L’expertise de H55
Je dois vous avouer que jusqu’au 19 mai dernier, je ne connaissais pas H55. C’est le communiqué de presse de Pratt & Whitney Canada qui m’a fait découvrir cette entreprise. C’est en fouillant que j’ai découvert que le fondateur de H55 était le concepteur du Solar Impulse. Étant en déplacement en Europe, j’ai eu de la difficulté à trouver de l’information sur H55. Puis en visitant le kiosque de Pratt & Whitney à EBACE, je me suis retrouvé face à André Borschberg.
M. Borschberg est un homme sympathique et facile d’approche et sa passion pour l’électrification est évidente. Pour ma part j’adore discuter avec les passionnés, car ils sont généreux dans leurs réponses. Bref, on en apprend beaucoup en discutant avec un passionné. Dans le cas de M. Borschberg, l’entretien n’a duré qu’une dizaine de minutes, mais elle en valait la peine.
Le rôle de H55 dans le développement du système de propulsion hybride de Pratt & Whitney sera de premier plan. La PME fournira tout ce qui relève du stockage, la distribution et la régulation de l’électricité. Le système qu’elle a mis au point est modulaire et peut facilement s’adapter. Les petits modules de neuf cellules peuvent être branchés en série ou en parallèle selon les besoins. Cela permet d’obtenir le voltage, l’ampérage et la quantité totale d’énergie désirée. La densité actuelle de ce système est de 200 watts-heures par kilo.
Le développement avancé
En ce moment, H55 est à certifier l’EPS100 qui est un système de propulsion d’une capacité de 100 kW. La certification EASA CS23 est attendue pour la fin de 2023. CS23 inclut la catégorie des avions de 9 passagers et moins dont le poids est inférieur à 19 000 livres. Elle travaille également au développement d’un système de propulsion d’une capacité de 200 kW. Le premier client de l’EPS100 est l’avion d’entraînement Bristell B23 energic de la compagnie Tchèque BRM Aero.
Pourquoi avoir choisi le projet de Pratt & Whitney Canada
Il y a plusieurs dizaines de projets auxquels aurait pu s’intéresser M. Borschberg. Mais celui de Pratt & Whitney Canada l’attirait pour deux raisons : la première est qu’il s’adresse à l’aviation générale, selon lui, c’est ce secteur qui représente le meilleur potentiel d’électrification. L’autre aspect intéressant est qu’il vise le marché des avions existant. Il souligne qu’il y a des milliers d’avions qui volent en ce moment ayant un potentiel d’être mis à niveau avec une propulsion hybride.
C’est donc le potentielle de commercialisation, « relativement rapide » qui l’a attiré avec le projet de Pratt & Whitney Canada. Évidemment, il faudra d’abord faire voler le démonstrateur afin de valider le concept. Mais l’on peut penser que le tout sera prêt à commercialiser dans une dizaine d’années.
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