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Bombardier face à l’échec de l’entente avec Spirit

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Spirit

C’est le 31 octobre 2019 que Bombardier a annoncé la vente de sa division 

Aérostructure à Spirit Aerosystems. La transaction comprend les usines de Belfast et Casablanca ainsi que les installations de maintenance et réparation de Dallas. Spirit devait payer 500 M $ et prendre en charge d’environ 700 M $ en passif. La semaine dernière, Spirit a déclaré que Bombardier n’avait toujours pas rempli toutes les conditions au contrat. La déclaration de Spirit laisse donc sous-entendre que le tort est du côté de Bombardier.

Mais Spirit a également des problèmes avec une autre acquisition qui traine depuis longtemps; la compagnie américaine avait également conclu une entente en 2018 afin de faire l’acquisition de la compagnie belge Asco. Puis cette semaine, Spirit a confirmé s’être entendue avec Asco afin d’annuler ce contrat. 

Il faut savoir que 80 % des revenus de Spirit Aerosytems proviennent des contrats avec Boeing principalement pour le B737MAX. Conclure qu’elle a été sévèrement affectée par les crises du MAX et de la COVID-19 est une évidence. Au printemps dernier, elle a emprunté 1 G $ de plus faisant passer sa dette totale à 3,4 G $. Hier elle a lancé une proposition de placement privé pour une autre tranche de 500 M $. La dette de Spirit va donc atteindre 4 G $ après ce nouvel emprunt. Remarquez que les liquidités de Spirit s’élevaient à 1,9 G $ au 30 juin dernier. 

Une annulation prévisible

Avant la COVID-19, Spirit Aerosytems s’était lancée dans des acquisitions afin de diversifier ses revenus. C’était une orientation logique étant donné sa grande dépendance au B737MAX. Théoriquement, la COVID-19 n’a pas éliminé le besoin de diversification de Spirit bien au contraire; mais c’est sa capacité à générer des revenus suffisants pour payer les intérêts de sa dette qui est présentement en cause.

Au cours des deux prochaines années, Spirit ne dégagera pas de revenus suffisants pour faire le moindre surplus. Dans ce contexte, tout projet d’acquisition devient trop dispendieux. 

Les effets sur Bombardier

La division Aérostructure de Bombardier est rentable et l’annulation de la vente n’aura pas d’impact négatif sur ses liquidités. La principale raison de la vente était la nécessité d’investir dans l’usine de Belfast afin d’en augmenter l’efficacité; après la prise de contrôle du C Series, Airbus a demandé à ses fournisseurs de réduire leurs prix. Cela implique également que Bombardier revoit à la baisse le prix des ailes de l’A220. Or afin de rencontrer les demandes d’Airbus, Bombardier doit revoir toute l’organisation de la production des ailes. On s’entend que cela n’est pas une priorité et surtout pas une bonne idée dans le contexte actuel.

Bombardier peut se permettre de maintenir la production des ailes de l’A220 telle qu’elle l’est présentement. Ses liquidités actuelles et les revenus de la vente de sa division transport sont suffisants pour les prochaines années. 

En fait, c’est sur Airbus et l’A220 que l’annulation de la transaction avec Spirit a le plus d’impact; si personne ne veut reprendre l’usine de Belfast et y investir, le coût des ailes de l’A220 va demeurer élevé. Airbus va donc devoir considérer ses options. 

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23 avis sur “Bombardier face à l’échec de l’entente avec Spirit

  • François Bouchard

    Il est est clair que les ailes du Cseries ne peuvent être fabriquées ailleurs dans le contexte actuel. AirBus est pris avec un fournisseur dont il ne peut pas se défaire et ce fournisseur n’a pas une cenne à investir pour réduire le coût d’un produit qui ne sort qu’au compte goutte compte tenu de la production mondiale des avions qui tourne au ralenti.

    De toute façon, qui investirait pour réduire le coût d’un produit qui tourne au ralenti, même si c’est provisoire et cela pour le bénéfice d’un autre.

    Je crois que si AirBus veut réduire le prix des ailes, ils vont devoir sortir le chéquier et prendre le contrôle des usines eux-mêmes. Ensuite, ils auront les coudées franches pour faire ce qu’ils veulent.

    Rappelons-nous qu’ils ont eu l’avion pour rien, ils peuvent bien payer un peu pour les ailes.

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    • BernardP

      François Bouchard : Commentaire 100% à point : +1

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    • Si la vente de Belfast à Spirit échoue, est-ce que ça veut dire que Bombardier doit garder les usines et produire les ailes de l’A220 pour Airbus ?

      Ça devient compliqué.

      Comme Airbus est aussi en difficulté financière à cause de la baisse énorme de livraisons, la prise de contrôle de Bombardier Aérostructures parait improbable au moins que ce soit donné à un dollar symbolique.

      Peut être que le gouvernement Québécois peut donner une garantie pour qu’Airbus Canada prenne un emprunt de 600 million US dollars pour racheter Bombardier Aérostructures.

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    • Nicolas

      @francois

      Sachant qu’il y avait encore 2 milliards à investir pour être capable de produire 10 appareils par mois, ce n’était pas vraiment gratuit.

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  • Normand Hamel

    Après avoir lu l’article je comprends mieux la situation actuelle car cela a répondu à plusieurs questions que je me posais depuis un certain temps. Notamment en ce qui concerne la rentabilité de Bombardier Aérostructures et la nécessité d’y investir des sommes importantes.

    D’abord je suis heureux d’apprendre que Bombardier Aérostructures était rentable avant la pandémie. Mais elle l’est sans doute moins aujourd’hui, comme c’est le cas pour l’ensemble des joueurs de l’industrie aérospatiale tels Airbus, Boeing et Spirit, pour ne nommer que les plus importants.

    Pour ce qui est de la nécessité d’investir dans l’usine de Belfast ce n’est évidemment plus une priorité. Je sais qu’à un moment donné Airbus a envisagé de faire l’acquisition de la production des ailes du A220 et y a renoncé pour des raisons que je ne comprends pas bien. Outre les ailes du A220, Airbus fait également fabriquer à Belfast les nacelles de ses moteurs PW1100G sur le A320neo. Il s’agit donc d’un partenaire très important pour Bombardier Aérostructures. Mais pas seulement pour Belfast, car l’usine de Canadair fabrique également, entre autres, la cabine de pilotage du A220 et certaines parties du fuselage.

    Bombardier est donc encore très impliquée dans la fabrication du A220 (l’ancien CSeries) et personnellement j’aimerais qu’elle le demeure longtemps encore, jusqu’à la fin du programme si possible. D’une manière ou une autre Bombardier devra revoir sa stratégie industrielle et le moment serait mal venu d’effectuer des changements majeurs en se départissant à bas prix de certaines installations. Je m’attends donc à ce que la nouvelle direction nous annonce éventuellement une révision de ses intentions de départ qui tiendra compte de la situation actuelle.

    En ce qui concerne Spirit voici un extrait en provenance de la Presse Canadienne qui laisse entendre que Spirit pourrait se faire poursuivre par Bombardier:

    Si elle estime avoir respecté ses engagements jusqu’à présent, il est possible que la transaction de 500 millions  US intervenue avec Bombardier ne se concrétise pas avant la date butoir, le 31 octobre. « Dans ce cas, Bombardier pourrait intenter des recours judiciaires en alléguant que nous ne nous sommes pas conformés à nos engagements, a écrit Spirit AeroSystems dans le document. Il y a un risque que le de dénouement d’un tel litige ne soit pas en notre faveur. »

    Il faut comprendre que selon la loi américaine Spirit se trouve dans l’obligation de divulguer toute information qui serait susceptible de compromettre sa rentabilité et doit donc en informer ses actionnaires de manière officielle.

    En attendant les divisions Bombardier Aérostructures et Bombardier Avions d’affaires poursuivront leurs activités respectives comme avant. Et j’espère qu’il en restera ainsi encore longtemps.

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    • Nicolas

      Tout ce qui est A220 à Saint-Laurent à été vendu à Stelia. Spirit devait acheter les usines de Belfast et du Maroc. Après l’achat de Spirit, Bombardier n’avait plus rien dans l’A220.

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      • Normand Hamel

        Oui mais pour l’instant la production reste à Saint-Laurent et le contexte actuel n’est pas favorable à un déménagement à Mirabel comme on l’anticipait.

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        • André Allard

          Ce n’est pas ce que j’entend, il paraît que Stelia veut accélérer le déménagement. Mais cela reste à confirmer.

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          • Bluedog

            Exact ca avance très vite de ce coté de ce que j’entends moi aussi. A mon avis début 2022 ils sont complètement sorti de St-Laurent. Mais bon ca reste a voir.

          • Normand Hamel

            Ont-ils l’intention de construire une nouvelle usine ou simplement agrandir le site actuel?

          • André Allard

            C’est à vérifier, je vais à Mirabel demain. 😉

  • Normand Hamel

    @François Bouchard: « Il est est clair que les ailes du Cseries ne peuvent être fabriquées ailleurs dans le contexte actuel. »

    Les ailes du A220 ne peuvent pas être fabriquées ailleurs ni dans le contexte actuel ni dans aucun autre contexte pour la simple raison qu’une nouvelle usine dédiée à la fabrication des ailes du A220 coûterait aujourd’hui au moins un milliard de dollars canadiens. Il n’y a aucune raison d’ailleurs de déménager cette usine qui est encore toute neuve car elle a été construite au coût d’environ 520 millions de livres sterling en 2011.

    https://www.bombardier.com/en/media/newsList/details.642-new-bombardier-cseries-aircraft-wing-factory-taking-shape-with-installation-of-assembly-jigs.bombardiercom.html?filter-bu%25252525253Daerospace

    https://www.youtube.com/watch?v=HbbkPFTaUIo

    http://csmres.co.uk/cs.public.upd/article-downloads/Bombardier-final.pdf

    @François Bouchard: « Je crois que si AirBus veut réduire le prix des ailes, ils vont devoir sortir le chéquier et prendre le contrôle des usines eux-mêmes. »

    Bien avant la pandémie Airbus avait déjà songé à faire l’acquisition de la production des ailes du A220 via l’une de ses filiale qui fabrique présentement les ailes pour la totalité des avions Airbus. Mais pour des raisons que j’ignore elle a renoncé à ce projet.

    Voici à ce sujet un extrait d’une article du Guardian datant du 16 mai 2019:

    Airbus is considering buying Bombardier’s Belfast wing production operation, after the Canadian firm said it was looking to offload the struggling plant.

    Guillaume Faury, who started as Airbus chief executive in April, said taking over the Belfast plant was an option, although he stressed there were “many alternatives” to a bid and that the assessment was at a very early stage.

    “We’ll be looking at it,” Faury said during a visit to London. “We will make sure that whatever happens preserves our interest.”

    https://www.theguardian.com/business/2019/may/16/airbus-to-look-at-buying-bombardier-belfast-plant

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  • CLAUDE BOULAY

    Aviation Week a écrit un excellent article sur l’A220 et ses perspectives d’avenir. Airbus pourrait acheté la division aérostructure et cela aurait beaucoup de sens.
    Le Rôle D’Airbus A220 Pourrait S’accroître Dans Le Transport Aérien Post-Pandémie.
    « Stratégiquement, l’A220-500 pourrait être d’une grande valeur dans le positionnement de la nouvelle batterie étroite éventuelle d’Airbus, qui remplacerait la famille A320neo et rivaliserait avec tout avion que Boeing développe pour remplacer le 737 MAX. »
    « Aboulafia pense que « les vertus des -500 l’emportent sur les inconvénients ». La cannibalisation de l’A320neo peut être évitée en déplaçant l’entrée de service des -500 à 2027, date à laquelle une grande partie du carnet de commandes actuel de l’A320neo aura été livrée malgré la crise actuelle, selon Aboulafia. »
    https://aviationweek.com/aerospace/aircraft-propulsion/airbus-a220-role-may-grow-post-pandemic-air-transport

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    • Normand Hamel

      @Claude Boulay: « Airbus pourrait acheter la division Aérostructures et cela aurait beaucoup de sens. »

      Surtout qu’ils ont déjà le poste de pilotage via leur filiale Stelia, alors aussi bien acquérir le reste de la division tant qu’à y être, particulièrement les ailes. Cela dit, j’aurais quand même aimé que Bombardier garde sa division Aérostructures, particulièrement les composantes du CSeries, comme les ailes, le fuselage et le cockpit. L’important cependant est que ce qui est déjà au Québec reste au Québec. Et je suis contant de voir que Mirabel prend de l’expansion.

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      • Nicolas

        Pour l’instant, le plant 1 à Saint-Laurent est toujours là et ils fabriquent des sous-ensembles pour les Global et Challenger. Par-contre, l’usine était déjà sous-utilisée et ce sera encore pire avec le déménagement des sous-ensembles A330 et A220 (et la fin des CRJ), je ne serais pas surpris que ce sois vendu ou relocalisé dans un secteur industriel.

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        • Normand Hamel

          Ça sent la fin de Canadair. Je ne vois pas d’autre endroit que Mirabel pour une éventuelle relocalisation.

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          • André Allard

            Ca commence a y ressembler. Le plan 1 c’est un gros édifice, difficile à chauffer et les plafonds sont bas à plusieurs endroits donc difficile d’y faire certains réaménagements. L’édifice a besoin d’être rénové et les rongeurs y sont plus nombreux que les employés.

          • Tom Laflamme

            @ Normand Hamel

            Il reste que l’atelier de traitement de surface est un endroit difficile à déménager et coûteux a rebâtir, Bombardier pourrait très bien compacter ses activités dans la partie nord de l’usine et démolir le reste, les parcelles de terrains vendu pourraient permettre une mise à jour du bâtiment restant à coût nul et peut-être même envisager un léger profit.

            Aussi une éventuelle relocalisation serait probablement plus proche du parc industriel de Dorval, il n’y a rien à Mirabel pour Bombardier une fois le dernier CRJ assemblé, les composantes que fabrique St-Laurent sont pour Toronto, Quérétaro et Dorval.

          • Nicolas

            La logique voudrait que ces activités soit déménagées dans le technoparc près du centre d’excellence. Tout ce qui est traitement de surface peut être sous-traiter, il y a quelques entreprises dans la région qui sont bien équipé.

  • CLAUDE BOULAY

    Au moins 9 A220-100 de Delta transféré à San Bernardino aujourd’hui. Delta doit se départir de plusieurs pilotes en octobre à cause de la pandémie.
    17 A220 reste en service tandis que 5 autres ne sont plus à l’horaire. Plusieurs pilotes mis à pied sont sur l’A220. Les pilotes remerciés le sont en fonction de l’ancienneté. Manque de pilotes pour l’A220. Des pilotes qui n’ont pas d’avions à voler serait à l’entrainement sur l’A220 mais cela prend du temps. André as tu d’autres infos?
    https://paxex.aero/2020/09/delta-sees-a220-schedule-trimmed-as-pilot-furloughs-loom/

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    • CLAUDE BOULAY

      Une déclaration de Delta: «Sur la base des ajustements que nous avons apportés à notre réseau et à notre plan de dotation en personnel en raison de l’impact de la pandémie et du temps nécessaire pour recycler les pilotes vers de nouveaux types de flotte, nous stationnerons temporairement une partie de nos avions Airbus A220-100.» –
      @Delta déclaration sur le vol A220.

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