CAE, un investissement audacieux et déterminant
L’investissement d’un milliard de dollars canadiens en cinq ans dans les projets de développement d’intelligence numérique que compte faire CAE va bien au-delà de ce que l’on pourrait imaginer et aura des conséquences importantes pour les 20 prochaines années.
CAE détient 70 % du marché des simulateurs et elle forme plus de pilotes que n’importe laquelle des compagnies aériennes ou forces aériennes sur la planète. Parce que CEA est la seule entreprise dans le monde dont la formation et la fabrication de simulateur est la mission principale, elle y investit toutes les ressources de recherche en développement dont elle dispose. Cela donne des investissements dans le développement de simulateurs et de méthodes de formation dont les montants sont inégalés.
Selon le président et chef de la direction de CAE, M. Marc Parent, l’innovation est la raison d’être de cette entreprise et pour garder une longueur d’avance sur les autres, il est important de pouvoir bouger rapidement quand de nouvelles technologies apparaissent. C’est pourquoi CAE prend les devants en se lançant corps et âme dans le développement de produits faisant appel à l’intelligence numérique et artificielle.
En fait, c’est la première fois qu’une entreprise privée investit une somme aussi importante dans le développement d’applications pratiques de l’intelligence artificielle et ce en dehors du réseau universitaire. Remarquez que cela n’empêchera pas CAE de collaborer avec le monde universitaire, mais elle demeure le maître d’œuvre des recherches qui seront effectuées dans ses locaux. Alors que la grappe montréalaise en intelligence artificielle prend forme, l’investissement de CAE va lui donner l’essor dont elle a besoin pour l’amener plus loin. Selon le vice-président technologie et innovation de CAE, M. Marc St-Hilaire, cet investissement va permettre de faire le pont entre l’intelligence artificielle et l’industrie aérospatiale.
M. Saint-Hilaire nous a expliqué que les simulateurs de dernière génération sont capables de générer des tonnes de données, on parle en fait de métadonnées tellement elles sont nombreuses. Par exemple : les simulateurs enregistrent où regardent les pilotes lorsqu’ils posent une action, le ton de voix, le temps de réponse et l’interaction entre les membres d’équipage. Avec les données reçues il est possible de déterminer le profil de chacun des pilotes. Le problème c’est que l’analyse de ces données demande beaucoup de temps avec les technologies actuelles. CAE a un projet avec Air Asia afin de pouvoir utiliser l’info nuagique afin de les traiter et les retourner rapidement à l’instructeur qui est dans le simulateur avec les pilotes en formation.
Dans un avenir rapproché, il sera possible d’ajuster la formation des pilotes en fonction de leur personnalité, de la culture d’entreprise pour laquelle ils travaillent, de la culture du pays d’où ils viennent et où ils sont, ainsi que de leur état de fatigue ou de repos. Les données seront traitées dans le nuage en temps réel et retourné rapidement à l’instructeur afin de pouvoir s’ajuster. Il va de soi que le système apprendra et sera capable de retenir les solutions qui auront donné les meilleurs résultats selon chaque situation. Le système pourra détecter quand un pilote en formation a atteint son niveau de saturation. D’ici quelques années, CAE pourrait donc offrir des services de formation unique au monde.
C‘est un investissement audacieux de la part de CAE, car c’est une première et la somme est importante. Mais si cela donne les résultats escomptés, elle aura assuré sa survie pour longtemps et son avance sur la compétition sera énorme. Cet investissement sera aussi très déterminant pour la grappe montréalaise en intelligence artificielle dont le développement va maintenant s’accélérer. La grappe aérospatiale montréalaise sera elle aussi gagnante puisque la croissance rapide que connaîtra la grappe en intelligence artificielle lui donnera un accès une main-d’œuvre très précieuse et très rare.
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