Le système de ravitaillement automatisé de l’A330MRTT
Au cours des prochains mois, Airbus devrait livrer le premier système de ravitaillement automatisé de l’A330MRTT. Cliquez-ici afin de lire l’article précédent sur l’A330MRTT.
Passer du panier au mât de ravitaillement
Le panier de ravitaillement en vol est le plus ancien système utilisé par les forces aériennes du monde. Mais il comporte deux limitations importantes : il n’y a aucun système de contrôle permettant d’aligner le panier sur l’avion-receveur. Il est donc soumis aux turbulences et demande beaucoup de concentration de la part du pilote. L’autre problème est que sa structure limite la vitesse de transfert de carburant.
Le mât de ravitaillement qui est télescopique et contrôlable transfert le stress du ravitaillement à l’opérateur. C’est celui-ci qui se charge de l’aligner sur l’appareil devant être ravitaillé. De plus, le transfert de carburant se fait en général deux fois plus rapidement avec le mât.
C’est pour ces deux raisons que les forces aériennes optent pour le mât lorsque cela est possible.
Une opération difficile.
Peu importe les circonstances, transférer du carburant d’un avion à un autre est une opération complexe. Sur l’A330MRTT, l’opérateur du mât est assis devant une dans le poste de pilotage. Il fait face à l’arrière et des caméras lui donnent une vision à 180 degrés. Il voit donc exactement la même chose que s’il regardait vers l’arrière de l’avion au travers d’un hublot.
Le système permet à l’opérateur d’avoir une image en 3D afin de pouvoir guider le mat au bon endroit sur l’avion-receveur. Ici, Airbus souligne que son système de vision 3D est efficace dans toutes les conditions d’éclairage. J’ai eu l’occasion d’essayer ce système et l’image est assez fidèle. À mon premier essai, j’ai réussi à faire la connexion, mais cela était dans des conditions idéales. Lors du deuxième essai avec turbulence, j’ai réussi, mais le mât s’est déconnecté au bout de quelques secondes : une fois les deux avions relier, l’opérateur doit garder le contrôle du mat afin de suivre les mouvements du receveur. Cela est une tâche complexe qui demande beaucoup d’entrainement.
Vive l’automatisation
Airbus travaille sur l’automatisation du mât de ravitaillement depuis 2018. C’est la République de Singapour qui est le client de lancement.
Pour fonctionner, le système doit d’abord identifier l’avion à ravitailler afin de savoir quel est son type. Une fois cette étape franchie, l’opérateur enclenche le mode automatique qui déploie alors le mât. L’ordinateur soit alors les mouvements de l’avion-receveur et est en mesure d’établir la connexion. Au besoin, le système se débranchera tout en évitant de rentrer en collision avec le receveur.
Airbus a complété plus de 800 ravitaillements automatisés sans le moindre problème. Ce n’est qu’une fois la livraison du premier système complétée que le fabricant l’offrira officiellement à ses autres clients. Mais disons que ces derniers sont très intéressés. Le Canada pourra donc choisir cette option qui sera pleinement fonctionnelle lors de la réception de ses premiers A330MRTT.
>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter