Avjet offre des primes de voyage à ses employés
La compagnie Avjet Holding est présente au Québec depuis une douzaine d’années. Elle œuvre dans le domaine de la distribution de carburant pour l’aviation et autres produits connexes. Elle possède également Trans Sol Aviation Service (TSAS) qui offre les services au sol à différentes compagnies aériennes. TSAS est présente à l’aéroport Jean-Lesage de Québec ainsi qu’à Montréal-Trudeau.
Afin de faire face à la pénurie de main-d’œuvre, Avjet a lancé un nouveau programme d’avantages sociaux en trois volets. Je me suis entretenu avec le président d’Avjet, M. Denis Jacob, afin de comprendre de quoi il en retourne.
La culture d’entreprise d’Avjet
M. Jacob souligne que la gestion d’Avjet est basée sur une vision de développement à long terme. Toutes les décisions qui sont prises doivent donc permettre d’assurer la pérennité de l’entreprise. Les solutions à courte vue qui ne sont que temporaires sont délaissées aux profits de celles qui sont durables.
Pour se démarquer, Avjet a positionné sa filiale TSAS comme un fournisseur de service de qualité. L’objectif est dons de livrer les services de manières précises, à temps et sans incident. M. Jacob et ses partenaires ont toujours géré le développement de l’entreprise de manière à livrer ce qui avait été promis aux clients. La stratégie est de croître à un rythme qui permet d’éviter les problèmes liés à une expansion trop rapide.
Selon M. Jacob, l’actif le plus important d’Avjet ne figure pas dans son bilan annuel ; ce sont les employés qui font la qualité du service. Il souligne que pour offrir des services de qualités, il faut les bons employés bien formés. La compagnie prend donc soin de ses employés et n’hésite pas à adopter les mesures qu’il faut pour s’occuper d’eux.
La patience a rapporté puisqu’à Montréal-Trudeau, TSAS est le plus gros fournisseur indépendant de services au sol. Elle compte comme client, Air Inuit, Air France, Canadian Noth, KLM, toutes les compagnies du groupe Lufthanhsa, OWG, PAL, Pascan, Sunwing et TAP Portugual.
Les petits gestes qui font la différence
Avjet investit continuellement dans la formation de ses employés afin qu’ils puissent apprendre les bonnes méthodes de travail en débutant. Elle a développé son propre système de simulateur d’équipements au sol en réalité virtuelle. Les huit appareils permettent aux employés de se familiariser dans l’environnement aéroportuaire de Montréal ou Québec. De plus, ce sont les équipements que la compagnie utilise qui sont représentés dans les simulateurs.
À Montréal-Trudeau, la compagnie possède un autobus qui est utilisé lors des situations de météo extrêmes. L’été, il est climatisé et il contient une cargaison de friandises glacées. Les employés sont fortement incités à s’y rendre fréquemment lors des grandes chaleurs. L’hiver, ce même autobus permet aux employés de se réchauffer et de boire des boissons chaudes. Il est déjà arrivé que la compagnie se serve de l’autobus pour la distribution de repas chauds l’hiver.
Selon les saisons, TSAS distribue des kits de chaleur ou de froid. Le kit de chaleur contient entre autres des bouteilles d’eau et des serviettes pour s’essuyer le visage.
La compagnie offre également à certains endroits une prime de référencement de 300 $. Ainsi un employé qui recommande une connaissance se voit remettre un chèque de 300 $ lorsqu’il recommande un parent ou un ami.
La nouvelle situation
Avant le début de la pandémie, Avjet comptait près de 800 employés répartis dans ses différents centres de service et au siège social. La pandémie a forcé TSAS à réduire fortement ses activités aux deux aéroports où elle est présente. Ses deux plus gros clients, Air Transat et Sunwing ont interrompu leurs activités pendant sept mois. De plus, le marché du travail est très compétitif au Québec. Face aux difficultés de recrutement, l’entreprise a décidé de trouver des manières d’attirer et retenir la main-d’œuvre. Elle a donc choisi trois solutions.
L’échelle salariale
Avjet a complètement revu son échelle salariale afin de s’assurer qu’elle soit compétitive. Par souci d’équité, les employés existants ont également droit à une augmentation. Le salaire d’un débutant sur la rampe à Dorval débute maintenant à 16,50 $ l’heure. M. Jacob mentionne qu’un employé qui est motivé et qui a du talent peut progresser rapidement au sein de l’entreprise. Les chefs d’équipes peuvent atteindre rapidement le salaire horaire de 25 $.
Le REER
Avjet met en place un REER dans lequel elle cotisera jusqu’à l’équivalent de 2 % du salaire annuel de l’employé. Ce régime sera également offert à tous les employés permanents de l’entreprise.
La prime de voyage
Travailler dans le domaine des services aux compagnies, ça donne le goût de voyager. Avjet a donc mis sur pied un programme de primes de voyages pour les employés. Trois mois après son embauche, un employé à temps plein se voit offrir une prime de 500 $ pour voyager. Après la première année de service, la prime atteint 1 000 $. Les employés qui ont trois années d’ancienneté et plus ont droit à une prime annuelle 1 500 $ de voyage. Les employés peuvent choisir d’accumuler la prime durant un maximum de trois années. Notez que les employés à temps partiels ont droit à 500 $ de crédit voyage par année. L’employé peut utiliser la prime pour lui-même, un conjoint, les enfants ainsi que les parents.
L’itinéraire de voyage doit comprendre au moins une portion de voyage en avion. Le vol doit être avec une des compagnies clientes d’Avjet Holding et être réservé par l’entremise d’une agence de voyages. Mais sinon, l’employé est libre d’aller là où il le veut avec les membres de sa famille : au Québec, au Canada et à l’étranger. Avjet est en discussion avec ses clients afin d’obtenir des escomptes supplémentaires pour ses employés. Cela permettrait alors de bonifier l’offre actuelle.
Le virage vert
Avjet a déjà entamé le virage vert alors que tous ses achats d’équipements au sol récents étaient électriques. La compagnie veut être la première à compléter la conversion à l’électricité de tous équipements au sol.
La plupart des équipements électriques sont conçus en Europe et aux États-Unis. Ils sont souvent mal adaptés aux conditions hivernales surtout dans la neige. L’un des gros problèmes est la dimension des pneus qui sont trop petits pour travailler dans la neige. TSAS a lancé la conversion de mules avec moteur à combustion à la propulsion électrique.
Enfin, la compagnie a toujours eu une culture d’innovation et n’hésite pas à investir dans les nouvelles technologies : elle a acheté des convoyeurs à bagages électriques et adaptatifs ; ils sont équipés d’un système qui permet d’amener les bagages jusqu’au fond de la soute. Ce système permet entre autres de recourber le convoyeur à 90º afin de charger un avion. Ainsi, lorsqu’un bagagiste doit remplir la soute d’un B737, il prend la poignée du convoyeur et déverrouille le système. Il tire alors l’extrémité du convoyeur qui le suit jusqu’au fond de la soute. Il peut ensuite ajuster la hauteur et la vitesse du convoyeur. Ce système coûte cinq fois le prix d’un système traditionnel, mais il réduit considérablement les blessures. Cliquez ici pour visionner une démonstration du système.
Pour le moment, TSAS a été en mesure de fournir tous les services malgré des effectifs serrés. M. Jacob espère que les dernières mesures adoptées vont permettre à l’entreprise de faire face à la croissance.
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Un patron plutôt moderne qui a compris que des salarié-es bien « traités » fourniront un meilleur rendement.