Bombardier et la recherche et développement
Le président et chef de la direction de Bombardier, M Éric Martel a répondu aux questions des médias cet avant-midi. Plusieurs questions ont porté sur la recherche et développement ainsi que des options de Bombardier. Voici ce que j’en retiens :
Ce qui est envisageable et ce qui ne l’est pas
Je rappelle encore une fois que Bombardier a un budget annuel en recherche et développement de 200 M$. Cette somme permet d’explorer plusieurs avenues ainsi qu’une mise à niveau de certains programmes d’avions. Mais pour les cinq prochaines années, il est hors de question de lancer un nouvel avion à partir de zéro. Toutes les nouvelles technologies qui seront implantées serviront sur des avions existants.
M. Martel n’a toutefois pas exclu que des technologies à l’étude puissent servir pour un nouveau programme d’avions qui serait lancé dans plus de cinq ans.
Le Global 8000
Le Global 8000 fait toujours partie des projets de Bombardier, cet avion est en fait un dérivé du Global 7500. C’est une carte supplémentaire dont dispose l’entreprise pour répondre à la concurrence. Mais la popularité du Global 7500 permet à la direction de prendre son temps avec le 8000. Tant que le carnet de commandes du 7500 se maintiendra, la direction ne ressentira pas d’urgence.
Le Challenger 350
M. Martel a reconnu que le moment était venu de faire une mise à niveau de ce programme d’avion. Mais il ne faut pas oublier que c’est l’avion la plus populaire de sa catégorie avec plus de 50 % des parts de marché. Le Challenger 350 est également l’avion d’affaires le plus fiable toutes catégories confondues.
Si Bombardier désire apporter des améliorations au 350, elle sera prudente dans ses choix. Cela veut dire que la plupart des systèmes seront inchangés y compris les moteurs. Tout au plus, une optimisation de la part d’Honeywell, et encore, je n’en suis pas certain. M. Martel a également rappelé que l’entreprise veut apporter des améliorations aérodynamiques « appréciables » à ses avions. Pour ma part, je ne vois pas autre chose qu’une nouvelle aile, mais attention, pas de nouveaux design radicaux. Juste des améliorations qui ne sont pas trop perceptibles pour les néophytes.
Le Challenger 650
Deux ou trois ans après son petit frère, le Challenger 650 devrait avoir droit à une mise à niveau lui aussi. Bombardier en produit douze ou treize par année en ce moment, si les ventes ne reviennent pas au niveau d’avant, le 650 pourrait devenir un bon banc d’essai pour les changements plus radicaux et les technologies de ruptures. Puisque le programme est en perte de vitesse, le risque de perdre des ventes serait alors moins élevé.
Pour ce qui est des autres membres de la famille Global, « c’est pas touche ! » ; les derniers investissements sont récents et ils se vendent bien.
Au cours des derniers mois, M. Martel a rappelé à plusieurs reprises que l’électrification n’était pas viable à court terme. La densité d’énergie contenue dans les piles est encore trop loin pour envisager une telle avenue. La réduction de la consommation d’énergie et l’utilisation des biocarburants demeure la meilleure option à court terme.
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