Boeing poursuit sa descente infernale
Aujourd’hui, les marchés financiers ont réagi favorablement à la publication des résultats du deuxième trimestre de Boeing. Pour ma part, les chiffres publiés par le géant américain m’indiquent qu’il poursuit sa descente infernale.
La chaîne d’approvisionnement
En avril dernier, Boeing a été forcé de suspendre temporairement la livraison des MAX suite à la découverte d’un nouveau problème. Cette fois, c’est un problème de ferrures mal installées par Spirit Aerosystems. Il s’agit donc d’un énième défaut de non-conformité de la part d’un fournisseur alors que la série noire se poursuit. La mauvaise installation des ferrures remonte à 2019 et n’a été décelée qu’en avril 2023.
Depuis la crise du MAX en 2019, les problèmes de contrôle de qualité chez Boeing font souvent les manchettes. Le simple fait Boeing n’ait pas été en mesure d’identifier cette non-conformité est une indication claire que ses contrôles de qualité sont encore déficients. Force est de constater que le fabricant n’est toujours pas parvenu à reprendre en main sa chaîne d’approvisionnement.
Les coûts de la non-qualité
Boeing a un inventaire de près de 90 B787 non livrés ainsi qu’environ 250 MAX. Chaque fois qu’un nouveau problème est identifié, il faut apporter les correctifs sur les appareils en stock. Cela retarde considérablement la livraison et augmente considérablement le coût de fabrication. Étant donné le nombre de modifications à être apportées sur les avions, ils sont fort probablement livrés à perte. D’ailleurs les résultats financiers semblent indiquer que c’est le cas : en effet, la division des avions commerciaux de Boeing affiche une perte de près d’un milliard de dollars au premier semestre. Pourtant le flux de trésorerie est positif, car le fait de livrer des avions qui étaient en inventaire depuis longtemps génère des liquidités.
Depuis le premier janvier 2019, Boeing a accumulé un total de 25,5 G$ en déficit et 28,8 G$ en flux de trésorerie négatifs. Ce qu’il y a d’inquiétant, c’est que sa division militaire commence à accumuler les déficits elle aussi: l’an passé, Boeing Defense a enregistré un déficit 3,5 G$ et pour le premier semestre de 2023, le déficit de cette division est de 740 M$. De plus, malgré l’augmentation considérable des dépenses militaires des pays membres de l’OTAN, Boeing ne semble pas être en mesure de récolter sa part. Le carnet de commandes de ce secteur a reculé de 2 G$ depuis la fin du premier trimestre de 2022.
Le cumul de tous les problèmes de Boeing lui aura coûté très cher : Ainsi, au 31 décembre 2018, Boeing avait pour 8 G$ de liquidité et une dette à long terme de 14 G$. Puis au 30 juin dernier, la trésorerie s’élavait à 7,2 G$ tandis que sa dette elle était de 52,3 G$.
Pas de redressement en vue
Au cours des deux prochaines années, Boeing va devoir modifier et livrer plus de 340 avions commerciaux. Ces livraisons à perte, vont ternir son bilan et affecter sa capacité à rembourser sa dette. Enfin, sa division défense et espace fait elle aussi face à un problème de rentabilité. C’est à se demander comment le géant parviendra à rembourser sa dette. Et en plus, Boeing a perdu des parts importantes dans le marché des avions monocouloirs, cliquez ici.
Au début de la pandémie, tous les titres du secteur aérospatial ont plongé en bourse. Puis graduellement, ils ont repris du poil de la bête et la plupart des actions valent maintenant plus qu’avant la pandémie. Mais il reste un titre important dans l’aérospatiale qui n’arrive pas à remonter et c’est celui de Boeing. Malgré son dernier soubresaut, l’action de Boeing se transige tout de même à 60 % de ce qu’il valait avant la COVID-19. Les marchés financiers ne semblent pas avoir retrouvé leur confiance envers Boeing et ils ont raison, la compagnie poursuit sa descente infernale.
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C’est étrange que l’action de Boeing est montée de 7% le jour de l’annonce de ses résultats du second trimestre 2023.
C’est juste la speculation du moment. Plusieurs compagnies qui annoncent des résultats positifs lors de la divulgation de leur résultats voit leur titre baisser la journée de l’annonce. Pourquoi ? Parce que plusieurs investisseurs qui prévoyait des résultats possitifs on acheter le titre en grande quantité avant les annonces les revendent ce qui fait baisser l’action. L’inverse est aussi vrai dans ce cas. La bourse étant rendu un marché hautement spéculatif et la valeur des titres réflete de moins en moins la valeur réel de la dite compagnie. Certains compagnies qui perdent de l’argent a chaque trimeste ont des prix record et certaines compagnie tres stable et rentable mais qui n’ont rien de spectaculaire a annoncer voit la valeur de leur titre baissé.C’est la nouvelle réalité.
Il semble que ça continue de +2% aujourd’hui pour les actions de Boeing.
Plus étonnant encore, les titres de Rolls-Royce a augmenté de 20 hier.
Pas de certification du Max7 avant 2024 au plus tôt. En 2022 Boeing disait qu’il serait certifié avant la fin de l’année. Boeing a terminé les essais en vol de certification 737-7 à la fin de 2021. Que fera Southwest? Le 737-10, quant à lui, n’a pas commencé les essais en vol en vertu de l’autorisation d’inspection de type accordée par la FAA donc les choses ne se présentent pas bien.
Avec tous les problèmes de Boeing pour les MAX et 787, la FAA peut elle certifier des Boeing?
https://www.reuters.com/business/aerospace-defense/first-delivery-boeing-737-max-7-delayed-2024-filing-2023-07-26/
https://aviationweek.com/air-transport/safety-ops-regulation/boeing-737-7-10-certification-timelines-continue-grow