Entrevue avec Andreas Thurnheer chef de la direction de SWISS Global
Avant de débuter avec l’entrevue, il est important de préciser que la compagnie SWISS a deux filiales qui sont SWISS international Air Lines et SWISS Global Air Lines; c’est cette deuxième entité qui opère tous les C Series de SWISS. M. Andreas Thurnheer est le chef de la direction de SWISS Global Airlines Air Lines et siège aussi sur le conseil de SWISS. Cependant seul le non de SWISS est utilisé lors des communications externes de l’entreprise et c’est celui que nous utiliserons dans ce texte. M. Thurnheer qui était de passage à Montréal lundi dernier pour une rencontre statutaire avec Bombardier Avions Commerciaux nous a accordé une entrevue.
La première chose dont nous avons discuté était la prise de contrôle du C series par Airbus. Si M. Thurnheer voit l’arrivée d’Airbus comme une bonne chose, il nous a avoué candidement ne pas savoir ce que cela implique pour SWISS car il a appris la nouvelle par les médias comme tout le monde et n’avait toujours pas eu de discussion à ce sujet avec les gens de Bombardier. M. Thurnheer avait donc beaucoup de questions pour sa rencontre avec Bombardier qui était prévue lundi après-midi à Mirabel.
Après sa rencontre avec Bombardier, M. Thurheer nous a avisés qu’il ne savait toujours pas quels seraient les impacts pour SWISS de la prise de participation majoritaire d’Airbus dans le programme C Series. Cependant il croît toujours que cela sera positif pour le C Series et il a ajouté que la collaboration entre Airbus et Bombardier sera bénéfique pour l’industrie aérospatiale québécoise et canadienne.
Mis à part la cadence de livraison, M. Thurnheer est très satisfait de l’entrée en service du C Series qui a rencontré et même dépassé les attentes. La première tâche du C Series au sein de SWISS est de remplacer l’Avro 100 et il manque encore quelques appareils à SWISS afin que cela soit complété. La certification du CS100 pour les approches à forte pente était une étape importante dans le remplacement des Avro 100 puisque SWISS effectue plusieurs vols quotidiens à London City et à Florence. M. Thurnheer a insisté sur le fait que le CS100 est le seul autre avion avec B787 à être certifié pour des approches à forte pente avec l’utilisation du dispositif de visionnement à tête haute, Heads Up Display en anglais ou HUD. Cette caractéristique était essentielle lorsque SWISS a choisi l’option du HUD pour ses C Series. Par ailleurs, sur le C Series, l’utilisation du HUD fait maintenant partie de la procédure standard pour la navigation dans toutes les situations chez SWISS.
Cela fait maintenant près de neuf ans que SWISS est impliquée dans le développement du C Series et de sa mise en service, M. Thurnheer se dit très satisfait du travail de Bombardier et des relations que le fabricant a entretenues avec son client tout au long de ce parcours.
Pour ce qui est des problèmes rencontrés avec les moteurs PW1100G-JM de l’A320NEO, M. Thurnheer a mentionné que SWISS Global n’avait toujours pas eu de problèmes similaires sur les PW1524G du C Series. M. Thurnheer est toujours confiant que Pratt & Whitney sera en mesure de régler dans un délai raisonnable. Mais il tient à ajouter que les problèmes de Pratt & Whitney ne sont pas hors de l’ordinaire pour le lancement d’un nouveau type de moteur. Quand SWISS a accepté d’être le client de lancement du C Series, elle savait que ce genre de situation pouvait se produire.
Puisqu’il arrive de temps à autre qu’un appareil C Series effectue jusqu’à neuf vols dans une même journée, nous avons demandé à M. Thurnheer s’il entrevoyait le jour où le temps d’escale de 20 minutes allait devenir le standard pour le C Series. Sa réponse est non, car à cause du type d’opération et de la clientèle de SWISS cela ne serait pas possible; par contre il croit que cela serait possible avec un transporteur à bas prix.
Thurnheer apprécie le fait que malgré sa taille plus petite, le C Series offre le rendement économique des avions plus grand comme le B737 8MAX et l’A320NEO avec en prime une distance franchissable appréciable. Quand elle aura suffisamment d’appareils à sa disposition, SWISS compte bien explorer de nouveaux marchés à faible densité qui n’étaient pas rentables avant l’arrivée du C Series. Il considère que le CS300 est un excellent remplacement au A319 et n’hésiterait pas à le recommander.
M. Thurnheer souhaite donc que dans les mois à venir, Bombardier se concentre à augmenter la cadence de production du C Series dont le rythme trop lent demeure le seul irritant majeur pour SWISS.
>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter
Bonne entrevue. Merci… Je savais pas que Swiss étais déjà impliquer dans le programme du C Serie avant l’achat de ces aéronefs. Donc sa lui donnait une longueur d’avance sur d’autres transporteurs qui n’auraient pas suivi le développement. Son choix était conséquent avec ces observations. Autrement dit il savait dans quoi il s’embarquait. Swiss dit que les livraisons lui cause un irritant majeur, étant impliquer dans le développement le transporteur savait je présume que celà pourrait se produire a la production. Surtout s’il devait avoir d’autres transporteurs qui voudrait avoir aussi des CS100/CS300 en 2017-2018. Ce que Swiss appel un irritant semble être plus le désir d’avoir plus vites les appareils commander pour offrir le service aux voyageurs en plus grande disponibilités avant les autres transporteurs. Son irritant/désir selon moi, était surement planifier et acceptable puisse que Swiss semble pas avoir hésiter a commander quand même sachant un problème a la quantité qui pourrait lui être livrer. Sa me semble plus un désir d’AVOIR en quantité, qu’un vrais irritant. Si Swiss a vraiment utiliser le mot irritant dans ces discussions avec Bombardier, un peu penser qu’il voulait mettre un plus de pression je pense. Faut dire que Swiss ne tari pas d’éloges pour la C Serie. Bon signe pour de futur commandes.
En fait Lufthansa a été le client de lancement du C Series en 2008, le but premier à l’époque était de remplacer les Avro 100 de sa filiale SWISS.
Corection. LIre…..Je savais que Swiss……
Étrange, ce mutisme de Bombardier auprès de son client de lancement. Il faudrait avoir un écho des entretiens de M. Thurnheer avec les gens de Bombardier qui ont vraisemblablement eu lieu lundi après-midi.
Intéressant commentaire concernant le HUD. Aussi, l’idée de SWISS d’envisager le développement de nouveaux marchés à faible densité qui n’étaient pas rentables avant l’arrivée du C Series. Ce sont là d’excellents arguments de vente.
Un petit rappel : Lufthansa fut le premier client du CRJ. L’histoire se répète. Merci aux Allemands!
Une anecdote : J’étais à l’aéroport de Zurich en juillet 2016, soit quelques jours après la mise en service. M’annonçant comme un Canadien, j’ai demandé à des agentes de SWISS si le CS100 était sur le tarmac ou en vol car je voulais le voir. À cette demande, les agentes mon affiché un radieux sourire! Visiblement, elles éprouvaient une fierté bien affirmée concernant ce produit de Bombardier que seul leur compagnie opérait. Je pense que c’est toujours le cas plus d’un an plus tard.