NORAD, un traité à revoir ?
Ce texte avait été publié le 22 décembre 2017, à la lumière des frasques du président américain nous le publions à nouveau.
L’accélération de la guerre froide entre les deux superpuissances aura mené à la création en 1958 du NORAD (Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord), entente entre le Canada et les États-Unis pour la surveillance de l’espace aérien. La mission première du NORAD est le signalement des attaques éventuelles d’aéronefs, de missiles ou de véhicules spatiaux visant l’Amérique du Nord.
Il est important de souligner que le NORAD n’est pas une instance décisionnelle qui permet de choisir quelle est la meilleure réponse à apporter lorsqu’une menace est identifiée; son rôle est d’abord et avant tout de fournir de l’information aux commandements militaires des deux pays. Après le 11 septembre 2001, les États-Unis ont établi le commandement du Nord (US NORTHCOM), dont le mandat vise à protéger la souveraineté, le territoire, la population et l’infrastructure de défense essentielle des États-Unis contre les menaces et les agressions extérieures. Au Canada, c’est le Commandement des opérations interarmées du Canada (COIC) qui est responsable du territoire.
Bien que le NORAD ne soit pas un organisme décisionnel, sa présence a mené à une plus grande coopération militaire entre le Canada et les États-Unis; ainsi en vertu de ce traité les avions de chasse canadiens doivent être en mesure d’utiliser le même arsenal que ceux des américains. Dans les années 60, des ogives nucléaires américaines pouvant être installées sur des avions canadiens étaient entreposées sur des bases canadiennes. Le NORAD a ainsi permis aux États-Unis de disposer d’un bouclier de protection supplémentaire contre la menace d’une attaque nucléaire soviétique. Pour le Canada, l’intégration de sa défense aérienne avec celle des États-Unis a servi de mesure dissuasive contre l’Union Soviétique.
Aux États-Unis, c’est le Président qui est le Commandant en chef; c’est lui qui choisit et décide des attaques ou des réponses militaires lorsqu’il y a une menace. Dans le contexte du NORAD, si une attaque contre le territoire Nord-Américain était détectée, c’est donc à Donald Trump que reviendrait le choix de l’arme à être utilisée.
Si dans le passé, les présidents américains se sont avérés être de bons partenaires commerciaux et militaires pour le Canada, il convient de se demander si c’est toujours le cas avec l’actuel président. C’est surtout le caractère égocentrique des interventions du président Trump qui est inquiétant; son slogan « America first », se transforme en une politique de protectionnisme économique et par le rejet des traités internationaux. Les États-Unis font maintenant partie de la planète Trump.
Cet égocentrisme nous force en tant que Canadiens à nous poser quelques questions : en cas de situation extrême, pourrait-on se fier sur le président Trump afin qu’il honore un traité qu’il n’a pas signé ? Est-il capable de faire abstraction de ses opinions personnelles afin de prendre des décisions éclairées ? Le Canada est-il en sécurité sous la protection d’un président dont la seule et unique priorité est les États-Unis ?
Bien que le NORAD soit un traité permanent, il peut être renégocié à la demande d’une des deux parties, il peut aussi être révoqué avec un préavis d’un an par une des deux parties. Si à l’époque de la guerre froide, le NORAD avait toute sa pertinence, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump soulève la pertinence pour le Canada de reprendre toute la souveraineté de son territoire en revoyant les modalités et responsabilités liées à cette entente.
Et vous, qui craignez-vous le plus ? La Russie de Vladimir Poutine ou les États-Unis de Donald Trump ? Et que dire des relations qui se détériorient rapidement entre les États-Unis et le Canada ? Le problème avec le NORAD, c’est qu’il force la Canada à choisir des avions de chasse américain. Est-ce que les États-Unis de Donal Trump sont encore un partenaire assez fiable pour maintenir un accord de défense aussi stratégique que le NORAD?
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Les États-Unis eux-mêmes se « retirent » de leurs engagements envers le NORAD comme son commandant l’a démontré en septembre en affirmant que son pays ne défendrait pas le Canada contre une attaque nord-coréenne.
Trump « administre » les USA comme une business. Il cherche à monnayer la protection militaire américaine contre des avantages commerciaux. C’est à nous de s’opposer à ces démarches rétrogrades qui appartiennent au XIXe siècle.
Affirmer sa souveraineté, ça passe par des gestes concrets. Par exemple, choisir de se doter du Rafale européen serait un geste d’éclat prouvant notre volonté d’indépendance face aux Américains. Ce geste clouerait le cercueil du NORAD (dont on a plus besoin de toute façon) car les Américains ne voudraient probablement pas que leurs armes soient embarquées sur ces chasseurs. Alors, tant pis, on en utiliserait d’autres.
Le Canada doit démontrer qu’il n’est pas la chasse gardée des États-Unis; il n’est pas à vendre, ni à louer. On veut nous faire chanter, mais on n’est pas obligé de chanter dans leur chorale… surtout que chanter dans leur chorale, c’est pas payant pour nous!
Je n’ai pas peur de La Russie de Vladimir Poutine, et encore moins des États-Unis de Donald Trump.
Pourquoi la Russie attaquerait-elle le Canada ou les États-Unis?
Pourquoi la Corée du Nord attaquerait-elle les États-Unis?
Plusieurs analystes estiment que le côté belligérant de Kim Jong-Un est avant tout destiné à la consommation interne. Rien de mieux qu’un ennemi que l’on démonise et avec lequel on prétend rivaliser pour maintenir la population dans la docilité. Les États-Unis, avec les présidents antérieurs et maintenant M. Trump, favorisent le maintien au pouvoir de Kim Jong-Un en embarquant dans son jeu.
Je ne crois pas que ni Donald Trump, ni Kim Jong-Un soient des imbéciles. Ce dernier, entre autres a étudié en Suisse et parle français… Quant à Trump, il était déjà très riche avant de se lancer en politique, et à son âge, je crois qu’il a pris cette décision par conviction et non pour se remplir davantage les poches. En comparaison, par exemple, la présidence aura été un expérience « enrichissante » pour Bill Clinton et Barack Obama.
On peut évidemment être en désaccord avec les convictions de M. Trump, de même que ne pas apprécier sa personnalité. Même s’il est souvent traité avec condescendance dans les médias, particulièrement au Québec, Trump, lui, ne fait qu’essayer de faire ce qu’il avait dit qu’il ferait. Il est cohérent, même si on n’est pas d’accord.
Il y en a aussi que ne peuvent blairer M. Trudeau, mais il est beaucoup plus sympathique et beaucoup mieux traité par les médias, particulièrement parce qu’il véhicule des idées de gauche, populaires au Canada et encore plus au Québec.
C’est bien vrai que les sympathisants de gauche et de droite ont chacun leur favori en politique nord-américaine. Toutefois, je pense qu’on a ici des extrêmes : l’extrême gauche en Kim-Jong et l’extrême droite en Donald. Je crois que le problème est moins d’être à gauche ou à droite, le problème c’est l’extrémisme. En ce sens, j’estime que ces deux personnages sont dangereux et je crois qu’on doive s’en méfier. Il s’agit d’une simple question d’équilibre et de gros bon sens.
En passant, si on y regarde à deux fois, M. Trump et sa famille feront tellement d’argent avec la réforme fiscale républicaine que les familles Obama et Clinton de ce monde n’en feront de toute leur vie. Je ne pense pas que sa présidence soit à ce point désintéressée. C’est Trump lui-même qui en réponse à la question concernant une défaite électorale éventuelle avait répondu : « Si je ne gagne pas le 8 novembre, je considérerai cela comme la plus grande perte de temps, d’énergie et d’argent ». http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/10/12/97001-20161012FILWWW00416-perdre-l-election-serait-une-immense-perte-de-temps-deplore-trump.php
Bien humblement! Je nous souhaite un Noël et une année 2018 remplis d’espérance!
Oups! Le temps n’ayant pas arrangé les choses ni changé le caractère imprévisible du président Trump (voir la réunion de G7…), peut-être avez-vous vous changé d’idée sur la « cohérence » de ce dernier comme vous l’aviez écrit le 23 décembre dernier?
M. Trump demeure « cohérent », mais seulement avec lui-même et ses propres idées. Sa dernière sortie contre M. Trudeau a été causée par le fait que ce dernier a eu des remarques quelque peu condescendantes envers M. Trump lors de ses commentaires d’après G7. Piqué au vif dans son orgueil, M. Trump a réagi comme une prima dona… Pas reposant… Mais M. Trudeau aurait dû se fermer la trappe, car il sait bien que M. Trump est très orgueilleux et susceptible…
Les États-Unis nous ont toujours utilisé comme une zone tampon entre eux et la Russie, un endroit ou on ferait exploser un missile avant qu’il ne se rendent a leurs frontières.
Donc avec cette pensée en tête, je ne vois pas pourquoi le Canada s’obstine a rester au NORAD, il faut être souverain et indépendant, car les américains sont de plus en plus replié sur eux-même et traitent leurs alliées avec très peu de considérations.
Ce traité sert beaucoup plus a nous imposer leurs armements qu’autres choses, aucune réelles protections ou garanti que nous serons défendu.
L’idéologie défendu par l’URSS a l’époque de la création de Norad fin des années 1950 n’est plus qu’un historique. Aujourd’hui le Canada est parfaitement capable de développer son propre système de défense territorial je crois . Tout en établissent un partenariat selon les besoins du moment avec les américains, mais d’égale à égal. Norad dans les faits ne servait qu’a utiliser le territoire canadien comme bouclier pour protéger en premier le territoire américain. La technologie des appareils militaires a tellement évoluer que vos aujourd’hui la stratégie de cette alliance militaire nord-américain ?????.. si non que de forcer le Canada d’acheter des aéronefs fabriquer au USA a prix fort……https://www.skiesmag.com/features/norad-at-60/
Norad est mal équipé selon le directeur adjoint des opérations. …http://lapresse.ca/actualites/2020-09-11/norad-une-nouvelle-approche-de-la-defense-reclamee.php