareils posera un problème de logistique et d’affectation des techniciens d’entretien.

 

Au moment où l’interdiction de vol sera levée, les compagnies aériennes voudront d’abord remettre en service les appareils qu’elles ont déjà en main avant d’accepter de nouvelles livraisons. De plus l’obligation de suivre une formation pour les pilotes et la rareté des simulateurs de MAX risquent fort de ralentir le rythme des remises en services. Il faut donc compter environ trois mois après la levée de l’interdiction de vol pour que Boeing soit en mesure de livres les MAX à un rythme égale ou supérieur à la cadence de production.

 

 

En maintenant la production du MAX au rythme actuel, Boeing fonce tête baissée dans le mur. À notre avis, toutes les estimations qui font état de quelques milliards en frais pour l’avionneur sont très loin du chiffre réel qui devrait dépasser les 10 G$ au minimum car il faut inclure les escomptes que devra consentir Boeing afin d’éviter que les ventes ne s’effondrent.

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