Bombardier

Aéro Perspective 2017

Pour partager cette publication :

Ceux qui sont à l’affût d’informations à propos de Bombardier auront remarqué le volume élevé d’articles concernant Bombardier Avions commerciaux depuis hier après-midi. Normal puisque le constructeur montréalais tenait à Mirabel sa conférence Aéro Perspective durant laquelle il présentait ses prévisions de marché 2017-2036 ainsi qu’une mise à jour de ses trois programmes d’avions.

 

Les prévisions de marché n’ont à peu près pas changées depuis 2014 sauf pour la croissance du marché chinois qui a été revue à la baisse avec pour effet de réduire très légèrement les prévisions de livraisons d’appareils pour Bombardier. Ce qu’il est important de retenir, c’est qu’en 2016, 80% des passagers transportés dans le monde étaient sur des vols intra régionaux et que ce sont les avions monocouloirs qui offrent le meilleur revenu ainsi que la meilleure marge bénéficiaire par siège disponible. La tendance est aux avions monocouloirs en ce moment et elle va s’amplifier encore plus dans les années à venir.

 

Lors de la mise à jour sur le Q400, Todd Young qui est le directeur de ce programme nous a rappelé que depuis qu’il est offert en version haute densité, 82 à 90 passagers, cet avion a obtenu 75 commandes. Pour ce qui est de l’entente signée avec Unifor qui permet à Bombardier de déplacer la production des ailes et du poste de pilotage du Q400, aucune décision n’a encore été prise quant à l’endroit où seront produits ces deux éléments de structure et aucun échéancier n’a été fixé. Je suis donc en désaccord* avec l’interprétation de certains journalistes présents qui affirme que le Mexique fera la fabrication de ces deux éléments.

 

Ceux qui souhaitent la remotorisation du CRJ devront s’armer de patience, car ce dispendieux changement n’est pas dans les cartons à court terme. Le vice-président aux ventes de Bombardier Avions commerciaux, Colin Boyle, a admis que les ventes du CRJ sont décevantes malgré les améliorations apportées à son aménagement intérieur.

 

Le directeur du programme C Series, Istifan Ghanem, a réaffirmé l’objectif de livrer environ 30 appareils en 2017. M. Ghanem a mentionné que Bombardier avait reçu toutes les pièces et éléments nécessaires et qu’il fallait maintenant assembler les avions. Bombardier a aussi confirmé que la consommation de carburant du C Series était de 3% meilleure que ce qui avait été annoncé en 2015. Comme cette amélioration ne se traduira que par une augmentation d’environ 1% de la distance franchissable du C Series, Bombardier n’a pas l’intention de refaire la brochure pour le moment.

 

Il aura fallu attendre à la fin de la journée, pour poser des questions au sujet de la plainte de Boeing; il y en a eu plusieurs, à Fred Cromer qui est le président de Bombardier Avions commerciaux. M. Cromer s’est dit très satisfait du support des gouvernements canadien et québécois dans ce dossier et malgré l’insistance des journalistes, il a refusé de faire quelque recommandation que ce soit envers les deux gouvernements. Étant donné qu’à la première étape d’une plainte de dumping, il y a presque toujours une décision intérimaire favorable à l’imposition d’une pénalité, M. Cromer s’attend à ce que la décision du 25 septembre soit défavorable à Bombardier; toutefois il ne veut pas élaborer sur la stratégie que Bombardier mettra en place pour les prochaines étapes. Questionné au sujet de la capacité de production des installations de Bombardier à Mirabel, M. Cromer a clairement indiqué qu’elles étaient suffisantes pour amener la production du C Series à dix appareils par mois.

______________

*Attention ici, le mot désaccord ne veut pas dire que je suis en chicane avec les journalistes en question ou encore que je remets en doute leurs compétences. Cela veut simplement dire que nous n’avons pas la même interprétation.

 

>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter

7 avis sur “Aéro Perspective 2017

  • Nicholas

    Concernant le Q400, ce sera le Mexique où la Chine selon moi, peut être l’Inde. Ces trois pays ont une industrie aéronautique développé capable de fournir des sous-ensembles complexes à bas coût. Peut être le Maroc mais je ne suis pas convaincu qu’ils sont prêt pour assembler des ailes, qui est tout de même assez complexe.

    Répondre
  • Boeing avec sa plainte risque de forcer Bombardier à vendre des parts du CSeries aux Chinois.
    Quel pourrait être les conséquences?
    Il y a des risques que la portion Nord Américaines de l’avion diminue. La Chine est supposé fabriqué une grande partie du fuselage une fois certains problèmes résolus.
    Les Chinois mettrons de l’argent dans le programme.
    Les Chinois achèteront des CSeries.
    Le CS500 verra le jour plus vite.
    Boeing ne pourra bloquer les ventes du CSeries sans indisposer les Chinois qui achètent présentement beaucoup de Boeing.
    Airbus se retrouvera dans la même situation.
    Il ne faut pas oublier qu’en Chine 50% de chaque entreprise est la propriété de l’état. Donc tout ce qui vient de la Chine serait subventionné.
    S’il y a vraiment beaucoup de ventes en Chine, possiblement de l’assemblage en Chine. Déjà Embraer étudie la possibilité d’assembler des E2 en Chine.
    La plainte de Boeing en faisant entrer les Chinois chez Bombardier précipitera l’entré des Chinois dans l’industrie avec un avion à la fine pointe de la technologie, certifiée FAA et EASA, qui a une entrée en service réussi.
    Il faudrait que les Américains et les Européens se réveillent car les CSeries se vendront à des prix très compétitifs et cette fois ci Boeing et Airbus ne pourront rien faire.
    Les Ailes du Q400 pourraient être faites en Inde, qui (Spice jet) a l’intention d’acheter des Q400 en grande quantité.

    Répondre
    • Claude Beauchemin

      Pour la Chine, Bombardier Inc. est une clef importante en transport.
      Bombardier Transport (Rail) est pour la Chine une façon de s’intégrer en Europe où ils veulent vendre leur trains qui concurrencerais directement tout les trains rapides fabriqué en Europe.
      Bombardier Aviation les intéresses pour pouvoir vendre des avions à l’international.
      Donc, Bombardier Inc. est la clef de voute essentielle pour la Chine.

      Répondre
  • Nicholas

    Un spécialiste du commerce international critique fortement Boeing:

    https://www.forbes.com/sites/danikenson/2017/09/14/boeing-takes-trade-law-abuse-to-a-whole-new-level/

    Extrait: « Contrary to the myth that antidumping is about leveling the playing field and protecting U.S. companies and workers from predatory foreign firms, the law has become a commercial weapon used by U.S. companies against other U.S. companies. Antidumping has become a convenient channel through which domestic firms can saddle their competition (both foreign and domestic) with higher costs and their customers with fewer alternative sources, while giving themselves room to raise their own prices, reap higher profits, and—in the case of Boeing—reinforce their market power. »

    Répondre
  • Didier Chabanne

    Selon CSerie ça va être made in china ou mexique les employé coute le moins cher faire produire la bas ?

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *