Bombardier-Gulfstream, l’autre bataille
En cette fin d’année 2021, il n’y pas que la bataille Airbus-Boeing qui est de retour, il y a également celle de Bombardier-Gulfstream.
De 2001 à 2019, la Bataille Bombardier-Gulfstream a permis aux deux fabricants d’être au sommet de l’aviation d’affaires. Il faut dire que de 2013 à 2019*, Gulfstream a eu le dessus. Voici un tableau des parts de marché des deux fabricants pour la période :
Depuis 2010, les deux belligérants cumulent plus de 50 % des parts de marché de l’aviation d’affaires. La General aviation manufacturer association a publié hier ces dernières données pour 2021. Voici donc le tableau des livraisons trimestrielles des deux antagonistes avec la valeur estimée :
On constate qu’en 2021, l’écart entre les deux s’est nettement rétréci. Les entreprises totalisent maintenant 68,4 % des parts de marché. L’écart entre les deux est inférieur à 1 %. Après le deuxième trimestre, c’est Bombardier qui était en tête. Il faudra donc attendre les résultats du quatrième trimestre avant de savoir qui a fini l’année en tête.
Quelques similitudes
Il y a tout de même quelques ressemblances au sein du duo Bombardier-Gulfstream :
Les deux sont maintenant absents du marché des avions légers et très légers. Ils ont tous les deux une seule version dans le super-intermédiaire. C’est dans les avions d’affaires de grandes tailles et long-courriers que les deux excellent. Bombardier compte trois versions dans cette catégorie et Gulfstream cinq. Tous les long-courriers du duo ont une motorisation de dernière génération.
Un marché atypique
Ce n’est pas par hasard que la bataille Bombardier-Gulfstream se joue sur le marché des grands avions d’affaires. C’est une catégorie bien à part où les règles normales du marché semblent être ignorées. Par exemple : avoir l’avion le moins cher peut nuire au marketing si l’écart est trop grand. Les acheteurs de ces avions décident souvent de s’offrir le meilleur, peu importe le prix. L’acheteur se dira que si un avion est vraiment moins cher c’est probablement parce que ce n’est pas le meilleur.
Les acheteurs ont souvent une fortune qui dépasse le milliard de dollars. Cette clientèle est rarement affectée par les récessions économiques. Cependant, la sécurité sanitaire est un enjeu important pour eux. La pandémie est donc un facteur de motivation important pour se décider à acheter. Ce marché a plusieurs belles années devant lui et les deux batailleurs n’ont pas fini leur combat. Abonnez-vous gratuitement à notre chaîne YouTube en cliquant ici.
*Je ne tiens pas compte des données de 2020, car elles faussent la réalité à cause des effets de la COVID-19.
>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter
Pour cette année ce sera visiblement serré entre les 2 mais je ne crois pas que durera. Bombardier aura du mal à maintenir le rythme avec le déménagement de la production des Global. Dans le meilleur des cas ils pourront maintenir la production au niveau actuel mais je crois qu’il y aura une légère baisse en 23/24.
pour les 15 prochains mois, c’est la capacité d’éviter les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement qui vont décider des livraisons. Je donne un léger avantage à Bombardier et l’indice est le même que le précédent: traitement de surface
Que veux tu dire par traitement de surface ? Alodine ?
Pas seulement Alodine. les vieilles installations de Canadair compte une unité pouvant effectuer plusieurs types de traitement de surface. C’est sans aucun doute la partie la plus importante et ayant la plus grande valeur de ces installations. Le traitement de surface fait appel à plusieurs produits chimiques et est très règlementer. De nos jours il est très difficile d’obtenir les autorisations environnementales pour installer de nouvelles unités de production. Bombardier possède donc un avantage stratégique important sur ses concurrents dMns l’aviation d’affaires. À 17 minutes 7 secondes de la vidéo j’aborde la question problème que pose le traitement de surface pour l’industrie aérospatiale : https://youtu.be/F7EG6VvVUQk
M.Allard,
Pourquoi alors BBD pourrait vendre ce proceder à Boeing ? Tel que vous l’avez mentionné la dernière publication.
Merci.
Vendre le procédé non, mais faire du traitement de surface pour Boeing certainement.
Bombardier affiche toujours sur son site le Global 8000 avec les configurations structurelles d’origine. On devrait dire 4 dans le pipe-line des produits. Par ailleurs, je croyais que Bombardier allait continuer à offrir le 5000 et le 6000 ? Ils ne sont plus dans leur catalogue: il y a eu des nouvelles à ce sujet ?
Il était évident que le Global 5000 et 6000 n’allaient pas durer bien longtemps puisque le 5500 et le 6500 ont un prix catalogue légèrement inférieur. Bombardier garde le 6000 pour des missions spécialisés, mais ne l’offre plus pour l’aviation d’affaires.
Le Global 8000 n’est toujours pas en développement et Bombardier ne le propose pas à ses clients donc c’est difficile de dire que c’est le quatrième.
Éric Martel vient d’acheter pour 174 000 $ d’actions de Bombardier.
https://www.lapresse.ca/affaires/marches/2021-11-20/transactions-d-inities/le-pdg-de-bombardier-achete-des-actions.php
NetJets va ajouté en 2022 le Challenger 650 à sa flotte. Et de plus, il va acquérir d’autres types de business jets dont les Global 5500 et 7500. …http://ainonline.com/aviation-news/business-aviation/2021-11-18/challenger-650-join-netjets-european-fleet?fbclid=
Les recrues sont rares dit-on. …http://lapresse.ca/affaires/2021-11-20/industrie-aerospatiale/les-recrues-sont-rares.php