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CAE trouve encore le moyen de se démarquer

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Encore une fois, CAE trouve le moyen de se démarquer des autres entreprises du secteur aérospatial. La compagnie a publié hier ses résultats du deuxième trimestre de l’année fiscale en cours. CAE a enregistré des revenus de 704,7 M $ au deuxième trimestre en baisse de 21 % comparé à l’année précédente. Fait à noter, la compagnie a signé pour 667,8 M $ de nouvelles commandes pour la période. Le déficit trimestriel net est d’à peine 6 M $ et s’explique par une charge spéciale de 51 M $. La charge de 51 M $ est destinée à couvrir les coûts de la restructuration liée à la pandémie. De cette somme, 23,8 M $ étaient des pertes de valeurs d’actifs non financiers. L’entreprise prévoit également verser 19,3 M $ en indemnités de départ. 

Comme on peut le constater, le spécialiste de la formation est au point neutre en matière de rentabilité. Ce qui me surprend, c’est que le taux d’utilisation du réseau de formation est de seulement 49 %; cela signifie que l’entreprise contrôle très bien ses coûts d’opération et que la marge bénéficiaire des différents secteurs est élevée. De plus, la direction prévoit un flux de trésorerie positif pour son bilan annuel. 

La demande pour de nouveaux pilotes

CAE est bien plus qu’un fabricant de simulateurs car la majorité de ses revenus proviennent de la formation. La règlementation fait en sorte que c’est un secteur qui offre un haut volume de revenus récurrents.

La compagnie vient à peine de publier une mise à jour de la demande pour les nouveaux pilotes d’ici 2029. L’étude constate qu’il y avait 387 000 pilotes civils actifs en 2019. La pandémie a fait baisser ce nombre à 300 000 en 2020 et il remontera à 374 000 en 2021. L’étude de CAE prévoit qu’il faudra 27 000 nouveaux pilotes à la fin de 2021 afin de répondre à la demande. 

38% de tous les pilotes de ligne sur la planète sont âgés de plus de 50 ans. L’étude prévoit donc que le taux annuel de départ à la retraite sera de 3,8 % sur 10 ans. À cela il faut ajouter l’augmentation du parc aérien surtout après 2025. L’étude prévoit également qu’au total il faudra 264 000 nouveaux pilotes au cours des dix prochaines années. 

Dans une bien meilleure situation

Si CAE est sur le point de renouer avec la rentabilité ce n’est pas le fruit du hasard : c’est une entreprise disciplinée qui prévoit et agit plutôt que de voir et réagir. Au sortir de la pandémie, elle aura de bonnes liquidités et un solide carnet de commandes. Elle sera alors dans une meilleure position que ses concurrents afin de saisir les occasions qui se présenteront. Une chose est certaine, CAE n’est pas sur le point de perdre son statut de numéro un mondial. Dans l’industrie aérospatiale, c’est une entreprise qui se démarque par rapport aux autres. 

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5 avis sur “CAE trouve encore le moyen de se démarquer

  • Normand Hamel

    Et la pandémie dans tout ça? Cela devrait affecter CAE, non? Je veux bien croire qu’ils ont vendu plusieurs simulateurs pour le 737 MAX mais les compagnies aériennes ont quand même licencié des milliers de pilotes et ne sont pas près de les rappeler.

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    • André Allard

      Plusieurs compagnies aériennes on licencier moins de pilotes que nécessaire car cel leur permettra de reprendre plus rapidement après la pandémie. Bien que le volume de passagers soit bien inférieur à 50 % de la capacité, en général les compagnies on licenciés beaucoup moins que 50% de leurs pilotes. Ceux qui restent volent beaucoup moins souvent mais ils doivent tout de même passer un annuel et un récurent six mois plus tard. De plus les mises à pieds entrainent le « Bumping » des pilotes moins anciens et il faut donner une formation initiale aux pilotes plus anciens qui reviennent sur les avions plus petits. La formation des pilotes génère beaucoup plus de marge bénéficiaires que la vente de simulateurs.

      Enfin il y a tous le secteur de la formationmilitaire qui s’est adapté au mesures de distanciation sociale et qui a repris du volume.

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      • Normand Hamel

        Le modèle d’affaires de CAE est vraiment remarquable. D’abord ils sont à la fois dans le militaire et le civil, puis ils sont aussi bien dans la vente de simulateurs que dans la formation sur ceux-ci. C’est quasi un monopole vertical et horizontal.

        Cela dit, il faut tout de même s’attendre à une baisse du chiffre d’affaires à court et à moyen terme. Tous les pilotes qui ont été licenciés depuis le début de la pandémie pourront en témoigner et ils ne sont d’ailleurs pas prêts de retourner au travail. C’est pourquoi je trouve ton article pour le moins optimiste, pour ne pas dire jovialiste. 😃

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