Le drone UAS100 : autonomie et sécurité
Thales présente son nouveau drone autonome ayant une autonomie supérieure à 100 km.
L’UAS100
L’UAS100 est un petit aéronef ayant une envergure de 4,5 mètres ayant une autonomie de cinq heures de vol. Il est équipé de deux moteurs électriques et d’un moteur thermique. Ce n’est pas un avion piloté à distance, mais bien d’un système de vol autonome avec supervision ; les logiciels de bord sont en mesure de le piloter en fonction de la mission à accomplir. En cas de perte de lien avec le centre de surveillance, il peut prendre la décision d’atterrir.
Bien que l’Agence de l’innovation de la défense de France supporte le projet, il s’agit d’un programme civil. L’objectif de Thales est de développer un drone pour évoluer partout y compris dans l’espace aérien contrôlé. Bien que des applications militaires ne sont pas à exclure, toutes les applications actuellement à l’étude sont civiles. Thales a pris soin de n’utiliser que du matériel et des logiciels non militaires pour ce projet ; une fois certifié, le UAS100 ne sera donc pas soumis aux restrictions d’exportation de matériel militaire.
Le marché
L’AUS100 aura une charge utile de 10 kg et le marché visé est celui de l’inspection des pipelines et des lignes électriques. Des applications pour la police et la sécurité civile sont également à l’étude. Afin de remplir ses missions, il devra avoir une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres. Pour travailler en région urbaine, il doit avoir une fiabilité à toute épreuve.
La redondance
Afin de pouvoir certifier l’UAS100, Thales a décidé de rencontrer et dépasser tous les normes et principes de sécurité aéronautiques : puisqu’il s’agit d’un drone autonome, la redondance doit donc être supérieure ; sinon, la moindre panne forcerait à l’abandon de la mission. Il est donc équipé de deux moteurs électriques ayant chacun leur propre circuit et accumulateur. Le moteur thermique est utilisé pour la propulsion au décollage et en vol il permet de recharger les accumulateurs. L’appareil dispose donc toujours d’une charge électrique complète et d’une autonomie suffisante. Pour une opération plus silencieuse, le moteur thermique peut être éteint.
La position et l’orientation des moteurs électriques permettent de le diriger en cas de panne des commandes de vol. Pour les communications avec le centre de supervision, il utilise la radio, le satellite et le 4 G. Il est capable de passer d’un mode à l’autre à tout moment et selon les besoins. En zone montagneuse, le satellite serait alors privilégié. En cas de perte temporaire du lien, l’UAS100 est capable de continuer un certain temps de manière autonome.
La démarche de certification
Un premier appareil à demi-échelle a été construit et il a réussi son premier vol. Cette phase des essais vise à valider le concept d’autonomie et sa robustesse. C’est en 2022 que Thales prévoit faire voler le premier exemplaire pleine grandeur. Le fabricant croit être en mesure d’obtenir la certification pour voler en dehors des zones urbaines en 2023. Les efforts de développement se poursuivront afin de le certifier pour les zones urbaines. Au début, il sera certifié pour les vols à moins de 150 mètres d’altitude.
Thales travaille en partenariat avec Issoir Aviation pour le développement de la structure. Hionos participe également avec son logiciel de pilote automatique pour les drones.
Conclusion
L’UAS100 de Thales est un projet intéressant, car il s’agit d’un système autonome pouvant évoluer dans l’espace aérien. Son exploitation va demander une préparation rigoureuse de son plan de vol qui devra inclure : la topographie de la zone survolée, la classification des espaces aériens, la météo, les NOTAM et les pistes de dégagement. Une fois ces informations transférées à bord, il pourra alors entreprendre son vol.
Ce projet est également conforme à la nouvelle réglementation européenne sur les drones qui entrera en vigueur d’ici deux ans. L’autre point fort de ce système est qu’il est à voilure fixe ; cela évite les bruyants rotors qui doivent générer toute la portance. Pour qu’il puisse être autonome, il doit nécessairement être doté d’intelligence artificielle : le centre de recherche montréalais en intelligence artificielle de Thales a donc participé indirectement à sa conception.
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