Le C Series intéresse les compagnies africaines

Vendredi dernier après que Bombardier eu confirmé la vente de deux CS300 à Air Tanzania, j’ai eu un bref échange avec le Dr Wolfgang H Thome qui est le rédacteur du site https://wolfganghthome.wordpress.com. Ce site couvre exclusivement l’actualité des compagnies aériennes africaines. Selon M. Thome, plusieurs compagnies aériennes en Afrique sont à la recherche d’un appareil à la fine pointe de la technologie dans le but de remplacer leurs plus vieux avions ou encore afin de prendre de l’expansion et le C Series serait un premier choix pour la majorité de ses compagnies.

L’intérêt du continent africain pour le C Series serait justifié par le fait qu’encore un bon nombre de villes de ce continent sont encore très mal équipées en matière d’infrastructure aéroportuaire. Construire des pistes de 6000 ou 7000 pieds pour accueillir des A320 et des B737 est hors de la portée de la plupart des budgets. Pour la seule Tanzanie par exemple, cinq des sept aéroports régionaux qui relèvent du gouvernement national ont des pistes d’une longueur inférieure à 6000 pieds. À cela il faut ajouter que les opérations aériennes sur le continent africain comptent une difficulté particulière puisque plus la température de l’air est élevée, plus la course au décollage d’un avion est longue. Bref, 6000 pieds de piste en Afrique équivalent approximativement à 4500 pieds de piste à Kujuaq.

Dans le passé, les approches aux instruments, qui permettent aux avions d’atterrir même avec de mauvaises conditions météo, faisaient partie des infrastructures aéroportuaires. Ces méthodes conventionnelles de navigation reposant essentiellement sur des antennes radio au sol et dans le cas d’un dispositif d’approche de précision il faut compter des millions de dollars en installations qui nécessitent des entretiens périodiques. Alors que la navigation par satellite elle est beaucoup plus économique; au Canada, la conception d’une approche aux instruments utilisant la navigation par satellite coûte environ $25 000 et il n’y a pas de quincaillerie au sol à entretenir puisque le tout est à la fois dans l’espace et dans l’avion. Il faut préciser que ce ne sont pas tous les avions de ligne qui peuvent faire de la navigation par satellite, par exemple les vieux A320 et A319 qu’Air Canada a transférés à Rouge ne sont pas certifiés pour des approches aux satellites (Airnav) puisque leur système de gestion de vol (flight management system, FMS) ne peut pas être couplé aux appareils GPS. L’intérêt des pays africains pour la navigation par satellite est d’autant plus grand que l’OACI a mis sur pied un programme d’assistance au pays africain afin de les aider à développer la navigation via satellites.

Comme le C Series est le seul avion d’une capacité de 110 à 145 passagers à pouvoir s’adapter aux petites pistes des aéroports régionaux de la Tanzanie et qu’en plus il est équipé des systèmes de navigation les plus modernes, il était un choix logique par ce gouvernement. Il reste donc au C Series tout un continent à conquérir.

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