Airbus et Québec investissent 1,5 G$ CAN dans l’A220 

Vendredi matin, Airbus et Québec ont annoncé un investissement supplémentaire de 1,5 G$ dans le programme A220. La somme servira entre autres à couvrir le déficit d’ici la rentabilisation du programme en 2025. 

Remettre les pendules à l’heure

Bien des gens mêmes dans le secteur aéronautique s’imaginent que les dépenses liées au développement d’un nouvel avion s’arrêtent avec la livraison du premier appareil. En fait, les gens s’imaginent qu’à partir de ce moment le fabricant commence à faire un profit sur chaque avion livré. Mais en réalité, c’est plutôt le contraire qui se produit, la phase d’industrialisation est très dispendieuse en aéronautique ; les premières années de production sont souvent aussi coûteuses que la phase des essais en vol. De manière générale, on peut anticiper que les 300 premiers exemplaires d’un nouvel avion soient produits à perte. 

Le C Series n’échappait pas à cette règle et la direction de Bombardier en était consciente en 2017. Face à l’obligation de devoir y injecter plusieurs milliards supplémentaires, la compagnie québécoise a choisi de s’en départir. C’est donc en toute connaissance de cause qu’Airbus, Bombardier et Québec ont signé l’entente de 2017. 

Dès le mois d’octobre 2017, le géant européen savait donc que le programme aurait besoin d’être refinancé. Puis en 2020-21, Airbus a injecté plus de 300 M$ CANQuébec dans la pré-FAL afin d’améliorer la productivité de l’A220. Avec l’injection supplémentaire annoncée, cela porte le total des investissements d’Airbus à 1,5 G$. C’est quand même une belle somme pour quelque chose que certains qualifient de gratuit. 

La participation de Québec

En investissant 380 M$ CAN, Québec maintient sa part de 25 % dans le programme. En retour, il obtient des garanti d’Airbus sur le maintien des emplois à Mirabel. De plus, ce n’est pas avant 2030 qu’Airbus pourra racheter la part de Québec. Cela permettra au programme A220 de devenir profitable et de prendre de la valeur. Notez qu’Airbus vient tout juste de livrer le 200e appareil. 

La réaction syndicale

L’AIMTA, qui représente les syndiqués d’Airbus à Mirabel se réjouit de l’annonce d’aujourd’hui. En effet, pour les employés cette annonce et le signe d’une certaine stabilité dont ils ont bien besoin. De plus, l’augmentation de la cadence indique un retour au travail pour les personnes qui sont toujours en mise à pied. 

Le futur de l’A220

Au cours des deux prochaines années, la direction d’Airbus Canada devra assurer la montée en cadence de l’A220. Ce sera sa principale préoccupation. Pendant ce temps-là, les scribouillards vont s’affairer à spéculer sur le lancement de l’A220-550. C’est normal puisque le sujet est à la fois passionnant et payant du point de vue de la diffusion. Mais il faudra se montrer patient, car le moment n’est pas encore venu, mais il viendra. Mais ce qui est certain, c’est que l’annonce de cet investissement est un engagement envers le programme. Que les détracteurs de l’A220 ou de la présence d’Airbus au Canada se le tiennent pour dit : l’A220 et Airbus seront à Mirabel pour quelques décennies encore. Abonne-vous gratuitement à notre chaîne YouTube en cliquant ici

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