Aérospatiale

Mitsubishi et la relance du CRJ

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Un article publié plutôt cette semaine rapport que Mitsubishi se préparerait à relancer la production du CRJ. Mais en réalité, la compagnie japonaise jongle avec toutes les possibilités depuis qu’elle a acquis le programme. D’ailleurs en novembre 2020, j’avais fait allusion à une possible relance de production, cliquez ici. En fait, les premières informations que j’ai eues à ce sujet remontent à février 2020. 

La demande

Le dernier CRJ 200 de 50 passagers a été produit en 2006 et l’âge des appareils en service est un problème. Les compagnies aériennes cherchent donc une solution au remplacement des vieux avions régionaux. United Airlines a opté pour le CRJ 550 qui est en fait un avion de 70 passagers qui en transporte seulement 50. Les passagers y trouvent leur compte puisqu’il y a beaucoup plus d’espace pour eux. Mais pour la compagnie aérienne cette solution est tout de même onéreuse. 

Le problème

Il est vrai que MHI a exploré toutes les options afin d’adapter le CRJ aux besoins des clients ; cela comprend également d’explorer des énergies propres. Oui Mitsubishi cherche une solution, mais celle-ci doit être rentable. Or, le principal obstacle commercial de ce programme est son coût de production trop élevé. C’est également vrai qu’il y a des clients potentiels, mais leur intérêt est inversement proportionnel au montant de la facture. L’étude sur la réduction des coûts de production sur le CRJ a donc préséance sur le reste. Ce n’est que lorsque qu’elle aura été complétée que le portrait sera plus clair. 

La prochaine étape sera de monter un plan d’affaires viable et c’est là que ça se gâte. Pour rentabiliser la relance de la production, il faudra bien plus qu’une commande d’une cinquantaine de CRJ. Dépenser 150 M$ pour produire 10 ou 15 appareils par année, ce n’est pas rentable. En ce moment, MHI RJ Aviation essaye donc d’évaluer l’intérêt des clients avant de se commettre un peu plus. Si les compagnies aériennes veulent des CRJ, elles devront se commettre elles aussi. Enfin, Québec serait à l’écoute des besoins de MHI et entend bien faire partie de la solution si jamais les choses débloquent. Mais on est encore très loin de la coupe aux lèvres et de la première pelletée de terre. 

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5 avis sur “Mitsubishi et la relance du CRJ

  • Si les gouvernements provincial du Québec et fédéral du Canada veulent bien financer le projet de relance de la production du CRJ, je pense que ça peut être jouable.

    Il faut vraiment une grosse subvention pour commencer et surtout pour la suite des opérations.

    Il se peut que les moteurs CF34 ne soient plus en conformité avec l’exigence de réduction d’émission dans quelques années.
    S’ils veulent relancer la production, il faut aller chercher des commandes très vite et les produire très vite.

    Si aucune subvention n’est donnée à MHI, il se peut qu’ils vont tout simplement fermer la boutique.
    On peut aussi donner une subvention juste suffisante pour maintenir les opérations de maintenance et de service.

    L’autre tentation est rendre la mariée belle et de tout vendre à quelqu’un d’autre comme un fond de pension.

    Beaucoup de gens ont dit que l’acquisition de CRJ par MHI avait pour finalité de bâtir le réseau de service après-vente de SpaceJet. Ce dernier est bel et bien abandonné, donc le réseau de service après vente de CRJ n’a plus de raison d’être chez MHI.
    MHI n’a aucun intérêt de garder MHI RJ Aviation sans le SpaceJet.

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  • Nicolas

    ATTENTION *****SPOILER*****

    Ça n’arrivera pas. Fin.

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    • C’est vrai.
      Non, dans un contexte normal avec des gens normaux, ça n’arrivera pas.

      Mais, on est peut être dans un contexte surréaliste et glauque où des choses bizarres peuvent se produire.

      Pour commencer, quelle drôle d’idée que d’acquérir un programme mourant de Bombardier.
      En suite, après avoir dépensé plus de six milliards dollars US MHI abandonne le programme MRJ (SpaceJet) pour lequel ils auraient acquis le réseau d’après vente de CRJ.

      Toute cette histoire a été glauque depuis le début donc je ne serais pas étonné de voir quelque chose encore plus irrationnel à partir de cette situation.

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      • Nicolas

        Les fournisseurs ont pour la plupart livré les dernières composantes il y a plus d’un an, ils sont passé à autre chose. Il faudra relancer la chaîne d’approvisionnement et trouver de nouveaux fournisseurs pour ceux qui ne reviendront pas, construire une nouvelle ligne d’assemblage et finalement embaucher quelques centaines de personnes pour assembler les appareils… tout ça pour relancer la production d’une famille d’appareil désuète dont personne ne voulait lorsqu’ils étaient disponible il y un peu plus d’un an.

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  • CLAUDE BOULAY

    MHI abandonne le programme MRJ (SpaceJet). Si une entreprise voulait reprendre le programme, quel est la valeur? MHI n’avait pas l’expérience pour lancer ce nouveau programme. L’industrie n’aime pas cette situation de monopole. Elle devra faciliter les choses pour un repreneur. MHI pourrait vendre à bon prix le MRJ et le CRJ à une entreprise qui pourrait finalement terminer le programme. La question n’est pas de savoir si le SpaceJet à un avenir mais si terminer l’avion est faisable à un coût raisonnable. Reprendre la production du CRJ un avion en fin de vie n’est pas la meilleure idée. Il n’y a pas beaucoup d’entreprise qui pourrait relevé le défi. En fait il y seulement Bombardier en co-entreprise avec MHI qui fourni le financement.

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