Achat d’Air Transat par WestJet, oubliez-ça
C’est une analyse faite par Turan Quettawala, de la Banque Scotia, qui a lancé l’idée cette semaine que WestJet fasse l’acquisition d’Air Transat.
L’hypothèse de M. Quettawala repose sur le fait que les deux compagnies sont complémentaires et qu’une fois fusionnées elles auraient 45% du marché du Sud pendant l’hiver et 25% de celui des vols transatlantiques pendant l’été. En plus l’acquisition d’Air Transat permettrait à WestJet de prendre une expansion rapide dans l’est du Canada sans avoir à débourser trop. Jusque-là l’hypothèse de M. Quettawala est plausible et il a utilisé de bonnes données.
Mais quand M. Quettawala affirme que la transaction permettrait de faire des économies dans l’administration et l’entretien, il oublie certains facteurs importants à considérer. WestJet est une compagnie qui effectue des vols à horaire fixe et dont le modèle d’affaires est basé sur celui des transporteurs à rabais. De son côté Air Transat est une compagnie qui effectue des vols nolisés et son modèle d’affaires est plus près de celui des transporteurs traditionnels.
Mais surtout, les employés d’air Transat eus sont syndiqués. J’ai essayé d’imaginer comment intégrer les pilotes et agents de bord syndiqués d’Air Transat avec les WestJeters (c’est ainsi que la compagnie appelle ses employés) qui ne le sont pas et je n’y suis tout simplement pas arrivé. Surtout que WestJet a fait des pieds et des mains dernièrement pour que ses pilotes rejettent une proposition de syndicalisation.
En plus de cela, la Caisse de dépôt et placement du Québec vient d’annoncer la création de deux fonds spéciaux dotés d’une enveloppe de 500M$ afin d’aider à maintenir les sièges sociaux au Québec. Si techniquement Air Transat ne se qualifiait pas pour une aide selon les critères mentionnés dans le communiqué de la Caisse, cette stratégie relève de la volonté nouvelle du gouvernement du Québec de préserver les sièges sociaux présents au Québec.
Bref si WestJet essayait de mettre la main sur Air Transat, Québec et la Caisse s’en mêleraient.
>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter
Le seul potentiel interessant pour ces deux entreprises serait un partage de code sur certains vols.
Les Q400 de WestJet/Encore pourrait alimenter les vols long courier de Transat à partir de Montréal. Ça permetrait alors à Encore de renforcer davantage sa présence (faible) à Montréal. Gagnant -gagnant donc.
Je voit moins de potentiel à Toronto car WestJet voudra plutôt déveloper ses propres vols trans-Atlantique.
En supposant que ça se déroule mieux que leur dernière collaboration; WestJet ayant décidé de concurencer Transat vers les destinations sud…
En théorie c’est ce qui de vrais être fait, mais le problème c’est que Westjet est membre l’alliance Skyteam dont fait parti Air France KLM et c’est donc avec cette compagnie que Westjet fera du partage de code à partir de YUL. Pour Air Transat la solution serait de discuter avec Porter.
Comme Andrée le souligne, Westjet a déjà des codeshare avec une vingtaine de transporteurs et pas les moindres:
https://www.westjet.com/en-ca/about-us/airline-partners
Aeromexico, American Airlines, Air France, Cathay Pacific, China Airlines, China Eastern, China Southern, Delta Air Lines, Emirates, Hainan Airlines, Japan Airlines, KLM, Korean Air, LATAM Airlines, Philippine Airlines et Qantas. Un partage de code avec Transat ne présente aucun avantage pour Westjet.
Merci d’éclairer ma lanterne.
Malgré ces partages de code, pourquoi WestJet (Encore) n’a pas encore réussit à s’implanter à Dorval? Pourtant American Airlines, Air France/KLM, Delta auraient tous un grand besoin de « feeders » à YUL. (FWIW, personne n’a vraiment remplacé Inter-Canadien)
De son coté, Transat trouve avantageux d’expérimenter tout seul, des liaisons régionales vers Rouyn et Bagotville, avec des 737-800.
———————————————————————————————————————————-
Une entente avec Porter serait effectivement intéressante. Porter n’a aucune ambitions moyen/long courrier (ni les avions), mais a une superbes flotte et une superbe expertise en vols court courrier. (Robert Deluce, a déjà dirigé Inter-Canadien à partir de Montréal).
Est-ce que la convention collective chez Air Transat serait un obstacle à du partage de code de type ‘feeders’? (ou de ‘wet lease’ de Q400s?)
Dans le cas de WestJet à Dorval, je penses que la compagnie n’était pas encore rendu là dans son plan de développement.