Mon bilan d’EBACE 2022
Le salon est terminé, les avions et les exposants ont quitté Genève, voici ce que je retiens de ma première présence à EBACE.
C’est très différent
Par sa taille et sa nature, EBACE est très différent des expositions aériennes de grande envergure. Pour ce qui est de taille, c’est beaucoup plus petit que Le Bourget ou Farnborough. Tout est concentré sur l’aviation d’affaires et il y avait un peu moins de 50 appareils en démonstration statique. Il n’y a aucun spectacle aérien durant les trois jours du salon.
Les conférences de presse sont beaucoup plus rares seuls quelques médias spécialisés sont présents. Les activités des exposants sont donc toutes très orientées vers les clients. Les rencontres avec les fournisseurs font également partie des objectifs pour les fabricants, mais c’est beaucoup moins intense.
Mais les quelques journalistes présents sont tout de même bien traités. Puisque nous ne sommes pas très nombreux, il est relativement plus facile d’obtenir des entrevues. J’ai également eu l’occasion de tenir quelques conversations improvisées, mais fort intéressantes. De plus, il y a des repas de disponibles dans la salle de presse ; vin, prosciutto et saumon fumé sont au menu entre autres.
Les trois mousquetaires de l’aérospatiale québécoise
Les trois plus grands noms de l’industrie aérospatiale québécoise étaient présents à cet événement. Bombardier, CAE ainsi que Pratt & Whitney Canada y tenaient pavillon et occupaient beaucoup d’espace. D’ailleurs, c’est au cours de ce salon que j’ai pris conscience de l’importance de l’aviation d’affaires pour le Québec. J’y reviendrai dans un autre texte.
Pour ces trois entreprises, comme pour la plupart des exposants, EBACE 2022 était une occasion de renouveler les contacts directs. Malgré tous les bienfaits de la technologie, il n’y a rien comme le face-à-face pour conclure une transaction de plusieurs dizaines de millions de dollars. Nos trois champions s’en sont très bien tiré et en particulier Bombardier avec le Global 8000 et l’ecojet qui ont volé la vedette en 2022.
Le D’Artagnan, et quatrième mousquetaire du groupe est Airbus qui était présente par l’entremise de sa filiale ACJ. J’ai eu l’étrange impression que la division des avions d’affaires d’Airbus ne mise plus que sur l’ACJ TwoTwenty. C’est la visibilité réduite des autres programmes à ce salon qui me donne cette impression.
Le chemin vers le zéro E
Pour l’industrie aéronautique, le chemin vers la zéro émission sera long et ardu. Mais elle y arrivera quelque part entre 2035 et 2050. En attendant, le premier pas dans cette direction est l’arrivée des carburants durables. L’aviation d’affaires ne consomme que 0,1 % de tout le carburant en aviation. C’est donc ce secteur qui sera le premier à utiliser 100 % de biocarburant. Le principal obstacle à la transition n’est pas le prix, mais bien la disponibilité. La volonté de cette industrie d’évoluer vers le zéro E. était bien palpable à EBACE 2022.
Viendront ensuite les avions à propulsion hybride qui permettront de réduire encore plus la consommation d’énergie. C’est parce que les avions d’affaires transportent en général moins de 10 passagers qu’ils sont les plus aptes à y parvenir en premier. D’ailleurs, Bombardier ainsi que Pratt sont sur une trajectoire qui les mènera à la première commercialisation dans une dizaine d’années. C’est également parce qu’ils en ont les moyens que les clients de cette industrie vont acheter ces avions. Pour les avions zéro E. là encore l’aviation d’affaires sera au premier plan et il faudra voir quelles technologies seront utilisées. Disons que pour l’instant tout est possible.
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Je ne crois pas du tout que l’industrie sera 0 émission en 2050, et je ne suis pas le seul, mais il faut avouer que l’industrie aéronautique fait de gros progrès (même si la raison première de ce progrès est pour baisser les coûts d’exploitation et non l’environnement).
Réduire la consommation d’énergie est une bonne chose en soit peut importe la raison pour laquelle on le fait. Là je me suis mal exprimé, il y aura des avions zéro E en 2050 mais il faudra un certain temps pour convertir tous les appareils.
« C’est parce que les avions d’affaires transportent en général moins de 10 passagers qu’ils sont les plus aptes à y parvenir en premier. »
Il y a ça mais aussi parce que lorsqu’il y aura des taxes à l’atterrissage pour pénaliser les pollueurs, l’aviation d’affaires sera la première et la plus touchée.
Bien ça revient à dire que c’est parce les clients en ont les moyens non?
Merci pour maintenir les Québécois bien informer sur ce secteur économique très important pour le Québec.
Thème environnemental. …http://ainonline.com/aviation-news/business-aviation/2022-05-25/bombardiers-booth-upcycled-wonderland?fbclid=