Aérospatiale

Le Falcon 10X hausse la barre

Pour partager cette publication :

Dassault a procédé au lancement officiel de son tout nouveau Falcon 10X. L’avionneur français a mis le paquet afin de venir se positionner dans le marché des grands avions d’affaires. 

Des performances impressionnantes

La cabine du Falcon 10X mesurera 79 pouces de hauteur par 109 pouces de largeur. Elle aura une longueur de 53 pieds et 10 pouces excluant le poste de pilotage et la zone de repos pour l’équipage. Elle comptera quatre zones, dont une chambre à coucher avec douche. La pression cabine sera de 3 000 pieds à une altitude de vol de 41 000 pieds.

Intérieure Falcon 10X
Intérieure Falcon 10X

Elle comptera 38 hublots qui seront 50 % plus grands que ceux du Falcon 8X. Sa distance franchissable sera de 7 500 nm.

Le poste de pilotage disposera d’un système d’écrans tactiles avec des commandes de vol entièrement électriques. Il disposera du même système de rattrapage automatique d’urgence installé sur le Rafale. Les manettes des gaz seront remplacées par une commande intelligente unique. Elle sera connectée à la fois sur le système de commandes de vol et sur le système de gestion de la puissance des moteurs. De cette manière, elle pourra adapter la puissance des moteurs automatiquement selon les besoins et les conditions de vol. 

Poste de pilotage Falcon 10X
Poste de pilotage Falcon 10X

Il aura une masse maximale au décollage de 115 000 livres et pourra utiliser des pistes de moins de 6 000 pieds. Il sera certifié pour les approches à fortes pentes comme celle de l’aéroport de London City. 

Afin de réduire son poids au maximum, Dassault compte utiliser les matériaux les plus légers. L’aile qui sera entièrement en composite et comportera des dispositifs hypersustentateurs. Enfin, il sera équipé du moteur Pearl 10 ayant une poussée dans les 18 000 livres.

Le défi

Dassault prévoit que Falcon 10X devrait rentrer en service d’ici 2025 ; c’est un court laps de temps qui va demander une exécution sans failles. La conception et la fabrication de l’aile pour un avion de cette masse, avec une telle distance franchissable et sur des pistes aussi courtes est particulièrement complexe. Mais Dassault est le maître de la modélisation et elle doit donc être très avancée dans la conception du Falcon 10 X. 

Dassault modelisation
Dassault modelisation

En fait, le plus gros risque dans la conception de ce nouveau Falcon, c’est le moteur Pearl 10 de Rolls-Royce. Il s’agit plus ou moins de même moteur qui équipe le G700 de Gulfstream. Ce dernier est lui-même un dérivé du Pearl 15 qui propulse les Global 5500 et 6500 avec une poussée de 15 125 livres. Mais Rolls-Royce n’a toujours pas réussi à fournir la poussée promise à Gulstream. Le motoriste doit absolument remplir ses promesses avant l’entrée en service du G700 l’an prochain. Rolls-Royce a connu sa part de problèmes ces dernières années, d’où mon inquiétude.

Au cours des 10 dernières années, Bombardier et Gulstream étaient seuls sur le marché des grands avions d’affaires. Dassault vient de faire son entrée par la grande porte en remontant la barre pour ses compétiteurs. 

>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter

20 avis sur “Le Falcon 10X hausse la barre

  • louis martineau

    Que sera la réponse de Bombardier à Dassault qui semble vouloir détrôner le Global 7500 ??. Il me semble que Dassault place la barre haute en mentionnant vouloir que son Falcon10X soit en service en 2025. Les délais que fixe tous les avionneurs me semble plus une question de marketing pour « aguicher » de futur clients. Quand on y regarde de près, les délais ne sont presque jamais respecter, parfois c’est le double ou le triple et plus, avant que le premier exemplaire entre en service.

    Répondre
    • Le délai est court parce que Dassault travaille sur ce projet depuis plusieurs années déjà. Un retard n’est pas impossible cependant. Bombardier devra fort probablement trouver une façon d’améliorer l’efficacité du 7500 parce qu’avec 7500 nm annoncé pour les G700 et Falcon 10X, Gulfstream et Dassault se sont probablement gardé une petite marge et je crois qu’ils vont annoncer quelque chose autour de 8000 nm lors de l’entrée en service.

      Il y a une grosse innovation pour les pilotes. Les sièges des pilotes se couchent complétement dans le cockpit et Dassault s’attend à ce que les autorités de certification permettent au 10X de voler plus longtemps avec seulement 2 pilotes à bord, ce qui serait une grosse économie pour l’exploitant. Aussi, pas besoin de crew rest comme sur le 7500 et le G700, donc plus d’espace en cabine pour les passagers.

      Répondre
  • Je ne pense pas que le Falcon 10X soit une menace réelle.
    Les riches et le entreprises ne s’intéressent pas forcément à la spécification de l’avion.

    C’est une opinion personnelle, mais je pense c’est plus important d’avoir une bonne relation avec ces gens là.
    Je dirais que Bombardier a su garder une clientèle fidèle.

    Mon inquiétude sur Bombardier est plus sur la capacité de tailler dans du gras de l »entreprise.

    Répondre
    • Dassault est devant Bombardier depuis toujours dans les sondages clients

      Répondre
    • Il me semble que ce n’ est pas tout a fait la même clientèle.
      Que Dassault vend surtout des falcons aux grandes entreprises françaises, et institutionnels français et alliés (petromonarchies par exemple)

      Après, il y a une différence majeure entre bombardier et Dassault, c est que bombardiers est dépendant de la réussite du global, alors que pour Dassault, le Falcon est plus une question de prestige.
      Son cœur de métier c’ est avant tout l’aviation militaire. Le rafale, demain le SCAF. Sans même parler de l’ activité software (Systeme), satellites, et électronique de defense (Thales)…

      Les attentes ne sont donc pas les mêmes.

      Répondre
      • En tout cas, si Dassault ne vise pas la même clientèle que le G7500 et le G700, on se demande pourquoi le 10X a la même taille, la même autonomie, le même prix de départ, etc que ces derniers…

        Et avec les sièges du cockpit qui se couchent complétement, Dassault veut certifier l’appareil pour de plus long vol à 2 pilotes au lieu de 3, le genre de caractéristiques qui intéressera beaucoup les gestionnaires de flottes comme Netjets.

        Pour ce qui est des différentes divisions du groupe et bien Dassault n’est pas différentes des centaines d’autres multinationales dans la même situation: chaque division doit être rentable et est géré dans le but de l’être encore plus.

        Répondre
  • La clientèle de Dassault n’est pas celle de Bombardier.
    Dassault joue dans la politique post colonialiste et pan-européenne alors que Bombardier vise d’abord le corporatisme hyper-riches en mal de visibilité, le glamour et le star-système ainsi que les « m’as-tu vu » de tout acabit.

    Répondre
    • Historiquement oui c’ est un peux ca.
      Dassault c’ est fait avec le mirage3 (grâce a la guerre des six jours). Le falcon est arrivé bien après. Il a trouvé preneur dans le corporate du cac40, comme avion gouvernemental ou militaire/surveillance maritime, et chez les chefs d’etat sous protectorat (va pour du post colonialisme 🙂 ).

      Mais avec le 10x ils ont peut être envie d aller chercher un nouveau marché.

      Répondre
      • André Allard

        Dassault vend la majorité de ses Falcon jet aux USA et c’est d’ailleurs le cas de tous les fabricants de cette industrie. Ce n’est donc pas un hasard si Dassault a un centre de finition à Little Rock en Arkansas. Aux USA le Falcon jet est perçu comme du très haut de gamme.

        Histoire de remettre les choses en perspective: selon la General Aviation Manufacturers Association (GAMA), en 2019, 67,1 % de tous les avions d’affaires fabriqués ont été livrés aux États-Unis. L’Europe n’a reçu que 14,3 % de toutes les livraisons.
        https://gama.aero/wp-content/uploads/GAMA_2019Databook_Final-2020-03-20.pdf

        Répondre
        • Autant pour moi.
          Comme quoi les réputations ne sont pas toujours exactes.
          Je ne trouve aucune communication de Dassault concernant la répartition de son marché, ni de liste d avions en service.

          Répondre
          • André Allard

            La référence en la matière c’est la GAMA. On y trouve de nombreuses données sur l’aviation d’affaires.

      • Normand Hamel

        Guillaume: « Dassault c’ est fait avec le mirage3 (grâce a la guerre des six jours). Le falcon est arrivé bien après. »

        Pour mettre les choses en perspective:

        Mirage 3: premier vol 12 juin 1956.
        Mystère 20/Falcon: premier vol 4 mai 1963.
        Learjet 23: premier vol 7 octobre 1963.
        Guerre des Six Jours: du 5 juin au 10 juin 1967.

        Répondre
  • Bonjour
    Un parmi vous sait si ce sera des active sidesticks comme sur le G700 ?
    Sinon Gulfstream gardera son avance
    Merci

    Répondre
    • Technologiquement c’est bien mais ça n’influence pas vraiment le choix d’un hommes d’affaires qui veut dépenser 75 M$. Le 10X intégrera aussi des nouvelles technologies que Dassault a développer sur le Rafale: le Smart Throttle, c’est à dire une seule manette pour la poussée, l’ordinateur de vol ajuste automatiquement la poussée des 2 moteurs selon la situation. Il y a aussi le « Recovery mode », si les pilotes sont désorientés ou sont dans une zone de turbulences, ils peuvent simplement appuyer sur un bouton et l’avion retrouvera automatiquement une assiette et une vitesse sécuritaire.

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *