Bombardier Défense : une stratégie à long terme
Allez hop ! On remet ça !
Le 2 septembre dernier, j’ai annoncé la fin pour Les Ailes du Québec. Vous avez été nombreux à me remercier et à me souhaiter bonne chance pour ma prochaine étape professionnelle. Mais vous connaissez sans doute le dicton : « il ne faut jamais dire jamais. » Dans mon cas, cela signifie ne pas promettre de ne jamais plus écrire sur l’aéronautique. 😜
Dernièrement, j’ai eu un échange privé au sujet du potentiel de la division Défense de Bombardier. Voici donc le résultat de mes cogitations à ce sujet.
La situation actuelle.
C’est en avril dernier que Bombardier a annoncé la création de sa division Défense. Celle-ci regroupe tous les produits qui étaient offerts dans sa division des avions spécialisés. Cliquer ici pour voir la liste complète des applications offertes.
Bon an mal an, Bombardier livre de trois à six appareils destinés à des fins militaires. En général, ils sont utilisés pour de la surveillance aérienne et maritime. Sur ces avions, la part de l’avionneur québécois se limite alors construire un aéronef en état de vol, mais dont le fuselage est vide et ne comprend aucun système militaire. Il y a bien quelques exceptions çà et là, mais c’est rarement plus d’une fois par année.
On peut donc affirmer que si Bombardier avait voulu continuer comme avant, elle n’avait pas besoin de créer une division pour le matériel de défense.
Le potentiel
Les avions d’affaires à long rayon d’action font de très bonnes plateformes pour certaines missions militaires spécialisées. On parle ici entre autres de surveillance aérienne et maritime qui demande de patrouiller une zone durant de très longues heures. Le gros de la marge bénéficiaire pour ce type d’avions n’est dans la fabrication de l’appareil en tant que tel, mais plutôt dans la mise au point, la fabrication et l’intégration des équipements électroniques qui composent le système complet.
La mise sur place de la division défense pour Bombardier ne change rien au marché et à la demande actuelle. Il faut donc s’attendre à ce que le fabricant livre de trois à six avions militaires par année. Mais même à un rythme aussi bas que trois systèmes complets par année, la marge bénéficiaire peut justifier la création de cette division.
Le budget de la défense des États-Unis dépasse les 700 milliards de dollars et cela représente à peu près 40 % des dépenses militaires mondiales. Pour vous donner un ordre de grandeur, le budget total du Canada en ce domaine devrait approcher les 22 G$ USD pour l’année en cours et celui de la France sera de 43 G USD.
La marche à suivre
Les États-Unis sont donc un très bon endroit où s’installer afin d’élargir ses activités militaires. Mais les ricains ne badinent avec les questions de sécurité nationale et de secrets militaires. Avant de penser à développer et mettre au point des systèmes critiques pour la défense américaine, il faut s’assurer d’avoir toutes les accréditations nécessaires.
La méthode la plus rapide pour faire progresser une entreprise dans ce secteur chez l’Oncle Sam est d’embaucher des généraux à la retraite : ils possèdent la cote de sécurité la plus élevée et sont donc en mesure d’accéder aux informations les plus secrètes. De plus, ils ont une bonne connaissance des besoins actuels et à venir de la défense américaine ; cela est très utile lorsqu’une entreprise désire faire des choix et des orientations stratégiques. L’autre aspect important est que les généraux ont un réseau de contacts bien développé, ils peuvent donc ouvrir les portes les mieux fermées.
Devenir intégrateur dans le secteur de la défense demande également une très solide expertise en matière de matériel électronique militaire. Une manière rapide d’en obtenir est de procéder à l’acquisition d’entreprises de ce secteur ; pas de grandes entreprises, mais plutôt des PME ayant une expertise utile. Toutefois, il serait fort surprenant que Bombardier procède à des acquisitions au cours des trois prochaines années. L’avionneur doit d’abord compléter son programme de désendettement avant de passer en mode acquisition.
Pour trois prochaines années, la croissance de la division défense de Bombardier devrait être plutôt modeste. Mais après cette période au purgatoire, tout devient possible.
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Bon retour André, j’espère de façon régulière 😉
De temps à autres, mais je suis en formation pour un autre 4 mois, alors ce sera dispersé. Cet été j’avais débuté une recherche sur les fuselages intégrés « Blended swing » Je vais refouiller un peu et probablement écrire un long texte sur le sujet.
Bon retour André,
Ce sera un grand plaisir de vous lire!
Bonne continuité
Content de te voir reprendre la plume André 😉
Content de vous revoir André!!!
Bon retour. Excellent texte ci-haut.
Tres heureux de voir moi aussi de te revoir André ! Sur un autre sujet que celui de cette article mais sur un sujet déjà traiter ici , les Evtol, le dernier article de Bjorn Fern sur le sujet (42 eme !!!) est tres interessant et traite de la distance franchisable (et par temperature optimal) et demontre le peu de chance de succes des ces helicopetre electriques,
A lire :https://leehamnews.com/2022/10/21/bjorns-corner-sustainable-air-transport-part-42-evtol-range/#comments
Bonjour M.Allard, content de vous relire. C’est u RDV quotidiens qui me manque.
Je venais voir si vous aviez déliez votre clavier pour l’ajout d’A220 de air Canada.
Longue vie aux Ailes du Québec !
Même si vous revenez à temps partiel, je suis tres heureux de votre retour.
Merci de trouver du temps. 🙂
Un analyste écrivait dernièrement qu’il etait trop tard pour BBD de développer le secteur defense. A la lecture de ton article ce n’est pas ton avis. Pourrais-tu élaborer sur les propos de cette analyste.
Merci André.
( tellement agréable que sois revenu 🙂)
Mais c’est toujours le bon moment pour entrer dans le secteur de la défense, les budgets des gouvernements sont toujours très élevés
Content de vous relire. C’est toujours pertinent ce que vous écrivez.
Bon retour!
Même à temps partiel, cela sera toujours intéressant de te lire.
Merci de votre retour… Je ne suis pas ingénieur (plutôt investisseur) mais j’apprécie énormément vos textes. ( Ça me confirme mes positions pour Bombardier).
Peux tu faire un petit topo sur l’offre de Bombardier vs le posseidon ?