Le P-8A Poseidon, dernière partie
Voici le dernier texte à propos du P-8A Poseidon, cliquez-ici pour le précédent
Une configuration unique
Le P-8A dispose de six consoles qui sont alignés côte à côte dans le sens du fuselage. Les opérateurs des différents systèmes se déplacent donc de côté lors du vol. Des sièges plus confortables et orientés dans la direction du vol sont également disponibles pour le repos de l’équipage. Les six postes comptent un officier de contrôle de mission, deux officiers de contrôles navals, deux opérateurs radar et un opérateur de sonar.
Les consoles sont toutes identiques et peuvent donc servir aux différents rôles. C’est au moment où l’utilisateur s’enregistre avec son mot de passe que la fonction est déterminée. Cela permet de changer l’ordre dans laquelle les opérateurs sont disposés. L’officier de contrôle peut décider d’asseoir à côté de lui l’opérateur en fonction de la mission en cours. Il est alors capable de suivre les deux écrans à la fois et améliore ainsi sa compréhension de la situation.
L’utilisation du sonar demande certaines fonctionnalités qui ne sont pas nécessaires aux autres fonctions. Si la console qu’utilise l’opérateur sonar éprouve des difficultés avec ses fonctions, il peut changer avec celle d’un collègue. Cela diminue donc les risques qu’un problème technique cause l’annulation d’une mission. Enfin, les consoles peuvent communiquer toute l’information disponible entre les avions. Cela facilite énormément la transition au moment où l’avion de relève arrive dans la zone de surveillance.
La formation
Pour ce qui est de la formation des pilotes, le poste de pilotage du P-8A est pratiquement le même que celui du B737NG. Seule la présence de l’écran tactique entre les deux FMS permet de les différencier. Il y a aussi le système ravitaillement en vol qui demande une formation supplémentaire. C’est CAE qui fournit les simulateurs de vol aux différents clients du Poseidon et elle en a vendu 24.
Pour les opérateurs, Boeing a mis au point un système de formation intégré. Celui-ci comporte différents dispositifs d’entraînement, dont un système de simulation complet qui reproduit les missions. Il est alors possible de reproduire des situations de combats réelles où chacun des opérateurs a un formateur qui le suit. Il est possible de faire 70 % de la formation et de l’entraînement des équipages sur simulateur. Cela réduit grandement l’utilisation des avions et permet de faire d’importantes économies sur les opérations.
Pour la formation initiale, l’équipe de formateurs de l’acheteur est intégrée à celle de la US Navy pour une période de 12 à 18 mois. Cela permet de développer rapidement les connaissances nécessaires pour une formation adéquate.
Les performances
Le P-8A Poseidon a une autonomie de 1 200 nm et il peut rester quatre heures au-dessus de la zone de patrouille. Cette autonomie peut être considérablement augmentée avec un ravitaillement en vol. Il peut se déployer rapidement avec une vitesse de croisière de 490 nœuds. Il transporte 129 bouées sonar qui peuvent être mises à l’eau rapidement par les trois distributeurs automatisés. Il peut transporter dans sa soute des missiles Harpoon, des torpilles MK-54 ainsi qu’un radeau de survie.
Tel qu’il est équipé aujourd’hui, il dispose d’une réserve de puissance électrique de 60 %. En plus, sa capacité de refroidissement des équipements électroniques dispose également d’une réserve de 25 %. Enfin, il reste 200 pieds cubes ou 5,5 mètres cubes d’espace en réserve. C’est donc une plateforme qui sera modulable dans le temps en fonction des nouvelles évolutions technologiques.
Un autre facteur important à considérer est l’utilisation de turbosoufflantes plutôt que des turbohélices : les avions de patrouille maritime effectuent de longues missions ; les vibrations produites par les hélices augmentent considérablement la fatigue de l’équipage. Tous ceux qui ont fait la transition du P3 Orion au P-8A sont unanimes, le confort est grandement amélioré. Ce facteur est à prendre en considération quand il s’agit d’évaluer la performance d’un équipage lors d’une longue mission. Abonnez vous gratuitement à notre chaîne YouTube en cliquant-ici
Voilà qui conclut ma série d’articles sur le P-8A Poseidon de Boeing. Dès que j’aurai l’occasion d’en apprendre plus sur les propositions des autres fabricants, je vous communiquerai toutes l’information reçue.
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Le P-8A est unique en son genre et n’a pas d’équivalent. Il n’y a que Saab avec le Swordfish, basé sur le Global 6000, qui pourrait être une alternative gagnante pour le Canada. Un des avantages du Swordfish est son endurance de presque 13 heures, selon les exigences de l’appel d’offres, l’appareil sélectionné devra être capable de se rendre sur la zone à patrouiller et d’y rester au moins 4 heures et revenir à sa base sans ravitaillement en vol.
Le RFI (request for information) est terminé depuis le 19 avril, on devrait donc savoir bientôt qui a démontré de l’intérêt pour l’appel d’offres, autre que Boeing.
J’ai travaillé sur le CP-140 quelques années et j’ai eu la chance de visiter un des premiers avions reçu au Canada. Pour une plateforme qui date des années 60, je peux vous dire que c’est tout un avion. Il peut franchir plus de 5000 milles et voler pendant 17 heures, avec une vitesse maximale de 400 milles a l’heure. Avec les grandes étendues maritimes a couvrir au Canada, c’était l’avion idéal. Présentement nos avions peuvent encore voler un 10-12 ans.
Pour les remplacer dans 10 ans, il faut commencer à magasiner maintenant.
Oui c’est certain! Je crois par contre que le Global serait une meilleure plateforme pour nous, compte tenu de son autonomie supérieure versus le grand territoire a couvrir. Le Swordfish a une autonomie de 4500nm sans ravitaillement en vol. De plus on dit que le coût d’acquisition serait environ le 2/3 d’un Poseidon et que le coût pour la durée de vie serait environ de moitié.
La première livraison est prévue pour 2032. Oui le Swordfish sera moins cher mais il n’a pas les même capacité que le P-8A.
Le Poseidon a plus de capacités certes que le Swordfish mais en a t’on vraiment besoin? On pourrait sauver de l’argent tout en encourageant notre industrie aéronautique. Avec l’achat de nouveaux hélicoptères et chasseurs, on a pas fini d’investir dans la quincaillerie.
Voir le fil de discussion suivant entre militaires. https://army.ca/forums/threads/the-case-for-aew-c-aircraft.132830/