Héroux-Devtek est toujours en croissance
Le 5 février prochain, Héroux-Devtek présentera ses résultats financiers du troisième trimestre de 2021. Lors de cette occasion, la direction de l’entreprise devrait apporter des précisions sur la nature de l’agrandissement de son usine lavalloise. Alors que le pessimisme gagne l’industrie aérospatiale, l’avenir immédiat est prometteurs pour le troisième plus gros fabricant de trains d’atterrissage.
La situation actuelle d’Héroux-Devtek
La semaine dernière, la Financière Banque Nationale (BNC) a présenté une analyse d’Héroux-Devtek. La BNC a établi le cours cible de l’action (HRX) du fabricant de trains d’atterrissage à 17.50$. À la fermeture des marchés vendredi dernier, l’action se transigeait à 12,75 $. Le titre a atteint son sommet à 20,46 $ en février 2020 et un creux à 8,97 $ en mai. La BNC s’attend à ce que le fabricant performe mieux que le reste de l’industrie aérospatiale en 2021.
Les attentes de la BNC reposent sur le solide carnet de commandes d’Héroux-Devtek dont 66 % sont dans le secteur militaire. Or, les commandes militaires ont été très peu affectées par la pandémie qui sévit. De plus, l’entreprise devrait profiter d’une augmentation de volume sur certains programmes comme le F-15 entre autres.
Dans le marché de l’aviation civile, le ralentissement de la cadence du B777 est déjà escompté dans les prévisions de l’entreprise. En octobre 2020, le fabricant a décroché une nouvelle commande avec Boeing.
La relation avec Boeing
Au cours des dix dernières années, Boeing a beaucoup amélioré sa productivité. Pour y arriver, l’avionneur s’est tourné vers ses fournisseurs en négociant les prix à la baisse. Cela a entrainé une dégradation des relations entre Boeing et plusieurs de ses fournisseurs. Mais pour Héroux-Devtek c’est tout le contraire puisqu’elle a décroché plusieurs contrats importants avec Boeing. En fait, l’entreprise québécoise a profité du programme de réduction de coûts du géant américain.
Héroux-Devtek est parvenue à livrer à Boeing dans les délais et avec de hauts standards de qualité. La relation d’affaires entre les deux entreprises est donc très bonne et pourrait s’accroître dans le futur.
Un précurseur
Pour obtenir le contrat de fabrication du train d’atterrissage du B777, Héroux-Devtek avait réduit ses coûts au minimum. Contrairement à la tendance des dernières années, l’entreprise n’avait pas eu recours à la main d’œuvre bon marché des pays en développement. Les dirigeants d’Héroux-Devtek se sont plutôt affairés à mieux contrôler la chaîne d’approvisionnement; ils se sont assuré que tous les fournisseurs seraient en Amérique du Nord. Cela a fonctionné et donne de très bons résultats.
Depuis le début de la pandémie, la chaîne mondiale d’approvisionnement en aérospatiale a connu plusieurs ratés. De plus en plus de fabricants se questionnent sur la pertinence d’avoir des fournisseurs partout sur la planète. Les dirigeants d’entreprises du secteur aérospatial peuvent toujours prendre exemple sur Héroux-Devtek pour améliorer leur rendement.
Les finances
La BNC constate que malgré la pandémie, Héroux-Devtek a maintenu un flot de trésorerie positif pour l’exercice en cours. De plus, l’entreprise compte sur des liquidités ou équivalent de liquidités de 229 M $. Elle n’a aucun remboursement de dette important à faire avant 2024. Elle pourrait donc faire une acquisition jusqu’à concurrence de 200 M $ sans compromettre sa situation financière.
Les effets négatifs de la COVID-19 poussent vers la faillite ou la restructuration plusieurs entreprises de l’aérospatiale. Airbus et Boeing doivent suivre de près les fournisseurs en difficulté afin de maintenir la chaîne d’approvisionnement. Au besoin, les deux géants n’hésiteront pas à intervenir. La situation financière d’Héroux-Devtek va lui permettre de saisir les occasions. Son plan de croissance n’aura donc pas été affecté par la pandémie.
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