À propos de JetBlue et le C Series
D’abord nous tenons à préciser que tant et aussi longtemps que le changement de nom du C Series n’aura pas été annoncé officiellement, nous continuerons d’utiliser le nom de C Series.
Au cours des deux dernières semaines, nous avons reçu plusieurs questions et commentaires à propos de JetBlue et d’une commande éventuelle de C Series. JetBlue est bel et bien à la recherche d’une solution de remplacement pour ses E-190 et nous en avons déjà parlé au mois de février dernier. JetBlue a eu le temps de bien examiner la proposition de Bombardier qui depuis le premier juillet devient celle d’Airbus. Embraer aussi a fait une proposition à JetBlue, ce qui veut dire que le C Series n’est pas seul dans la course et que ce ne sera pas une commande facile à décrocher.
Bien que le prix d’achat soit toujours un facteur déterminant dans le choix d’un type d’avion, dans le cas de la commande de JetBlue il existe d’autres facteurs importants pouvant faire pencher la balance en faveur du C Series. Le premier est la dimension de la cabine du C Series qui est presque deux pieds plus large que celle de l’E-2, ce qui donne l’option à JetBlue d’offrir son très populaire service de la classe affaires appelé Mint sur les liaisons plus courtes ou moins achalandées. Les sièges du service Mint peuvent être inclinés à l’horizontale afin de servir de lit et ils prennent donc beaucoup de place. JetBlue exploite plus de 60 E-190 configurés à 100 sièges en une seule classe; le CS-100 permettrait à JetBlue d’offrir au moins 8 places Mint tout en conservant le même total de sièges par avion.
Le climat politique qui règne aux États-Unis fait en sorte que les compagnies américaines sont plus réticentes à acheter des produits manufacturés à l’étranger. Si JetBlue devait opter pour le C Series, elle souhaiterait que tous les appareils qui lui sont destinés proviennent du site de Mobile en Alabama. Les délais de livraison deviennent alors un problème puisque qu’à l’origine, Airbus et Bombardier prévoyaient y débuter la production en 2020; cela revient à dire qu’avant 2022 les livraisons se feront au compte goute. D’autres clients potentiels aux États-Unis auraient les mêmes exigences et cela expliquerait pourquoi la construction de la ligne d’assemblage du C Series en Alabama pourrait être devancée à l’automne 2018 afin de pouvoir répondre à la demande.
Un dernier facteur dont il faut tenir compte, c’est la relation de confiance entre un acheteur et un vendeur. JetBlue est un client d’Airbus très satisfait. Pour ce qui est de sa relation avec Embraer, le fait que JetBlue veuille remplacer sa flotte d’E-190 alors que la moyenne d’âge est inférieure à 10 ans est un indice que tout ne tourne pas rond entre les deux. Embraer ne peut pas demander à JetBlue de repousser la date de décision en espérant un coup de main de Boeing lorsque cette dernière prendra le contrôle de l’E2, car la relation entre JetBlue et Boeing est pratiquement inexistante.
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