À quoi ressemblera le prochain avion de Bombardier ? (1ère partie)
Que le prochain avion de Bombardier soit un avion d’affaires ou un avion de transport commercial, ce qui est certain c’est qu’il ne sera pas supersonique; les projets d’avions supersoniques pour le transport de passagers font partie du folklore de l’aérospatiale, surtout depuis le retrait du Concorde franco-britannique. La raison pour laquelle les projets restent lettre morte c’est que le vol supersonique consomme énormément d’énergie ce qui le rend peu accessible. Qu’il s’agisse d’un avion d’affaires ou de ligne, la demande pour un avion supersonique de transport de passagers est très faible, atteignant à peine une centaine d’unités; avec un si petit marché, il est difficile de rentabiliser un investissement de plusieurs milliards de dollars. Il ne faut donc pas se laisser berner par les projets actuels qui circulent dans les publications aéronautiques, car ils n’ont pas d’avenir.
Peu importe que le prochain avion que construira Bombardier soir un avion d’affaires, un avion de transport régional ou encore un avion de ligne régulière, ce qui est évident c’est que Bombardier voudra maximiser les retombées des innovations que contiennent le C Series. La première qui me vient à l’esprit est sa méthode d’assemblage où la robotisation occupe une place importante permettant une plus grande stabilité dans le processus tout en diminuant la main d’œuvre. Cela permet une diminution importante dans le coût de production puisque par siège le C Series est l’avion le moins dispendieux à assembler de Bombardier. La méthode production du C Series permet en fait à l’aérospatiale de faire la transition de la fabrication artisanale vers des procédés plus près des méthodes industrielles modernes.
Pour son prochain avion, sûrement que Bombardier tiendra compte de l’appréciation des pilotes de SWISS et d’Air Baltic qui sont unanimes pour dire que le C Series est un avion agréable et facile à piloter. Le système de commandes de vol électriques à rétroaction permet au pilote d’avoir une meilleure sensation du comportement de l’avion ce qui en facilite la maîtrise. Le C Series aura permis à Bombardier de faire un bond important en matière de commandes de vol électriques et déjà les Globals 7000 et 8000 en seront équipés. Un retour à l’utilisation d’un système de commande de vol mécanique de câbles et poulies est impensable.
La suite d’avionique qui équipe le poste de pilotage du C Series comporte un haut niveau d’automatisation qui réduit considérablement la tâche des pilotes. On peut donc s’attendre à retrouver le même niveau d’automatisation dans un prochain avion.
Si le prochain avion de Bombardier est un avion d’affaires, il serait également possible que ce soit un avion à un seul pilote puisque la règlementation pour l’aviation d’affaires est plus flexible à ce sujet. Par exemple le Citation 560 qui est fabriqué par le concurrent Cessna est déjà certifié à un seul pilote. La pénurie de pilotes qui a déjà commencé à se faire sentir fortement aux Etats-Unis pourrait être un incitatif important pour que Bombardier choisisse cette voie.
Deuxième partie : l’aile et les moteurs. À suivre….
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Très bon article.
Il y a un avion qui m’a toujours fasciné pour ses formes futuristes et j’aimerais que le successeur du Q400 s’en inspire. Un fuselage permettant d’acceuillir entre 75 et 100 passagers, une configuration 3-2, une cabine spacieuse, un avion pouvant décoller sur de courtes pistes et des moteurs PWC.
L’avion est silencieux, est plus économiques en carburant, a été développé en collaboration avec Learjet et est équipé de moteurs PWC.
J’ignore la faisabilité d’un tel projet mais je voulais partager cette idée. Bombardier pourrait acheter le brevet de cet avion.
L’avion qui m’inspire est le Piaggio P.180 Avanti. https://en.wikipedia.org/wiki/Piaggio_P.180_Avanti
Du point de vue aérodynamique, le P180 est une merveille et d’ailleurs c’est l’avion à hélice le plus rapide qui existe en ce moment sur le marché
Marinvent, une compagnie canadienne basée à Saint-Bruno-de-Montarville, possède un Avanti P180 pour faire de la recherche en aéronautique. Cette compagnie est appelée à jouer un rôle important au niveau de la certification des aéronefs au Canada. Ce sont également eux qui ont formé, avec le concours de l’ÉTS, les ingénieurs de vol du C Series. Dans la vidéo ci-jointe on peut apprécier la beauté de leur avion de recherche.
https://vimeo.com/101971603
Merci pour la vidéo. Pour le futur Q400, serait il possible d’utiliser une portion du fuselage du CSeries pour avoir 18 rangés de 5 sièges avec l’architecture de l’Avanti, des ailes en composites style CSeries avec des moteurs PWC. Cela donnerait un avion de 80 places, super spacieux d’une allure trapu comme le P180, avec des performances supérieurs aux Q400 et ATR. Le train d’attérissage à même le fuselage éviterait les risques de bris. Possibilité d’avour un avion de 100 places avec 4 rangés de plus. C’est certain que c’est plus compliqué que de transformer le Chalenger 600 en CRJ, mais les performances de l’Avanti semblent très bonnes. Il s’agirait de grossir le tout. Diamêtre et longueur du fuselage, des ailes plus grandes en gardant l’équilibre pour avoir un avion révolutionnaire comme l’Avanti. Les ingénieurs de Bombardier nous ont prouvés par le passé de leur grand talents et seraient surement ravis de relever ce défi.
Pensez vous qu’un tel projet est possible?
Le projet est réalisable, le problème c’est le marché de Turbo prop qui n’est pas très grand.
Je ne sais pas si le design du Avanti est ‘scalable’, c’est à dire s’il garderait les mêmes avantages en le grossissant. Mais si Learjet a été impliquée dans son développement Bombardier a sûrement eu le loisir d’étudier de près le potentiel de ce concept pour ses propres avions d’affaires, ou même pour ses avions commerciaux. Ceci dit, je ne crois pas que des rangées de cinq sièges (five-abreast) serait la meilleure solution, car plus le fuselage est large plus il offre de résistance au déplacement de l’avion dans l’air (traînée). Si le Q400 est si rapide c’est justement parce qu’il allie de puissants moteurs à un fuselage très effilé. Comme le dit André, le marché des turbopropulseurs est assez limité; par conséquent il ne faudrait pas que le développement d’un nouvel appareil coûte trop cher car il serait impossible d’amortir l’investissement requis. C’est ce qui a fait reculer Airbus concernant le ATR de 90 places. C’est la même chose du côté de Embraer qui aimerait bien pénétrer le marché des turbopropulseurs mais hésite à le faire car même un modèle peu ambitieux coûterait très cher à développer. De plus l’ajout d’un troisième joueur diminuerait d’autant les possibilités de rentabiliser l’investissement, car il faudrait maintenant partager le marché à trois plutôt qu’à deux, comme c’est le cas présentement. Dommage, car moi aussi j’aimerais bien voir un peu de modernité dans le marché des turbopropulseurs. Un TP du style Avanti serait certainement plus attrayant pour les voyageurs qui hésitent encore à prendre un avion à hélices.