Bombardier songerait à se lancer dans la fabrication de planeurs en 2017
Lors d’un bref échange avec les relations médias de Bombardier avions commerciaux la semaine dernière, ces derniers ont confirmé que l’objectif de livraison de C Series en 2017 était de 30 à 35 appareils en 2017. C’est le même nombre de livraisons qui était prévu avant que les problèmes de mise en production des ailettes d’aube (fan) des moteurs ne soient rendus publics en septembre dernier. Cette affirmation implique qu’au cours de ses plus récentes discussions entre Bombardier et Pratt & Whitney cette dernière ait assuré le fabricant d’avions qu’il recevrait de 60 à 70 moteurs de C Series.
Si ces prévisions sont différentes de celles qui figurent dans l’estimation faite sur ce site le 7 novembre intitulé:Les impacts des retards de Pratt & Whitney sur le C Series le chiffre officiel sera retenu afin de faire quelques petits calculs, 🙂 tout en se réservant le droit de modifier les chiffres durant les mois à venir si des indications contraires venait à être rendues publiques 🙂 . D’ici la fin de 2016, Bombardier aura livré 7 C series si tout se passe bien; on pourrait donc s’attendre à ce qu’une augmentation normale de la cadence de production fasse passer le nombre de livraisons à 14 pour les six premiers mois de 2017 puis à 16 pour les six derniers mois de l’année afin d’atteindre le bas de la cible. Chez Bombardier, la deuxième moitié de l’année compte 3 semaines de production en moins à cause de la pause de deux semaines en juillet et du congé des fêtes à Noël, ce qui explique que même avec une bonne accélération de la cadence de production dans la deuxième moitié de l’année il sera difficile d’augmenter significativement le nombre de livraisons par rapport au premier semestre de l’année.
Malgré que Pratt & Whitney ait annoncé l’ouverture d’une usine de fabrication supplémentaire des infâmes ailettes pour janvier 2017 et une autre pour la fin d’avril, il ne devrait pas y avoir de véritable augmentation dans les livraisons de moteurs avant la deuxième moitié de 2017 et il est fort possible que Bombardier ne reçoive que de 16 à 20 moteurs durant les six premiers mois de l’année permettant de ne compléter que 8 à 10 C Series. Dans de telles circonstances, Bombardier n’aurait d’autre choix que de produire quand même les avions sans moteurs, donc des planeurs, car il lui serait à peu près impossible de rattraper le retard dans la deuxième moitié de 2017. Le nombre de planeurs que produira Bombardier sera en fonction de sa capacité de production versus celle de Pratt & Whitney.
Le nombre minimum d’avions, avec ou sans moteur, que Bombardier doit produire dans les six premiers mois de l’année est de 12 si elle veut être en mesure d’arriver à 30 à la fin de l’année. De son côté, si Pratt & Whitney réussissait à livrer des moteurs pour 12 C Series dans les six premiers mois de 2017, alors il deviendrait très probable pour Pratt & Whitney d’en livrer 30 ou peut-être même 35 avant la fin de l’année. Finalement, tant pour Bombardier que pour Pratt & Whitney le minimum requis est de 8 avions pour la première moitié de l’année sans quoi il n’y aura pas 30 C Series livrés à des clients en 2017.
Ceux qui me lisent depuis longtemps savent que Bombardier a déjà produit trois avions incomplets qui n’ont pas de moteurs et de systèmes et qui sont en fait des coquilles vides. Ces trois CS100 qui ont les numéros de série 5007-08-09 seraient destinés à un client qui ne souhaitait pas ou ne pouvait pas être le client de lancement. Pour l’instant on ne sait pas quand il serait en mesure de prendre les trois avions en question, mais puisque Bombardier souhaite limiter le nombre de clients dans la phase de mise en service il est peu probable que ces trois planeurs soient complétés en 2017.
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Il n’y a pas de place dans les hangars de Bombardier à Mirabel pour stationner tous ces planeurs. Ils devront donc être garés à l’extérieur alors même que les activités de Bombardier commencent à augmenter et que l’on voit déjà sur le tarmac de plus d’appareils destinés à divers clients. Je ne serais donc pas surpris si ils devaient trouver un endroit à l’extérieur du périmètre actuel de l’usine afin de stationer tous ces avions en attente d’ailettes. Mais le plus gros problème reste que Bombardier sera privée d’une source importante de revenues alors même qu’elle doit engager des sommes de plus en plus grandes pour augmenter la cadence. Ce qui veut dire que l’argent continuera de sortir plus vite qu’elle ne rentre. Mais ils n’ont pas vraiment d’autres choix, car il est important de continuer d’augmenter la cadence de production afin d’être prêt lorsque la situation sera rétablie. On peut cependant se consoler en pensant que les avions non livrés sont tout de même déjà vendus. Ce qui est beaucoup moins catastrophique que lorsque l’on voit s’accumuler les « white tails », c’est à dire des avions prêts à être livrés à des clients qui n’existent pas encore. Heureusement la situation actuelle est complètement différente et l’on devrait s’attendre à voir un certain roulement, de sorte que l’on ne verra jamais les même appareils très longtemps au même endroit.
Très bel article sur les planeurs ! Je suis un fan de Bombardier et de son C séries et j’espère toujours qu’il va atteindre son altitude de croisière. Je sais qu’il se bât contre les gros qui, eux aussi , utilisé le même moteur de Pratt & Whitney. Ce pourrait-il qu’il y ait une entourloupette pour retarder l’envoi de ces moteurs à Bombardier pour continuer de mettre des bâtons dans le fuselage ???
Airbus a plus de 20 planeurs qui traine sur le tarmac en attendant les moteurs, je ne crois pas qu’elle se livre à des manoeuvres juste pour bloquer BBD. Mais c’est certain que BBD et Airbus tente de tirer la couverture chacun de leur bord, mais rien qui sorte de l’ordinaire n’a été signalé, du moins jusqu’à maintenant.