Bombardier

C Series : l’agitateur

Pour partager cette publication :

Au salon du Bourget en juin dernier, Bombardier Avions Commerciaux a lancé sa nouvelle campagne de marketing pour ses trois programmes d’avions. Dans le cas du C Series en particulier, c’est le changement de ton qui est remarquable. Les panneaux publicitaires du C Series affichaient le nouveau slogan qui en anglais est  « market disruptor C Series » en remplacement de l’ancien qui était « game changer ». En français le slogan est donc passé de l’avion qui change la donne à l’avion qui agite le marché.

 

Ce changement de mot est important, car pour les gens de marketing, le choix des bons mots est aussi essentiel que le choix des bons outils pour un mécanicien ou de la bonne formule mathématique pour un ingénieur. Or selon le dictionnaire Cambridge, le mot disruptor a deux définitions:

  • La générale s’applique à une personne ou une chose qui empêche qu’une action se déroule de façon normale ou prévisible, c’est le cas entre autres d’une personne qui met un terme de façon non prévue ou souhaitée à un système, un processus ou un événement.
  • Pour le monde des affaires, la définition est une entreprise qui change les méthodes et façons traditionnelles de fonctionner et surtout si cela améliore l’efficacité, le mot « disruptor » peut alors être associé à « innovator ».

 

Depuis son lancement en 2008, les médias ont joué le jeu des comparaisons entre le C Series, le B737 et l’A320 et c’est probablement pour casser cette idée de ressemblance entre les trois types d’avions que le terme « market disruptor » a été choisi. Du point de vue marketing, le nouveau slogan implique donc qu’avec l’arrivée C Series il y aura une cassure ou un changement important dans la manière dont les choses sont faites. À tout le moins, c’est de cette manière que Bombardier souhaite que le C Series soit perçu. Déjà dans les discours et présentations récentes, Bombardier Avions Commerciaux se fait plus insistante sur le fait que le C Series peut faire des choses qu’aucun autre avion ne peut faire, comme parcourir de grandes distances avec moins de 150 passagers à bord tout en étant compétitif pour les petits marchés. Analysé sous cet angle, le battage publicitaire autour du premier vol commercial d’un CS100 à London City prend tout son sens. Bombardier Avions Commerciaux ne souhaite donc plus que le C Series soit perçu comme une simple alternative au B737 et à l’A320 et d’autres événements comme le premier vol Riga-Abou Dabi sur une distance de 2700 miles nautique seront très médiatisés.

 

L’expression « market disruptor » représente également un changement de ton important dans la manière dont le C Series est présenté; c’est maintenant fini le temps du gentil petit nouveau. Maintenant Bombardier Avions Commerciaux assume le fait que le C Series va déranger et créer des bouleversements dans les façons de faire et tant pis pour les mécontents. Puisque la nouvelle campagne de marketing a demandé plusieurs mois de préparation, la plainte de dumping déposée par Boeing contre Bombardier et le C Series n’était pas connue au moment de sa conception. Mais d’une certaine manière, les accusations de Boeing viennent en quelque sorte renforcir l’image d’agitateur du C Series. Bombardier Avions commerciaux et Delta Airlines ont justement basé leur défense respective contre cette plainte sur le fait que Boeing n’avait pas d’avion de 110 passagers neuf à offrir. Cet argument ayant été largement repris et appuyé par les médias spécialisés, cela est donc venu renforcer l’idée que le C Series n’est pas un simple remplaçant du B737. Delta Airlines a encore renforci cette perception en annonçant qu’elle utiliserait ses premiers C S100 à partir de New York afin d’augmenter l’efficacité de certaines routes existantes et d’en ouvrir de nouvelles.C Series Agitateur de marché

Pour ce qui est de l’aspect visuel des publicités, Bombardier Avions Commerciaux a conservé la photo du fuselage avant du C Series sur fond noir. On remarque cependant l’ajout d’une image à gauche qui représente une carte, de couleur bleue, qui ressemble beaucoup aux cartes de réseaux et destinations que les compagnies aériennes ont sur leur site internet. Au premier coup d’œil cette carte donne l’impression d’un vaste réseau avec des distances qui sont beaucoup plus longues que celles d’un avion régional. Le bleu est la couleur la plus utilisée en aviation; selon plusieurs sites spécialisés en marketing que nous avons consultés, la couleur bleue inspire la confiance.

 

Voilà pour l’analyse de la nouvelle stratégie de marketing du C Series; quant à savoir si elle sera efficace, on s’en reparle dans deux ou trois ans.

>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter

17 avis sur “C Series : l’agitateur

  • Roger Tardif

    *renforcer et non renforcir.
    Le bleu ce sont des collisions de particules subatomiques dans une chambre à vide.

    Répondre
    • Normand Hamel

      Le bleu ne représente pas des collisions de particules car dans les chambres à vide les particules les plus légères qui portent une charge ont tendance à tourner en spirale sous l’effet du champ magnétique. Or on n’observe aucune spirale dans l’illustration. Cette image représente bien divers réseaux de liaisons aériennes et il s’agit d’un coût de maître de la part du département de marketing.

      Répondre
      • Normand Hamel

        Un coup de maître aurais-je dû écrire. Et c’en est tout un! Car le C Series permettra aux transporteurs d’ouvrir de nouvelles liaisons qui n’auraient pas été rentables avec des appareils plus gros et moins efficaces que le C Series. Et c’est précisément ce que cette illustration tend à suggérer.

        Répondre
  • Bravo a bombardier pour ce changement. J’ai toujour trouver que comparé la c serie a d’autres modèles d’avions était un peu/beaucoup quétaine. Faut pas se gêner la c serie est supérieur a touts points de vue. On a qu’a lire les déclarations venant de Swiss Air et AirBaltic. Quand les autres transporteurs auront touts le data en main des c series en exploitations, pas besoin d’être devin pour comprendre que la c serie và devenir une prioritée d’achat pour bon nombres d’entreux.

    Répondre
    • Fans de A310

      je suis d’acord sur le point de vue des declaration de Swiss et baltic mes je trouve qu’il n’ons pas asser vendu d’avion faut attendre un peut pour qu’il entre dans le marche pour contrer Airbus et autre
      La question que je me pose pour ACA et Air transat ne l’achete pas ou meme le loue ?

      Répondre
  • Un autre surnom à venir: « The Poacher » ou « Le Maraudeur » car le CSeries va possiblement permettre a Delta d’essayer do voler des clients dans la cour arrière de ses compétiteurs: « ….That sets up a test of the carrier’s ability to use the single-aisle aircraft to attract customers in the backyard of American Airlines Group Inc. and Southwest Airlines Co. » (Ref Bloomberg: Delta Memo Signals Plan for New Bombardier Jet in L.A., New York)…

    Répondre
    • André Allard

      LOL Merci François, bref tous les médias seraient passés à côté de celle là 🙂

      Répondre
      • Francois

        C’est écrit « sur l’Internet », ça doit être vrai!… 🙂

        Répondre
  • Ce qui est important aujourd’hui est de bien cibler le marché.

    L’article de ce blog « Les ailes du Québec » tombe à point nommé car je viens de publier un article sur l’E-Jets-E2. À vrai dire, je n’ai pas bien suivi le développement de cet avion brésilien, parce que j’étais bien occupé par le C Series et puis pour chercher un travail quand Bombardier m’a licencié et puis à organiser ma nouvelle vie dans un pays lointain.

    Je vous invite de lire l’article de mon blog ici: https://verovenia.wordpress.com/2017/08/12/whats-up-in-brazil/

    En cherchant, je me suis rendu compte que la certification e l’E190-E2 est bien proche. Si tout marche parfaitement il sera certifié cette année, mais je crois il sera certifié au début 2018. La compagnie aérienne qui va recevoir le premier E190-E2 se trouve être Widerøe, un client du Q400. La légende urbaine dit que quelqu’un aurait oublié que Widerøe était déjà un client et que le PDG de la compagnie était assez énervé quand on lui a présenté Bombardier Aéronautique qu’il avait dit a ses proches qu’il avait perdu du temps à écouter quelque chose qu’il savait déjà puisqu’il était client de longue date. Je ne sais pas du tout si cette légende est une vérité.

    En tout cas, l’E190 devrait être déjà certifié au premier semestre de 2018 au moment où le PW1000G sera déjà corrigé.

    Ceci dit, je ne crois pas que Embraer puisse monter en cadence rapidement parce qu’ils n’ont pas trop d’argent et donc ils seront obligés de réutiliser les moyens actuellement occupés par l’ancienne version de l’E190 (et E195).

    Je crois sincèrement qu’il ne faut surtout pas sous-estimer l’E2.

    Répondre
  • Gros Minet

    C’est clair que BBD s’est donner une chance avec un avion qui n’est pas un régional et n’est pas non plus un mono-couloir pleine grandeur. Avec l’augmentation de la grosseur du marché, il y aura pas mal de monde qui vont comprendre que cet avion est un incontournable.

    Répondre
  • Vendredi 14 août livraison d’un CS300 a Air Baltic……..http://www.air-journal.fr/2017-08-14-septieme-bombardier-cs300-pour-airbaltic-5186090.html À DATE SUR DES COMMANDES FERMES DE 360 C SERIES selon le rapport d’étape de bombardier , 17 ont été livrés de juin 2016 au 14 août 2017. Son objectif de livraison pour 2017 était 30/35 cseries. Fin juin 2017 l’objectif est ramené à environ 30 selon Alain Belmarre. Le secret est dans l’ENVIRON…..và falloir attendre le 31 décembre 2017 minuit pour le connaître.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *