Communiqué de presse de l’AIMTA
Briseurs de grève et transferts de contrat dans les aéroports
Les ministres Tassi (Travail) et Garneau (Transport) devront assumer leurs
responsabilités
Ottawa, mardi, 28 janvier 2020- Le Bloc Québécois, le Nouveau Parti démocratique et le
Syndicat des Machinistes (AIMTA) demandent au gouvernement de mettre fin aux injustices et
aux abus dont sont victimes les travailleurs et les travailleuses des aéroports canadiens.
Le conflit actuel, aux aéroports Montréal-Trudeau et Mirabel, impliquant une centaine de
membres de la Section locale 2301 de l’AIMTA et Swissport Fueling est un bon exemple de la
dégradation des conditions de travail dans le secteur du transport aérien.
« Le comportement de Swissport Fueling, démontre encore une fois que les lois canadiennes
favorisent les employeurs. Fermer les yeux sur ce genre de situation est inacceptable », déplore
le Vice-président canadien du Syndicat des Machinistes, Stan Pickthall.
Lorsque Swissport a obtenu le contrat de ravitaillement des aéronefs en 2016, des travailleurs
ayant 25 ans d’expérience se sont retrouvés devant un choix injuste : changer d’emploi ou
postuler pour le même emploi en acceptant un recul majeur de leurs conditions de travail.
Par exemple, pour un agent de ravitaillement d’expérience, Swissport offre une rémunération
d’environ 16 dollars de l’heure, alors qu’avant 2016, réaliser les mêmes tâches, au même
endroit, avec les mêmes responsabilités, les mêmes horaires et le même équipement, méritait
un taux horaire de 24 dollars de l’heure.
« La situation que vivent les travailleurs des aéroports de Montréal et de Mirabel est
inacceptable. Des travailleurs d’expérience n’ont pas à souffrir des baisses de salaires parce
qu’on a réduit au maximum les coûts en faisant appel au plus bas soumissionnaire » a déclaré
Louise Chabot, députée de Thérèse-de-Blainville et porte-parole du Bloc Québécois en matière
d’emplois, de développement, de la main-d’œuvre et du travail.
« C’est simple: on demande à ce que les travailleurs et travailleuses n’écopent pas quand il y a
un changement de fournisseur. Ces gens travaillent fort et méritent que leurs expériences soient
reconnues à leur juste valeur. Malheureusement, le gouvernement libéral ne semble pas vouloir
respecter leurs droits. J’aimerais entendre le ministre Garneau nous expliquer pourquoi, a
rajouté Alexandre Boulerice, chef adjoint du NPD et député de Rosemont – La Petite Patrie.»
Pour régler ce problème, il est urgent qu’on encadre mieux le transfert de contrat.
Il devrait y avoir une transmission des droits des travailleurs et de la convention collective lors
du passage d’un contrat d’un employeur à l’autre. Les soumissionnaires de contrats devraient en
tenir compte lorsqu’ils participent à un appel d’offres. Les travailleurs et travailleuses devraient
pouvoir maintenir leurs conditions de base et ne pas repartir de zéro dans leur négociation.
Pas d’équité sans mesures anti-briseurs de grève
Après avoir vu leur nouvel employeur saccager leurs conditions de travail, les travailleurs de
Swissport se retrouvent maintenant lésés dans leur négociation par l’absence de mesures anti-
briseurs de grève. En grève depuis le 31 décembre, l’employeur n’a présenté aucune offre de
contrat. Profitant du fait qu’il puisse recourir à des briseurs de grève, Swissport ne voit aucun
intérêt d’en arriver rapidement à un règlement.
Durant le dernier mandat du gouvernement Trudeau, l’AIMTA a multiplié les interventions et les
rencontres auprès du gouvernement fédéral afin qu’il règle ces problèmes. Lors de la dernière
réforme du Code du travail, piloté par votre collègue Patty Hajdu, notre syndicat a soumis une
série de recommandations pour mettre fin aux pratiques injustes. Malheureusement, rien n’a
été fait.
« La dégradation des relations de travail dans les aéroports canadiens va se poursuivre tant que
la ministre Tassi (Travail) et le ministre Garneau (Transport) n’interviendront pas. C’est pourquoi
nous demandons à travailler avec le gouvernement Trudeau ainsi que l’ensemble des élus de la
Chambre des Communes pour corriger la situation », conclut Guillaume Valois le porte-parole
de l’AIMTA.
L’Accord Économique et Commercial Global entre le Canada et l’Union Européenne amène ce genre de situation ou le gouvernement s’écrase pour éviter de mettre au grand jour qu’il peut se faire poursuivre si nos lois nuisent au profit des compagnies. Cette entente n’en est pas une de douane puisque la douane moyenne entre le Canada et les pays de l’U.-E. est de moins de 3%. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg.