2019 l’année de Jetlines
Lors de l’événement Routes America, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec le chef de la direction de Jetlines, M. Javier Suarez.
M. Suarez compte plus de 16 ans d’expérience dans l’industrie du transport aérien dont près de 8 avec des transporteurs à très bas prix. Des trois dirigeants de transporteurs à rabais invités à Québec, il est le seul à avoir réussi à se rendre. Pour arriver au forum Routes America, M. Suarez s’est tapé quatre heures de voiture entre Montréal et Québec en pleine tempête. Tenant compte qu’il a été élevé sous le soleil de l’Espagne et qu’il vit actuellement sous le doux climat de Vancouver, il fallait qu’il soit déterminé.
La situation actuelle
Jetlines n’a pas encore complété son financement, mais cela devrait être chose faite dans les prochains mois. Elle est à jour dans le versement des acomptes à la société de crédit-bail Aercap et elle attend son premier A320 usagé pour le deuxième trimestre de 2019. Les deux appareils qu’elle a loués étaient en location avec Air New Zealand, ils subissent présentement les entretiens nécessaires et les révisions de type « C » ou « D » seront complétées au besoin. Ils seront configurés en une seule classe avec 180 sièges et il faudra attendre au dévoilement officiel pour connaître la livrée des appareils de Jetline.
13 des 15 manuels nécessaires à l’obtention d’un certificat d’opération de ligne aérienne ont été complétés et transmis à Transports Canada et le processus se déroule normalement. M. Suarez n’a pas voulu s’avancer sur une date pour le début des opérations, mais environ deux mois avant le premier vol, les équipages devraient se rendre au centre de formation de CAE à Montréal.
Le marché visé
Pour sa visite à Routes America, M. Suarez s’est fait imprimer un chandail montrant le point de Jelines qui bouscule les compagnies Flair et Swoop car ces dernières œuvrent dans le marché qu’elle vise. Il veut faire de Jetlines le transporteur aérien canadien ayant les plus bas coûts d’opération et les plus bas prix. Un exemple de contrôle des coûts : il n’y aura pas de système de divertissement individuel à bord des avions.
Selon, M. Suarez, l’arrivée de Jetlines et de ses très bas prix, permettra à plus de Canadiens de voyager. La clientèle d’Air Canada et de WestJet ne fait pas partie de celle qui est principalement visée, même si une partie des clients de ces deux transporteurs traditionnels pourrait opter pour Jetlines. Il désire que ses clients soient bien traités et surtout il tient à ce qu’à l’entreprise respecte ses horaires de vols. Pas question de laisser les passagers en plan; l’utilisation des technologies va permettre à Jetlines de tenir les passagers au courant de l’état des vols et la possibilité de changer de vol au besoin en utilisant son téléphone.
Les mythes
M. Suarez constate qu’il existe plusieurs mythes au Canada qui expliquent l’absence de transporteurs à rabais; la faible densité de population étendue sur un vaste territoire n’est pas un obstacle au succès d’un transporteur à rabais canadien. Il cite l’exemple de l’Australie, dont la population est inférieure à celle du Canada avec un vaste territoire, qui compte trois transporteurs à rabais. Il affirme également que le coût élevé des frais aéroportuaires des aéroports canadiens est un autre mythe.
Les conditions de travail
Bien que Jetlines n’offrira pas les mêmes salaires que chez Air Canada et Westjet, M. Suarez veut éviter de reproduire le modèle des mauvaises relations de travail de la compagnie à rabais européenne Ryan Air. « Si on veut que nos employé (pilotes, agents de bord et employés au sol) traitent bien nos passagers, il est essentiel de les respecter et de bien s’occuper d’eux « . Il donne comme exemple le fait que les équipages pourront revenir à domicile à tous les jours pour 99% des trajets qu’effectuera Jetlines; pour les quelques fois où un bref séjour à l’extérieur sera nécessaire, cela se fera sur une base volontaire et aucun employé ne sera forcé d’accepter une affection de plusieurs jours.
Les destinations
Le plan de déploiement de Jetlines qui est affiché sur son site internet n’est pas à jour et il ne correspond plus aux plans actuels. M. Suarez se fait avare sur les premières liaisons de Jetlines car il veut éviter d’informer ses compétiteurs afin qu’ils ne s’ajustent avant le début des opérations. M. Suarez nous confirme son grand intérêt pour le marché québécois, selon lui c’est un marché nettement sous-exploité et qui offre beaucoup de potentiel. Il n’a surtout pas voulu nous dire quand Jetlines arrivera à Saint-Hubert et Québec, mais il confirme que la première liaison se fera avec une autre ville canadienne.
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