Air Canada se prépare pour la bataille de l’Atlantique
La première bataille de l’Atlantique a fait rage durant la Deuxième Guerre mondiale, mais celle qui se dessine aura lieu dans les airs, et ce sont les compagnies aériennes qui vont s’affronter.
Pour les vols transatlantiques, les compagnies aériennes comme Air Canada utilisent des gros porteurs sur des aéroports de grande taille comme les liaisons Toronto-Londres ou Montréal-Paris. Le rôle des avions de plus petite taille consiste à alimenter les gros porteurs avec des liaisons régionales. Au cours des 50 dernières années, ce modèle a donné de bons résultats pour les compagnies. En fait l’Atlantique Nord est le plus gros marché à être desservi presqu’exclusivement par des gros porteurs. Mais au cours des dernières années, les marges bénéficiaires des gros porteurs se sont amoindries au point qu’ils offrent maintenant des rendements inférieurs aux plus petits avions à monocouloir; s’ils sont encore utilisés pour traverser l’Atlantique, c’est que les monocouloirs n’ont pas la distance franchissable nécessaire pour faire des allers-retours sans escale.
L’arrivée d’une nouvelle génération d’avions monocouloirs, tels que l’A320NEO, le B737MAX et le C Series, qui sont équipés de moteurs plus économes en carburant et dotés d’une autonomie suffisante pour les vols transatlantiques, risque fort de changer la donne. Il y a quelques jours, Air Canada a annoncé qu’à partir de juin 2018, elle offrirait deux vols par semaine entre Montréal et Dublin en Irlande. La particularité de cette nouvelle liaison est qu’elle sera effectuée avec un Boeing 737-MAX8 flambant neuf. Ce vol sans escale à Heathrow permettra à Air Canada d’exiger une légère surprime; de plus comme il n’y a pas de vol de correspondance elle n’a pas à partager les revenus avec une autre compagnie aérienne. Il faut savoir aussi que les gros aéroports chargent des frais et des loyers très dispendieux, passer par un plus petit aéroport permet donc certaines économies.
De ce côté-ci de l’Atlantique, Air Canada est le premier transporteur traditionnel à avoir annoncé le déploiement d’avions monocouloirs pour des vols transatlantiques; cela lui permet de mieux se positionner face à l’arrivée des transporteurs au rabais. Ces derniers déploieront dans les années à venir leurs avions de nouvelle génération sur un marché qu’ils n’avaient pas encore exploré puisqu’ils leurs avions monocouloirs actuels n’ont pas la capacité requise. Seules les compagnies qui ont les meilleurs coûts d’opération ou un produit bien spécifique réussiront à maintenir leur rentabilité.
Par rapport à la taille du marché transatlantique, le vol Montréal-Dublin est peut-être négligeable, mais c’est une décision cruciale que vient de prendre la direction d’Air Canada
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