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Bombardier et le remplacement des CP-140 Aurora

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Avant que Bombardier ne se manifeste, le contrat de remplacement des CP-140 Aurora semblait être dans la poche pour Boeing et le P8A Poseidon : au début de 2022, le gouvernement canadien avait lancé la ronde de consultation avec les fabricants. Boeing est le seul avionneur à avoir fait une proposition formelle dans le cadre de cette consultation. Tout indiquait alors que le contrat entre le gouvernement canadien et Boeing serait accordé de gré à gré sans appel d’offres. Mais à l’automne 2022, Bombardier a manifesté son intérêt pour ce contrat. Depuis, la compagnie canadienne demande que le gouvernement procède par appel d’offres afin d’avoir une véritable chance de soumissionner.

La mobilisation

Lorsque j’ai pris connaissance des intentions de Bombardier à l’automne dernier, je me suis dit qu’elle partait de loin ; non pas que je doute de sa capacité à mettre en place une solution viable, mais il faut savoir que le succès dans le secteur de la défense passe par le lobbying et les relations publiques. Je dirais simplement que la compagnie québécoise avait une grosse pente à remonter. Or, je constate avec surprise que l’avionneur est parvenu à mobiliser une large communauté d’affaires. De plus, les gouvernements du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique sont également derrière elle. L’idée d’un appel d’offres a finalement fait sa place dans le débat public. C’est déjà un succès pour Bombardier qui tente de rallier l’opinion la majorité derrière elle. 

L’alliance avec General Dynamics

Le plus gros compétiteur de Bombardier dans l’aviation d’affaires, c’est Gulfstream et elle est une filiale à part entière de General Dynamics. Mais dans le merveilleux monde des contrats militaires, les alliances se font et défont au gré des besoins. Ce sont les importantes sommes en jeu incitent des belligérants à devenir des alliés. Dans le cas du remplacement des CP-140 Aurora, le montant s’élève à 9 G$.

Bombardier propose d’utiliser le Global 6500 comme plateforme pour l’avion de patrouille maritime. Mais elle ne possède pas de systèmes électroniques de surveillance, ni l’expertise pour en développer. C’est justement ce que possède General Dynamics qui vient justement de compléter la mise à niveau des CP-140 Aurora. De son côté, pour espérer arracher le contrat à Boeing, General Dynamics a besoin de partenaires canadiens. Le regroupement des deux entreprises permet donc d’avoir une offre intéressante tant du point de vue technique que pour l’économie canadienne. En fait, l’arrivée de General Dynamics dans le portrait donne beaucoup de crédibilité à une éventuelle proposition de Bombardier.

Global 6500 contre P8A Poseidon

Le P8A Poseidon de Boeing a été livré à plus de 160 exemplaires et il en reste un peu moins de 40 à livrer. C’est une plateforme éprouvée qui est utilisée par plusieurs pays membres de l’OTAN entre autres. Au printemps 2022, j’ai eu l’occasion de participer à une présentation faite aux médias canadiens. Vous pouvez lire les articles à ce sujet ici :  

Les différences entre le P8A et le B737NG

Avion de patrouille maritime: le P8A Poseidon

Le P8A dernière partie

J’aimerais bien être en mesure de vous parler des spécifications du Global 6500 configuré pour la patrouille maritime. Mais hélas, Bombardier refuse d’en donner tant qu’il n’y aura pas d’appel d’offres. J’imagine que s’il y en a une, qu’il y aura une présentation médias. On verra alors de quoi se chauffe le CP-6500. 

La stratégie de Bombardier

Si Bombardier réussit à obtenir un appel d’offres publiques, ce sera la fin des espoirs de Boeing au Canada : les commandes à remplir du P8A Poseidon vont maintenir en vie sa ligne de production jusqu’à la fin de 2025, pas beaucoup plus loin. Pour que la production soit maintenue, le Canada devra prendre une décision avant la fin de 2024. Une fois le délai pour de nouvelles commandes expiré, Boeing cessera de vendre le P8A et par la suite elle procédera au démantèlement graduel de ligne d’assemblage. Le processus d’appel d’offres ferait en sorte que le contrat serait adjugé après la date limite pour la production du P8A Poseidon.

L’image de Boeing au Canada a beaucoup souffert, et encore plus au Québec, c’est en grande partie à cause de la plainte déposée contre le C Series et Bombardier en 2017. Par la suite, les problèmes du MAX ont retiré une autre couche de vernis au lustre du géant américain. L’avionneur de Montréal compte donc sur l’impopularité de Boeing et les retombées économiques afin de gagner sa cause. 

Mais même si Bombardier obtient un appel d’offres, la partie ne sera pas nécessairement plus facile. Dans son angle mort, il y a Airbus avec l’A220 qui pourrait se manifester lors d’un appel d’offres en bon et due forme. La tentation sera d’autan plus forte pour Airbus que pour une rare fois, elle ne ferait pas en présence d’un appel d’offres bidon qui favorise les Américains. Cette possibilité est forte, surtout que le fabricant européen n’a toujours pas fait de proposition au gouvernement français afin de remplacer les avions de patrouille maritime Atlantique-2. Faire une proposition à La France et au Canada permettrait à Airbus d’avoir une masse critique. 

oeingUne décision bientôt ?

Le gouvernement canadien devra bientôt prendre une décision, octobre ou novembre au plus tard, soit il accorde le contrat soit il va en appel d’offres. Mais si le passé est garant du futur, alors il faut s’attendre à ce que le gouvernement Trudeau tergiverse encore. Quoique quelques mois d’hésitations supplémentaires ne nuiraient à la cause de Bombardier. 

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11 avis sur “Bombardier et le remplacement des CP-140 Aurora

  • Claude Beauchemin

    Ça bouge très positivement pour cette aventure militaire! 👍🏼👍🏼👍🏼👍🏼
    (Oups! Gloabal 6500 ) 🫢‼️

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  • Louis Martineau

    Bombardier avec son allié la puissante General Dynamics américaine qui a <> aux État-Unis et aussi je présume au Canada ou ils sont installer depuis bien des années, donne un avantage aux deux partenaires pour optenir un appel d’offres publique comme le réclame le pdg de l’avionneur québécois Éric Martel et avec l’appuis des deux premier ministres provinciaux qui on le plus de poids économiques et politiques au Canada, soit F.Legault et D.Ford. Mais la parti ne sera pas gagner pour autant puisqu’au final Bombardier et Général Dynamics devront démontrer les avantages technologiques sur le P8A Poseidon de Boeing. Une course contre la montre pour réaliser dans un délais assez court la reconfiguration qui existe que virtuellement pour l’instant semble-t-il pour la plateforme du Global 6500.

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    • Louis Martineau

      Correction: …qui a ses accointances militaires et politiques aux État-Unis…..

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  • Johanne Lévesque

    Dans plusieurs domaines, aux USA , plusieurs secteurs économiques ( taxes de redevance, profits sur les médias journalistes, etcétéra..) le Canada se plaint des profits faramineux qu’ils font aux dépens du Canada. Le gouvernement canadien est le premier à dénoncer cela. Il devrait et doit considérer l’appel d’offre du Québec et autres provinces associées , comme une décision démocratique et économique rentable aussi et non juste partisane et de courte vue, dans ce domaine de l’aviation. Le leadership doit être et s’exercer pour le plus grand bien et profit de la population Canadienne.

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  • Gilles Lacombe

    Un partenariat avec la Suède, qui a déjà de l’expertise dans le domaine et avec le Global 6000 en plus, aurait été une bonne alternative mais j’imagine que la façon que cela s’est passé avec le contrat des F-35, la compagnie suédoise ne serait/n’était pas très chaude à l’idée de perdre son temps et son argent avec le Canada. Les retombées avec le P-8 vont être du même genre que celles du F-35 i.e. pas grand chose.

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  • Ouff, encore le même vendeur avec le même modèle des années 60, modifié. It’s sticky.
    Chose certaine, nous pouvons faire confiance au gouvernement… il ne change jamais.
    Des retombés économiques pour le Québec? Oublions ça, interdiction totale.
    Je me souviens: VIA Rail-Siemens, EXO-CRRC, CDPQ-Alstom et CSeries-Airbus pour quoi pas. Et encore on pense que la chute de BBD est la faute de M. Bellemare.
    Il faut apprendre et suivre les gros joueurs. La menace de fermeture (mettre tout le monde dehors) et déménager le siège social fonctionnent toujours. Donc fais-le.
    C’est ça qui est ça et on passe au prochain appel. Il faut regarder ailleurs pas chez nous, malheureusement.

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  • Louis Martineau

    Les avantages économiques pour le Canada d’acheter la nouvelle avion militaires de Bombardier Global 6500 en développement de réalité virtuelle pour l’instant, en attendre que le fédéral accepte d’aller en appel d’offres publique d’achat. Forcément ce nouvelle avion devra démontrer des caractéristique technologique supérieur sur le P-8A Poseidon de Boeing pour inciter le gouvernement a en faire le choix. …http://skiesmag.com/news/bombardier-cmma-offering-contribute-2-8-billion-gdp-report/?fbclid=

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    • André Allard

      Ha! ça c’est nouveau. Merci pour le partage.

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