Le difficile maillage entre l’intelligence artificielle et l’aérospatiale
Pour plusieurs, le principal obstacle à l’intégration de l’intelligence artificielle à l’industrie aérospatiale est d’ordre règlementaire et technologique. Mais en réalité c’est bien plus une question de culture et de mentalité.
Comme dans bien d’autres secteurs d’activité, les activités de recherche et de développement en aérospatiale se font en vase clos où seulement de petits groupes travaillent sur un projet. Les entreprises gardent jalousement leurs secrets afin de protéger les droits de propriété intellectuelle qui leur permettent d’avoir de bonnes marges bénéficiaires.
En intelligence artificielle, le modèle de développement est complètement à l’opposé alors que la recherche se fait de façon ouverte et que le partage des données est la norme. La propriété intellectuelle est pratiquement évacuée et le travail en communauté permet de résoudre les problèmes plus rapidement.
L’intérêt pour une entreprise privée qui participe à un projet de recherche et développement en intelligence artificielle n’est donc pas dans la propriété intellectuelle, mais plutôt dans la rapidité du transfert technologique; puisque les systèmes intelligents ont besoin de grandes quantités d’informations afin de les traiter et de faire de l’apprentissage, il faut du temps afin qu’un système intelligent devienne performant. Prendre une avance technologique sur la compétition devient alors un avantage concurrentiel important, car le retard dans l’acquisition de données n’est pas rattrapable. Mais pour avoir accès aux données et à la technologie, il faut accepter de travailler avec des entreprises de partout et surtout avec des compétiteurs, ce qui est loin d’être évident.
Les annonces faites cette semaine de l’arrivée à Montréal de l’IRT Saint-Exupéry et de L’entente entre Aéro Montréal et l’institut de valorisation des données (IVADO), sont de bonnes nouvelles pour les PME québécoises du secteur aérospatial. L’IRT Saint-Exupéry est de Toulouse et elle œuvre justement dans le maillage de l’intelligence artificielle et de l’aérospatiale. Au Québec elle collaborera avec le Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale du Québec (CRIAQ) et IVADO et Aéro Montréal afin de mettre sur pied des projets de recherche structurants en intelligence artificielle pouvant entre autre être adaptés à l’industrie aérospatiale.
Ce contact de proximité avec les PME québécoises devrait favoriser l’intégration de l’intelligence artificielle dans leur production.
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