Air Canada : des chiffres qui ne disent pas tout
Air Canada a publié ses résultats financiers du deuxième trimestre de 2022. Dans l’ensemble, les chiffres sont plutôt bons et laissent entrevoir un redressement important : pour le trimestre, les revenus se sont élevés à 3,98 G$ comparativement à 4,76 G$ pour la période correspondante de 2019. Les lignes intérieures et transatlantiques ont connu une forte progression avec 1,1 G$ et 1 G$ de revenus respectivement. Le revenu des lignes transatlantiques représente 91 % de ce qu’ils étaient au printemps 2019.
La compagnie aérienne déclare une perte nette de 386 M$ pour le trimestre, ce qui est une bonne nouvelle. Au cours du trimestre, la trésorerie a reculé de 113 M$ pour s’établir à 8,7 G$. Cela place Air Canada dans une excellente situation alors que le retour à la rentabilité est maintenant envisageable. Dès que cela sera possible, la direction devra prioriser le remboursement de la dette à long terme sur le versement de dividendes.
Les difficultés
Au cours de ce trimestre, Air Canada avait prévu remonter sa capacité à 80 % de ce qu’elle était avant la pandémie. De plus, elle avait remonté ses effectifs à près 90 % du maximum. Le coefficient d’occupation était alors de 80,5 %, soit près de quatre points de moins qu’en 2019. Pourtant, elle a connu de sérieuses ratées à la fin juin et au début de juillet. Devant une situation qui devenait intenable, le transporteur a choisi une réduction de 8 % de ses vols. Ce sont surtout les routes intérieures et transfrontalières qui ont écopé. Air Canada n’est pas la seule responsable des problèmes qu’a connus le transport aérien ces derniers mois. L’incapacité de l’agence des services transfrontaliers, les douanes, à s’adapter à l’augmentation rapide est un facteur important. Mais si le porte-étendard canadien s’est retrouvé au sommet du palmarès des retards, c’est qu’il a sa part de responsabilité à assumer. Mais le rapport de gestion ne fait aucune mention des correctifs ayant été apportés ou à faire.
Pour revenir à sa capacité d’avant la pandémie, Air Canada devra donc y aller de manière graduelle. Cela prendra du temps et de la patience, sinon, ce sera le retour dans les premières pages des quotidiens.
La flotte
Au 30 juin dernier, Air Canada avait reçu trente A220-300 et elle compte en recevoir trois de plus d’ici décembre. Six autres livraisons sont prévues pour en 2023 et six en 2024. Cela devrait compléter la commande ferme de 45 appareils et il lui reste 30 options d’achat qu’elle pourrait toujours utiliser.
Pour l’acquisition des trente A321XLR, Air Canada compte en financer dix et louer les vingt autres. À la page 29 de son rapport de gestion, la compagnie mentionne que la livraison du premier appareil sera retardée d’au moins six mois. Les livraisons devraient débuter fin 2024 début 2025.
Il ne reste plus qu’un seul B737MAX à recevoir sur la commande ferme de quarante. Ce dernier devrait arriver au cours du trimestre actuel. Air Canada possède des options pour dix de plus.
Enfin, la compagnie aérienne s’est prévalue de ses trois dernières options d’achat sur des B787-9. Les livraisons sont prévues en 2023-24 ce qui portera à 40 le total de B787 dans son parc aérien : trente-deux B787-9 et huit B787-8. Les dates de livraisons sont rapides, surtout pour des B787. Il semble donc qu’Air Canada ait fait preuve d’opportunisme à nouveau et ait repris des commandes annulées.
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En plus de requérir la fin du cafouillage dans les aéroports, le retour à la normale pour Air Canada ne sera pas possible aussi longtemps que le Gouvernement maintiendra la moindre trace de contrainte sanitaire, que ce soit à l’aller ou au retour, sur un vol intérieur ou international.