Le CRJ900 n’est pas dépassé sur le plan technologique
Alors que le salon aéronautique de Farnborough se termine, Embraer, la rivale de Bombardier, a remporté haut la main le festival de la commande avec 125 commandes fermes pour l’E175 contre seulement 4 pour le CRJ 900.
Depuis deux jours, un commentaire qui est revenu souvent est que le CRJ est technologiquement dépassé et qu’il n’a plus d’avenir. À nos yeux cette affirmation est erronée et voici pourquoi : d’abord il faut rappeler que de mars 2013 à mars 2018, Embraer avait mené une guerre de prix sur le marché américain contre le CRJ900 ce qui lui avait permis de remporter la totalité des commandes au pays de l’Oncle Sam. Mais en mai et juin 2018, Bombardier est parvenue à obtenir des commandes de 15 et 20 CRJ900 par American Airlines et Delta Airlines marquant le retour du CRJ aux USA.
Puis à Farnborough, Embraer a réussi à reprendre le dessus grâce aux commandes successives de 25 E-175 de United Airlines et de 100 E-175 par Republic Airlines. Les E-Jet de première génération vendus ont pourtant les mêmes moteurs que le CRJ et ne comprennent que très peu d’innovation par rapport au CRJ. Notez aussi que Republic n’avait encore jamais commandé de CRJ, seulement des E-jet, ce qui veut dire que c’est un client qu’Embraer a conservé. En vendant uniquement des E-175 de première génération plutôt que l’E2-175 de nouvelle génération, Embraer reconnaît que la nouvelle version est inutile.
Mais il reste encore une grosse commande d’avions régionaux à venir, celle de Skywest,qui tôt ou tard devra remplcacer ses commandes de 100 MRJ90 et de 100 E2-175 par des commandes d’avions rencontrant la clause de limitation aux États-Unis. Si Bombardier veut obtenir ces deux commandes, elle devra travailler d’arrache-pied. Mais le CRJ 900 compte désormais un avantage important par rapport à l’E-175, c’est le délai de livraison. L’E-175 étant produit sur la même ligne d’assemblage que l’E2, le total de commandes fermes de cette ligne d’assemblage approche maintenant 500 appareils si on retire la commande de 100 E2-175, ce qui représente 5 ans. Si une compagnie aérienne désire obtenir rapidement des avions régionaux avant la fin de 2021, elle devra se tourner vers Bombardier et le CRJ.
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Oui mais selon ce que j’ai entendu dire, la ligne des CRJ n’a plus la même capacité de production qu’avant, il y moins de gabarits d’assemblage des ailes, moins de positions pour les fuselages, etc.
Il ne faut pas oublier que les passagers préfèrent le E-jet, à cause du plus grand diamètre de sa cabine. Pour avoir voyagé a plusieurs reprises sur les deux, le E-Jet donne l’impression d’un mini A320, alors que le CRJ a un feeling de Q400 à réaction.