Histoire

Des avions de combat dès 1942 à Bagotville

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Comme la plupart des aéroports qui ont vu le jour avec le Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique, Bagotville est surtout reconnue pour son rôle de centre d’entraînement durant la Deuxième Guerre mondiale. Mais en fait dès son ouverture en 1942, des chasseurs Hurricane y étaient basés mais le but n’était pas de s’en servir pour de pilotes de chasse.

 

Immédiatement après la conquête de l’Europe par l’Allemagne, les Britanniques sont forcés d’évaluer tous les scénarios possibles afin de bâtir une stratégie de défense. Craignant que l’aviation allemande ne soit en mesure d’effectuer des raids aériens en Amérique du Nord dans les années à venir, une évaluation des endroits les plus importants à défendre est menée. L’usine de production d’aluminium d’Alcan à Arvida étant très importante dans l’effort de guerre est alors classée comme hautement stratégique. C’est pour cette raison que le 130e escadron s’y installe avec ses chasseurs Hurricane aussitôt que Bagotville ouvre en 1942. L’importance de l’usine d’aluminium est telle que des radars sont aussi installés à l’ouverture de l’aérodrome. Le rôle du 130e escadron est de protéger les installations d’Arvida ainsi que les centrales hydro-électriques qui l’alimentent; c’est de là que provient la devise de Bagotville « Protégez le Saguenay », qui n’a jamais changée depuis. En 1943 le 129e escadron prendra la place puis se retirera en 1945 avec la fermeture de la base et la fin de la guerre.

 

Afin de maintenir le niveau de préparation des pilotes, des cibles de tir sont installées sur le lac St-Jean tout juste à côté de la petite municipalité de Métabetchouan où les pilotes viennent s’exercer au tir au canon-mitrailleur durant le jour. Ces exercices attirent l’attention des villageois alors que les Hurricane survolent le village à basse altitude tout en faisant retentir leurs canons-mitrailleurs. Afin d’évaluer la précision des pilotes, une petite tour d’observation en bois est construite sur la terre ferme.

 

L’hiver, les garçons du village vont recueillir les balles et les douilles sur la surface du lac gelé. À l’époque, les accidents durant les entraînements étaient fréquent : au moins deux avions se sont écrasés en hiver dans les parages des cibles et un autre en été tout près du village.

 

Pour écrire ce texte, la section histoire et patrimoine du site de l’Aviation Royal Canadienne été utiles mais pas autant que les souvenirs de Guy Allard qui avait 13 ans en 1942. La photo provient de la collection de Walter Neil Dove.

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2 avis sur “Des avions de combat dès 1942 à Bagotville

  • Claude Beauchesne

    L’auteur Francois Dornier a écrit le livre historique « Des bombardiers au-dessus du fleuve » pour relater une histoire semblable pour l’aéroport de Mont-Joli.

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    • Andre Allard

      Oui je suis au courant pour Mont-joli et ce sera certainement le sujet d’une de mes chroniques dans le les semaines à venir.

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